TOP 14 - L'ouvreur vedette du Racing Dan Carter, éphémère Perpignanais il y a sept ans, va retrouver la Catalogne vendredi à l'occasion de la finale du Top 14 mais versant espagnol, à Barcelone, sa "deuxième maison".
Est-ce un talisman ? Huit mois après son arrivée dans les Hauts-de-Seine, Dan Carter, double champion du monde en titre avec les All Blacks, est en course pour décrocher son deuxième bouclier de Brennus. Le premier avait été soulevé en 2009 avec l'Usap, sans disputer toutefois la phase finale puisque le Néo-Zélandais (34 ans, 112 sélections) s'était blessé au bout de cinq matches seulement en Sang et Or.
"J'éprouvais alors une incroyable culpabilité (...) Je me sentais lié à Perpignan et je tenais à rester le temps de la saison", explique-t-il dans son autobiographie.
L'ouvreur s'était alors partagé entre opérations promotionnelles, voyages et bringues, notamment à Barcelone où il a pu par exemple assister à un match de football au Camp Nou, théâtre de la finale vendredi. Revenir là-bas,
"c'est incroyable", a-t-il glissé au sortir de l'éprouvante demi-finale remportée contre Clermont au bout de la prolongation (34-33).
"C'était ma deuxième maison quand je vivais à Perpignan. C'est un super endroit. Ça va être un match historique. Je suis fier que l'équipe puisse aller là-bas".
Surtout, Carter, qui portait une poche de glace autour du mollet vendredi soir, va cette fois endosser le costume d'acteur de la finale, après s'être cantonné à celui de spectateur en tribunes il y a sept ans. Pouvoir jouer, ça signifie beaucoup de choses pour moi, a-t-il admis.
"Vivre cela avec Perpignan était super mais je n'avais pas joué et bien évidemment, j'aurais préféré être sur le terrain. C'est ce que j'aime, les grands matches, ceux qui comptent, c'est pour ça que je suis venu en France, pour disputer ces matches de phase finale".
Cette année, Carter a pu prendre sa part des matches couperets. Après avoir inscrit 18 des 21 points de la victoire en barrage contre
Toulouse (21-16), il a ajouté 16 autres points au pied vendredi face à l'ASM, dont la transformation de la victoire à la 98e minute du match.
"C'est le genre de situations pour lesquelles on s'entraîne en tant que buteur. L'équipe avait fait un tel boulot pour nous mettre en position de gagner que je ne pouvais pas les laisser tomber", a-t-il souri.
Lui qui a
"décomplexé" le
Racing 92 selon ses entraîneurs, vante surtout
"l'état d'esprit" qui anime les Ciel et Blanc, résilients après la défaite en finale de Coupe d'Europe il y a un mois, tout comme pour renverser la situation vendredi soir.
"Beaucoup d'équipes se seraient repliées sur elles-mêmes et n'auraient pas gagné ce match", a-t-il estimé.
"Être capable de gagner à la 100e minute, c'est extraordinaire et ça montre la force de caractère du groupe. C'est une équipe de guerriers, on joue les uns pour les autres et c'est ça qui est important". Et c'est sur cet élan, au terme d'une épuisante saison, que chercheront à capitaliser Dan Carter et compagnie dans la nuit barcelonaise.