Hakatalan
USAPiste sérieux
L'USAP et la crise de croissance
L'USAP reprend la Pro D2 par un déplacement à Bourgoin, lanterne rouge actuelle. Les Catalans misent sur l'expérience engrangée l'an dernier pour enfin réussir ces matchs qui paraissent à leur portée.La Pro D2 reprend enfin ses droits. Après un mois sans compétition à bouffer du physique et du ballon sans pouvoir juger en match ce qu'elle mettait en place à l'entraînement, l'USAP attaque ce nouveau départ par un déplacement à Bourgoin (ce soir 19 h). "On a eu le temps de se préparer physiquement et techniquement, de mettre tout le monde à niveau, apprécie François Gelez. On y va forcément avec l'envie d'en découdre. Il nous tarde d'y être". "On a hâte, comme tout le monde je pense, de reprendre ce week-end", abonde Grégory Patat. Hâte de se tester, hâte de reprendre le fil d'une histoire plutôt bien démarrée avec un premier bloc réussi (trois victoires, une défaite bonifiée). Et, surtout, une barrière psychologique effacée dès le premier essai, avec cette victoire à Carcassonne (38-9, 1re journée) qui tend à laisser penser que l'USAP a pris la mesure des contraintes de la Pro D2 pour qui veut y briller : être intraitable à domicile et ramener des points des déplacements chez les mal classés. Le CSBJ, actuel dernier sans la moindre victoire, entre dans cette catégorie.
"L'an dernier, on a su faire des gros matchs contre les premiers. Mais contre les équipes qu'on aurait dû battre sur le papier, on est passés à côté", rappelle Romain Terrain, dont ce sera le premier match de la saison. Jonathan Bousquet partage l'analyse : "Quand on regarde la rétrospective de Pau l'an dernier, on voit qu'ils ont gagné chez tous les petits, perdu chez les gros et à l'arrivée ils sont champions". Si vouloir, c'est pouvoir, les Catalans ne sont pas pour autant assurés de s'en tirer mieux que l'an dernier à Pierre-Rajon. Les situations de l'époque et d'aujourd'hui présentaient pas mal de similitudes et cela n'avait pas empêché les Catalans de s'étaler dans la boue berjallienne (défaite 22-3). La différence, c'est que l'USAP sait à quoi s'attendre désormais, comme le développe David Marty : "C'est notre 2e année de Pro D2, quand on se déplace on sait où on va, on sait à peu près comment l'équipe joue, on sait comment on va être accueilli…" Cet empirisme, "qu'on le veuille ou non ça change tout", promet l'ancien centre international. "Pas d'excuses si on passe au travers" "L'avantage d'avoir une année d'expérience sert. L'année dernière, les Berjalliens étaient un peu dans la même situation et on s'était écroulé en 2e mi-temps. Les joueurs sont avertis, savent à quoi s'attendre", ajoute l'entraîneur des trois-quarts.
Dominants en conquête mais fébriles en attaque sur le premier bloc, les 'sang et or' devront de toute façon afficher des progrès pour démontrer qu'ils ont grandi. Les coachs ont fait travailler à leurs joueurs "ce qui n'a pas été sur les derniers matchs, la défense contre Dax, l'attaque qui est le chantier qui prend le plus de temps". Mais pas question, en cas d'échec ce soir, de se défausser. "On a un rôle de favori, à nous de l'assumer même si on joue à l'extérieur. On est l'USAP, on est 4e, on a des ambitions élevées. Il n'y aura pas d'excuses si on passe au travers à Rajon", assène Patat. Qui espère que son USAP a terminé sa crise de croissance. Dans la boue de Rajon, Romain Terrain et l'USAP s'étaient noyés l'an dernier.