Perry Freshwater, l'ami de Paul Okesene fut très souvent son copilote, quand il était devenu chauffeur de l’USAP au début de la saison dernière.
Radieux après leur superbe succès, les Usapistes s’effondraient de tristesse dans les vestiaires. Ils apprenaient le décès de leur chauffeur et ami, Paul Okesene.
Dévasté, Henry Tuilagi erre le regard perdu, le visage figé, dans les coursives de Montjuïc. Un autre colosse, Romain Taofifenua passe tout près. En larmes. Devenu si fragile soudain.
David Marty reste prostré, muet... Il est loin le récital face au champion de France. Il est si vain ce bonus offensif. Elle est si sourde la clameur des supporters en liesse dehors. Et dire qu’il y a à peine dix minutes tout le groupe communiait avec son public, tout au long d’un jubilatoire tour d’honneur.
Désormais, l’USAP pleure. Son chauffeur. Son ami. Le rugby catalan en deuil Paul Okesene est décédé cinq minutes avant cet USAP-Toulouse de légende. Le Samoan a été terrassé par une crise cardiaque. Malgré les premiers soins de la “creu roja “de Montjuïc et son transfert vers l’hôpital del Mar à la Barceloneta, il s’est éteint. A 44 ans...
« Notre victoire ne pèse rien face au terrible malheur qui nous frappe » soupire Paul Goze. « On s’incline devant un des nôtres. On est malheureux, touché ». « Les joueurs ne désirent pas s’exprimer devant la presse » prévient Fanny Rière, responsable de la communication. La zone mixte devient banquise.
La famille du rugby catalan avait adopté depuis plusieurs années Paul Okesene. Ce puissant 3/4 centre avait débuté sa carrière roussillonnaise à Pia XIII, puis il a évolué à Auch, Rivesaltes, Saint-Laurent XIII, Salanque Côte Radieuse et d’autres clubs.
Il était devenu le papa poule de tous les Samoans, Fidjiens ou autres Îliens débarqués en Roussillon. Sur son terrain au bord de l’étang de Saint-Hippolyte, les repas étaient gargantuesques.
A l’USAP, il était vite devenu le confident. Son ami Perry Freshwater fut très souvent son copilote, quand il était devenu chauffeur de l’USAP au début de la saison dernière. « Ce soir, nous pouvions être les gens les plus heureux du monde, mais, nous sommes si tristes. Un homme a perdu la vie, nous, on n’a gagné qu’un match. On n’a pas envie de parler de jeu ou de stratégie » assure, très ému, le coach Marc Delpoux.
L’Indépendant s’associe à la peine de la famille