FCG-USAP. Minée par les erreurs individuelles, l’USAP ne connaît toujours pas la victoire. Le débrief de Christian Lanta.
Vingt-quatre heures après la défaite à Grenoble (22-31), Christian Lanta et les Catalans ruminaient sans doute encore les 18 ballons rendus de diverses manières. « C’est là où on était déçus, on ne s’attendait pas à autant de déchet », pointe le directeur sportif de l’USAP, précisant que « ça n’a pas du tout été un manque de puissance. »
La faute vient-elle des erreurs individuelles ?
On fait corps avec les joueurs. On perd ensemble et on gagne ensemble, c’est la réalité. Il y a une remise en question à avoir tous et particulièrement sur ce déchet technique. On ne peut pas l’avoir à ce niveau-là sur des choses assez simples. La déception est terrible, parce que sans ce déchet on avait de quoi inquiéter fortement Grenoble. Actuellement tu es un peu fragile dans le un contre un, l’affrontement. Mais il ne faut pas en faire le point faible de l’équipe. Il y a quelques joueurs qui ont été très forts, il y a des joueurs qui n’ont pas perdu un seul ballon, qui ont toujours avancé. Ce sont quelques joueurs qui ont été sur ce match-là en grosse difficulté et avec qui on a perdu beaucoup de ballons.
Comment les rebooster ?
On ne va pas les fouetter. Il faut bosser. Les solutions sont toujours dans le travail, l’entraînement. A nous d’aller plus loin cette semaine, d’aider les joueurs à régler les problèmes qu’ils ont depuis deux matches. (...) Il faut qu’on trouve cette constance dans ce qu’on fait, défensivement comme offensivement. On se fragilise sur des choses faciles.
« Il n’y a pas le feu »
Est-ce dû à de la naïveté, un manque de confiance ?
Le manque d’automatisme et de rythme dû au Top 14. Lorsqu’on a vraiment élevé notre niveau dans la vitesse, on est passé assez facilement devant Grenoble, moins devant les autres équipes. Parce que toucher le haut niveau du Top 14, ce n’est pas simple. Il ne faut pas le banaliser. Je ne m’affole pas, Grenoble a quelques points d’avance (5), essentiellement le match qu’ils viennent de gagner. Il n’y a pas le feu à partir du moment où on va trouver des solutions. Les progrès qu’on doit faire sont du domaine du réalisable. (...) On a trop souvent un peu de retard dans le déplacement, le jeu sans ballon. Offensivement c’est plutôt l’aspect technique qui nous a gênés. Défensivement, on a encore un peu de retard dans le replacement, l’anticipation des replacements : on est limite parce qu’on est encore un peu lent dans tout ce qui est réorganisation.
Comment transmettre de la sérénité ?
Commencer à bien réaliser à l’entraînement ce qu’on ne fait pas en match. Les gens aimeraient qu’il y ait le porteur de bonne parole, celui qui amène la grande solution. Ça n’existe pas. Il faut remettre l’ouvrage sur le métier, comme disait Boileau, avoir des entraînements qui se rapprochent des matches par la vitesse, puis le passer en match. C’est comme ça que la confiance vient et c’est comme ça qu’on s’est construit pendant deux ans. Petit à petit, à travers des échecs. Bien sûr ensuite il y a toujours une forme de management, entre donner de la confiance aux joueurs et mettre un seuil d’exigence très élevé.
Cette défaite ajoute-t-elle de la pression pour Montpellier ?
Il n’y a que vous (journalistes) qui voulez nous mettre de la pression. Et vous avez remarqué qu’on la refuse ? On ne parle pas de la même pression. Vous parlez de celle du résultat. Mais si tu te mets de la pression dessus, ça devient vite de l’affolement, de la perte de confiance. On sait où on en est, on est conscient de notre place. Notre pression, on la met sur la qualité de ce que l’on fait, de mieux jouer, de progresser, tirer le potentiel de l’équipe beaucoup plus vite vers le haut. Ça, c’est la bonne pression.