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@cat'alain (et les autres of course)
USAP. A 22 ans, le pilier gauche s’affirme pour sa troisième saison avec les Catalans
Auteur de sa meilleure saison sous le maillot sang et or, le pilier gauche Enzo Forletta, âgé de 22 ans, revient avec humilité sur son récent déclic ainsi que sur ses objectifs avec l’USAP.
Vous connaissez votre saison la plus faste avec l’USAP à titre individuel. Sentez-vous que vous avez passé un cap ?
J’ai essayé de me donner les moyens pour y parvenir en tout cas. Je ne voulais pas repasser une saison comme la précédente. Quand tu te casses le cul sur les morceaux de matchs qu’on te donne et que tu es récompensé, ça fait toujours plaisir. Même si je n’ai pas trop eu ma chance en début de saison, je me suis accroché. Et Tevita (Mailau) a été un concurrent idéal. C’est le genre de mec qui va venir te voir et te donner le chasuble pour que tu puisses réviser les combinaisons quand tu n’es pas dans l’œil des entraîneurs. Rien que pour ça je le remercie.
En quoi, Patrick Arlettaz et Perry Freshwater sont-ils pour quelque chose à cette saison pleine ?
C’est Patrick qui m’a relancé. Il m’a dit « Bon maintenant, qu’est-ce que tu veux faire ? ». Il m’a foutu un électrochoc en me disant la vérité. Et moi je marche beaucoup à l’affect. Je serais plus fort si je me bats pour un homme que pour une prime. Perry m’a lui clairement fait progresser en mêlée. Avant, j’étais là sur le rapport de force mais contre des vicelards je me faisais avoir. Il m’a appris à maîtriser ces tricheries. Même si je dois encore être beaucoup plus constant.
Cette saison, vous êtes aussi l’un des piliers les plus propres de Pro D2 (lire par ailleurs)…
Oui, oui… (silence). J’ai du mal à m’enflammer. Mes entraîneurs chez les jeunes ont fait, qu’aujourd’hui, je me remets toujours en question. Et la mêlée, ce n’est pas que moi. Guillaume Vilaceca, c’est un tracteur ce type. On ne dirait pas comme ça, mais quand je l’ai derrière ça me rassure. Il s’y connaît tellement en mêlée, il me corrige en plein match, me parle… Je me sens en sécurité devant lui.
Guillaume Vilaceca devrait toutefois partir en fin de saison après Marty, Perez. L’heure pour vous de vous émanciper à 22 ans ?
Je le vis petit à petit… Je me souviens du départ de Cabello la première année. De Henry Tuilagi aussi, le daron, le chef ! L’an dernier je perds Zaza, Pedro… Et là Vilaceca qui s’en va. Je m’y habitue. Ce serait prétentieux de dire que c’est à moi de prendre le relais. Si je peux faire perdurer quelque chose avec mon jeune âge, c’est l’esprit qui règne ici, la catalanité.
Être catalan et jouer à l’USAP, c’est une pression supplémentaire ?
Bien sûr. Le fait d’être catalan, tu te fais du souci pour l’avenir sur club. Je ne dis pas ça parce que j’y joue. Je ne parle pas de l’équipe, mais du club, de son histoire. Pour moi, l’USAP n’a rien à faire en Pro D2. Et j’ai aussi tendance à croire que le public de l’USAP peut redevenir le plus grand de France. On parle de celui de La Rochelle, mais tous les clubs n’ont pas rempli Montjuic à ras bord. Il y a des coups d’éclats qui appartiennent à Perpignan. Il faut raviver tout ça et la montée du club sera primordiale. Pourquoi pas dès la saison prochaine ?
Le Top 14, c’est un échelon que vous rêvez d’atteindre ?
Mon but ultime c’est de l’atteindre avec l’USAP. Ce serait une plus grosse performance que de connaître ce niveau seulement à titre individuel. Puis, il y a beaucoup de joueurs qui accrochent un contrat à la mords-moi le nœud, qui jouent trois matchs dans la saison et qui disent « je joue en Top 14 ». Oui super, c’est cool. Moi ce que j’aime c’est jouer au rugby. Et c’est pour ça que j’irai seulement le jour où je le mériterai.