En fin de contrat en juin, Raphaël Carbou est dans le flou quant à son avenir.
Après six saisons, 102 matches de Pro D2 et 22 de Top 14, Raphaël Carbou quittera l’USAP cet été. En fin de contrat, le talonneur champion de Pro D2 en 2018 (27 ans, 1,85 m, 110 kg) est dans le flou quant à son avenir. Comme de nombreux joueurs dans sa situation, il pâtit de la crise économique liée au Covid-19 et d’un marché des transferts au ralenti.
Comment vivez-vous la période actuelle ?
J’attends. Je compte encore sur le rugby, mais pour le moment, je n’ai pas de club. J’ai des contacts qui remontent à l’avant confinement, mais apparemment, tout est à l’arrêt pour le moment.
Les clubs professionnels se focalisent sur leur propre sauvegarde. En tant que joueur libre dans moins d’un mois et demi, la situation est-elle stressante ?
Il y a beaucoup de joueurs dans le même cas que moi et, effectivement, ce n’était pas la bonne année pour être en fin de contrat. Mais c’est comme ça, et il y a des choses plus graves quand on voit les victimes de l’épidémie. Après, je ne suis pas stressé de nature. D’autant plus que j’ai un diplôme de kiné. Alors j’attends patiemment. Kiné est un métier qui me plaît beaucoup. Dans le pire des cas, si je ne trouve pas de club, je ne serai pas malheureux de devenir kiné. Mais si je n’avais pas cette possibilité, je ne serais pas dans le même état d’esprit.
Grenoble ou Nevers (Pro D2) étaient annoncés comme de possibles destinations pour vous avant le confinement. Ces contacts existent-ils toujours ?
Il y a eu des contacts, oui, mais tout est à l’arrêt. Nevers a recruté au talon, donc je pense que c’est fini. Mais sinon, il ne s’est rien passé. Les contacts que j’ai en sont au même point qu’il y a deux mois. Mon agent me dit que tout est arrêté et que ça reprendra un peu plus tard.
- J’espère continuer en pro, mais tout dépendra du projet
Carcassonne serait venu aux nouvelles vous concernant ?
Je n’ai pas eu de contacts avec eux pour l’instant.
Craignez-vous d’être contraint de tourner la page rugby ?
Je ne vois pas ça comme ça. Ce qui pourrait s’arrêter, c’est le rugby pro. Évidemment, je préfère évoluer au plus haut niveau mais, quoi qu’il arrive, je veux continuer à jouer, même si ce n’est pas en pro. Pour moi, le rugby est une passion.
Avez-vous peur de ne pas trouver de club pro ?
Non. Depuis tout petit, j’ai toujours voulu faire kiné parce que mon père l’est. J’ai toujours mené les deux projets (kiné et rugby) de front et je n’ai jamais voulu lâcher l’un pour l’autre. Quand j’étais à Marcoussis, on me disait : "attention, tu ne pourras pas faire les deux", mais dans ma tête c’était clair, je n’allais pas lâcher kiné pour le rugby. Mais l’inverse aussi était vrai. Kiné est un métier que j’aime, que je veux faire et que j’ai pratiqué pendant deux ans à côté du rugby (entre 2016 et début 2018). Je n’en ai pas trop parlé. Je faisais des remplacements réguliers sur Perpignan. J’avais mis évidemment Christian (Lanta, manager général de l’USAP) au courant, mais je préférais rester discret. Si j’avais fait un mauvais match le week-end, on m’aurait dit : "il ne se repose pas assez".
L’ouvreur biarrot Pierre Bernard vient de s’engager en Fédérale 1 au Bassin d’Arcachon, pourriez-vous l’imiter et descendre d’une division ?
J’aspire et j’espère jouer au plus haut niveau possible. Après, tout est intéressant. Je ne vois pas que le côté financier des choses, c’est un projet qui peut me tenter, ou pas. Il y a de sacrés matches en Fédérale 1 et ce n’est pas un championnat qu’il faut prendre à la légère. J’espère continuer en pro, mais tout dépendra du projet.
Recueilli par Laurent Morales