USAP : Labouteley, déjà catalan
Avec sa grande carcasse et son visage poupon, Tristan Labouteley a bien trompé son monde. Le deuxième ligne multipliait les petits sourires gênés d’ailleurs, après la victoire face à Montauban (30-6) dimanche, lorsqu’il s’est retrouvé « convoqué » en conférence presse.
L’« asperge » Labouteley (22 ans, 2,02 m, 107 kg), dixit Patrick Arlettaz, était attendue de pied ferme. Et pour cause, face à l’USM, il a réalisé une nouvelle prestation d’envergure. Profitant des blessures de Shahn Eru (cervicales) ou encore Yohan Vivalda (ligaments croisés du genou), l’ancien international -20 ans, génération Bachelier, a gratté du temps de jeu. Beaucoup même : 240 minutes en trois matches qu’il a disputés de bout en bout.
« Les carrières démarrent souvent comme ça, glissait son coach à la fin du match, avec beaucoup de talent et un tout petit peu de chance. » À l’USAP, Labouteley reforme depuis trois semaines un tandem fantôme de Bordeaux-Bègles avec Berend Botha, où les deux joueurs faisaient banquette. « Je prends chaque match comme si c’était le dernier, pose simplement le jeune avant. Je joue à fond et j’espère qu’on me refera jouer la semaine prochaine. »
« Il a la mentalité d’ici »
Face à Montauban, il s’est déchaîné. Meilleur plaqueur catalan (14/14), Tristan Labouteley a bataillé comme un beau diable. Pas forcément ce qu’on pouvait attendre de lui au regard de son profil de sauteur. « Il correspond à la mentalité d’ici, il bataille, même s’il est monté comme une asperge, décrit Arlettaz. Il ne subit jamais les contacts. Il est surprenant là dessus. » En trois matches, il tourne à douze placages de moyenne. « Il faut être présent, j’ai essayé de m’y filer au maximum, avance Labouteley timidement. J’ai l’impression de progresser de plus en plus. »