Eroni Sau : Peu en vue avec l’USAP, l’ailier brille avec les Fidji
Peu en vue avec l’USAP jusque-là, l’ailier Eroni Sau a profité de la Tournée d’automne pour briller avec les Fidji. Qui a dit que les joueurs de l’USAP ne gagnaient pas un match ? Le trois-quarts aile sang et or Eroni Sau vient même d’enchaîner deux succès. Le Fidjien (28 ans, 1,85 m, 93 kg) a mis à profit la parenthèse internationale pour retrouver le goût de la victoire et sans doute un peu plus que ça. Auteur d’un triplé face à l’Uruguay le 17 novembre dernier (68-7) à l’occasion de sa première sélection, l’ancien international à VII est surtout entré en jeu pour les quinze dernières minutes de l’exploit des Fidjiens face au XV de France, à Saint-Denis samedi dernier (21-14). De quoi donner un coup de boost à Eroni Sau, relativement discret depuis son arrivée à l’USAP lors de la dernière intersaison. S’il est visiblement plus facile de se faire à la clémence de l’hiver catalan qu’aux subtilités de la langue de Molière, Sau s’est montré disponible et souriant au moment d’évoquer en anglais ses trois semaines enchantées avec la sélection fidjienne.
Première sélection avec les Fidji et premier triplé contre l’Uruguay, difficile de rêver meilleurs débuts en équipe nationale pour vous…
C’était une énorme expérience de jouer avec cette équipe. C’est des joueurs que je vois d’habitude à la télé. Je me sens béni d’avoir été sélectionné avec les Fidji et d’avoir joué ce match contre l’Uruguay. L’USAP m’a donné une opportunité de jouer en professionnel à XV en France et d’être sélectionné avec les Fijdi et je suis très heureux.
Vous avez joué quinze minutes lors de la victoire des Fidji contre la France, comment vit-on pareil exploit ?
C’est une des meilleures équipes du monde et cette victoire est historique pour les Fidji. C’est une grande chance de faire partie de l’équipe qui a réussi à gagner ce match. Je me sens béni.
« C’est un rêve de jouer la Coupe du monde »
Qu’avez-vous ressenti au moment d’entrer en jeu face aux Bleus ?
C’est la première fois que je jouais contre une aussi grande équipe. C’était dans un grand stade (le Stade de France), il y avait tout ce public (35 000 spectateurs). J’étais un peu nerveux, je ne pensais qu’à garder mon calme et ne pas perdre le ballon si j’en touchais un.
Qu’est-ce que ça fait de jouer avec des joueurs comme Semi Radradra et Josua Tuisova ?
C’est super, mais on avait déjà joué ensemble à VII et on se connaît bien. Tous les joueurs m’ont beaucoup parlé et m’ont beaucoup aidé. Ils m’ont donné des conseils pour m’aider à m’améliorer.
Dans moins d’un an (du 20 septembre au 2 novembre au Japon) aura lieu la Coupe du monde, avez-vous pour objectif de la jouer avec les Fidji ?
C’est un rêve de jouer la Coupe du monde. Je me sens béni d’être en sélection à un an du Mondial et si j’ai l’opportunité d’y être, ça serait un honneur.
Est-ce que ce passage en sélection vous a donné de la confiance pour la suite de la saison avec Perpignan ?
C’est bien de changer de contexte, de voir des choses différentes, d’évoluer avec des joueurs différents avant de revenir à Perpignan. J’ai beaucoup appris. Tu penses savoir jouer au rugby mais quand tu vois des joueurs capables de faire certaines choses beaucoup mieux que toi, tu te dis que tu as encore beaucoup à apprendre. Ça te donne envie de travailler dur pour repousser tes limites.
