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David Mélé retrouvera la ferveur d’Aimé-Giral dès le 7 août, pour le premier match amical face au Stade Toulousain.
USAP: « L’histoire n’était pas terminée »
De retour dans son club formateur, David Mélé peut servir de guide au sein d’un effectif qui découvre le Top 14.
2009, 2018. Difficile de regarder David Mélé sans revoir la pile électrique qui sautillait entre les Marty, Carter et Mas, un bouclier de Brennus dans les mains. « Je pense que je n’ai pas 32 ans dans les jambes, j’ai encore un petit peu moins », assure le demi polyvalent, venu pour jouer « au poste où les coaches me le demanderont ». Avec la barbe et l’expérience (Leicester, Toulouse, Grenoble) est venue la sagesse.
Cinq ans plus tard, qu’est-ce qui a motivé votre retour à l’USAP ?
Le fait de pouvoir boucler la boucler. J’ai toujours eu la sensation que l’histoire avec l’USAP n’était pas terminée. Ça fait quelques années que j’aurais aimé revenir. On m’avait dit que c’était peut-être possible il y a un certain temps. J’ai fait mon petit bonhomme de chemin, passé de très belles années à Grenoble. J’ai l’opportunité de terminer où j’ai commencé et de pouvoir rendre au club tout ce qu’il m’a apporté.
Entre 2013 et aujourd’hui, en quoi avez-vous changé ?
Humainement, j’ai beaucoup progressé. J’ai deux enfants et cette vie de famille que je n’avais pas. J’ai ce recul aussi, nécessaire pour tout joueur de haut niveau, de ne pas me frustrer pour la moindre petite déception, le moindre match pas joué. Ça, c’est derrière moi. Mes coaches récents peuvent en témoigner, quelle que soit l’équipe, que je sois dedans ou pas, mon comportement restera toujours le même. Je suis là plus pour faire progresser le groupe. Et si je ne dois pas jouer, je ferai en sorte que mes « concurrents » soient meilleurs et puissent faire avancer l’équipe à ma place.
Votre statut a-t-il évolué ?
Je reste avant tout joueur et compétiteur. J’aurai toujours envie de jouer les matches. Mais je suis aussi dans la peau de quelqu’un qui a envie de transmettre aux plus jeunes. Tom (Ecochard) est quelqu’un que j’ai déjà croisé et qui a beaucoup progressé. Si je peux lui apporter un peu l’expérience que j’ai acquise, je le ferai avec grand plaisir. Pareillement avec Sadek (Deghmache) qui a fait une très belle saison.
« Un club qui a changé en bien »
Avec du recul, avez-vous tiré du bénéfice à quitter l’USAP ?
Énormément. Comme tous les jeunes formés à l’USAP, je ne voyais mon avenir qu’à Perpignan. Et au final, le fait que ce soit le club qui me dise qu’il ne pouvait pas m’offrir un nouveau contrat, je me suis pris par la main. À partir, autant aller à l’étranger, partir loin. Je ne voulais pas jouer contre l’USAP. J’ai toujours eu cet espèce d’affectif.
Retrouvez-vous un club changé ?
Je retrouve un club qui a évolué en bien. Quand je l’ai quitté, on finissait 7e, demi-finaliste de Challenge Cup. Après, on sait tous ce qui s’est passé l’année suivante avec la descente qui a meurtri beaucoup de monde. J’ai vu plusieurs visages de l’USAP. La première partie où ça a été très dur d’accepter la descente. Des décisions ont été prises, que ce soit en terme d’encadrement ou de joueurs qui n’ont pas toutes été fructueuses. Mais j’ai vu surtout un visage d’une USAP qui me plaît beaucoup avec Christian (Lanta), Patrick (Arlettaz) et Perry (Freshwater), avec les joueurs qui sont en place et qui ont vraiment à cœur de redorer ce blason un peu souillé dans le passé par certaines personnes. Et du coup, ça fait vraiment plaisir de revoir le club structuré, organisé et qui a envie de retrouver les sommets.
« Ce public-là, tu ne le retrouveras nulle part »
Que vous inspire le groupe de cette saison ?
Il est très jeune, très appliqué, très à l’écoute des consignes des coaches ou des prépas physiques même si, de temps en temps, il y a cette envie de déconner qui fait du bien au moral. C’est un groupe qui a envie d’apprendre et, surtout, d’écrire un peu plus son histoire. Ils ont commencé à le faire la saison dernière où, bien sûr, ils avaient l’effectif idéal pour ce titre-là, et ils ont fait ce que tout le monde attendait d’eux. Mais à les voir et les entendre parler, ce n’est pas une finalité. La finalité est de se maintenir en Top 14 pendant un, deux, trois ans et après on verra comment les choses se passent.
Vous avez conservé une grosse cote d’amour du public catalan...
Ça a été un gros motif de retour à Perpignan. J’ai toujours eu une histoire particulière avec le public de Perpignan. On ne peut pas plaire à tout le monde, j’en ai conscience. Mais c’est un plaisir. Même la finale à Toulouse, ça a été dur parce que je me disais qu’ils n’étaient pas pour moi alors que j’avais vécu avec le maillot de l’USAP et les supporters derrière moi. Ça a été un sentiment un peu bizarre. Je me disais ce public-là, tu le retrouveras nulle part. J’avais envie de retrouver ces sensations-là, surtout à Aimé-Giral. Ça va être génial.