Il n'y a pas que la voie de l'argent pour réussir, il y a d'autres modèles. Ils sont à inventer (en s'inspirant, sacrilège, des anglais et des irlandais?). Mais comme on est fainéants, que se plaindre est plus facile, et que désigner des coupables plus simple (et un sport national) plutôt que d'opérer une auto critique, on baisse les bras en soufflant et en se remémorant un temps béni qui n'a jamais existé. C'était mieux avant? A quelle époque? Quand on était jeune? Ah les valeurs! Le mythe du rugby de haut niveau!
Je suis largement d'accord avec ces sages propos. Le temps béni de l'amateurisme marron, des postes municipaux, des bars et magasins achetés en sous mains, avec une comptabilité aussi sincère que celle de l'UMP ? Beaucoup de clubs ont pratiqué et certains s'y sont brûlé les ailes comme le grand Béziers dont le président gratifiait les joueurs et dû pour cela utiliser à grande échelle des procédés extra-légaux.
Le positif c'est que le Rugby connaît une croissance et une attractivité bien plus grande, a une belle exposition médiatique, nous rend familier avec les joueurs étrangers qu'ils migrent ou restent chez eux d'ailleurs, nous permet de voir des matchs, des styles, toutes choses qui n'existaient pas ou dont on avait au mieux un article quelques jours après et 30 secondes d'image.
Le négatif c'est une uniformisation des styles et peut-être quelques moyens pour améliorer les performances.
Mais beaucoup de transformations n'en sont pas ou sont des risques à gérer :
- La domination d'une poignée de club : à l'époque de Lourdes, d'Agent (avec l'appui Ferrassien), de Béziers, Toulouse, du SF, ... c'est me semble-t-il assez la règle. Et l'argent et le pouvoir n'y ont jamais été étrangers.
- Les répercussions sur l'EDF ? Là aussi, ça ne résiste pas à un examen sur la longue durée et un retour sur l'histoire. L'EDF a eu des moments de gloire et des intervalles de creux.
Enfin, question modè!e, j'en vois principalement deux :
- Celui où le foyer du rugby tient dans les clubs, y compris sur le plan économique : l'Angleterre et la France sont dans ce cas.
- Celui où c'est la fédération qui prime : les pays du Sud et les celtes non anglais.
La vraie question et le changement essentiel me semblent être là : ce qui s'est produit en France et en Angleterre entre HCup, Top 14, League c'est la montée du rugby des clubs. Les clubs assurent l'essentiel des rentrées d'argent du rugby, mais la fédération raisonne comme du temps du championnat à 64 clubs. C'est cela qui n'est pas viable, surtout quand l'esprit est au conflit. Quelles sont les clés de répartition de l'argent ? Et quelles sont les clés de répartition des charges (et de l'apport) des joueurs français de haut niveau ?