Je trouve que les choses commencent à changer tout de même. La tendance actuelle est quand même à faire jouer beaucoup de jeunes JIFF prometteurs.Thomas Ramos a expliqué que l'an dernier il avait beaucoup plus progressé en jouant la saison complète comme titulaire à Colomiers plutôt qu'en grappillant des bouts de match à Ernest Wallon. Et on voit les résultats à Toulouse où il est revenu et semble vouloir se fixer.
En seconde ligne, le jeune joueur est un peu gêné par manque de vice et un peu de densité physique (par rapport ce qu'il va acquérir). Mais il faut lui donner du temps de jeu et là il est en train de progresser plus vite qu'en jouant des bouts de match. Certes, avec le retour de la concurrence, il sera moins utilisé, d'autant plus qu'il a le profil de Vivalda et Eru. Mais il a certainement gagné une place dans le tour de rotation (surtout qu'à un moment faudra quand même ménager un peu Botha).
Le souci dans le top 14 c'est qu'il est difficile à un club de faire confiance à des jeunes et de les installer surtout dans le 5 de devant. Alors si l'USAP montait, Labouteley aurait déjà glané assez de temps de jeu et d'expérience pour figurer dans une équipe de top 14.
Si on prend les groupes des trois dernières éditions de la Coupe du Monde U20, on se rend vite compte que beaucoup ont leur chance (entre parenthèses leur nombre de matchs en club toutes compétitions confondues) :
- 2015 : Penaud (ASM - 24 matchs), Chat (Racing - 56 matchs), Sanconnie (Brive - 50 matchs), Cancoriet (ASM - 34 matchs), Jelonch (Castres - 26 matchs), Ramos (Toulouse - 32 matchs), Bachelier (USAP - 18 matchs), Macalou (Paris - 54 matchs), Belleau (Toulon - 17 matchs), A. Bonneval (Toulouse - 28 matchs), Marchand (Toulouse - 62 matchs), Bethune (Agen - 37 matchs), Blanc (Nevers - 21 matchs), Laveau (Bayonne - 42 matchs), Roudil (La Rochelle - 42 matchs), Tanguy (La Rochelle - 39 matchs), Meret (Angoulême - 37 matchs)... Et certains pour qui ce fut plus dur commencent à jouer : Labouteley, Castets, Simutoga...
- 2016 : à nouveau Penaud, Belleau, Jelonch, Castets, Cancoriet, Roudil, Simutoga, Laveau, Tanguy, plus Dupont (Toulouse - 63 matchs), Couilloud (LOU - 24 matchs), Buros (Pau - 12 matchs), Fourcade (Grenoble - 9 matchs), Seguy (USAP - 16 matchs), Roumat (UBB - 33 matchs), Septar (ASM - 9 matchs), Verhaege (Toulouse - 3 matchs), Mauvaka (Toulouse - 5 matchs)...
- 2017 : à nouveau Couilloud, Roumat, Buros, Verhage, plus Arrate (BO - 25 matchs), Capelli (Grenoble - 22 matchs), Cretin (LOU - 10 matchs), Coville (Paris - 13 matchs), Decron (UBB - 5 matchs), Dufour (UBB - 6 matchs), Millet (Paris - 16 matchs), Retière (La Rochelle - 23 matchs), Colombe (Racing - 2 matchs), Cros (UBB - 4 matchs)...
Evidemment que certains gagneraient à évoluer en D2 (ou pendant un an sur le circuit à VII par exemple) mais on voit que certaines choses changent. Le LOU, Paris, Toulouse, Clermont, Pau, lancent des jeunes. Agen que ce soit en D2 ou en Top 14 lance des jeunes. La Rochelle aussi. Un club comme l'UBB qui possèdent peut-être le plus de pépites est un peu plus frileux.
En D2, Grenoble fait jouer des très très jeunes, à l'image de l'USAP et Biarritz lorsqu'ils sont descendus, Mont-de-Marsan lance régulièrement un petit jeune...
C'est aussi au cas par cas, il y aura plus de jeunes dans des équipes en reconstruction que dans des équipes qui jouent le titre. Mais de voir Toulon avec Belleau ou Rebbadj, Montpellier qui lance Reilhac ou Ngandebe, c'est aussi le signe que les choses changent.