harlequins65
Passe du temps sur le forum
Ce dimanche à Aix, des Catalans sans caractère ont disparu durant 70 minutes (25-10). Inquiétant.
Par où commencer ? La fin peut-être, puisque le début, cet essai de Taumoepeau sur un bon travail de Tilsley et Deghmache (4e), n’était qu’un mirage cerné par le désert.
Coup de sifflet final, tour d’honneur de Provence Rugby (25-10). Quelques minutes passent, Patrick Arlettaz, le coach, et Mathieu Acebes, le capitaine de l’USAP, viennent répondre aux journalistes, prolonger le déshonneur dans le couloir des vestiaires. Des allocutions brèves, puisque les réponses sont aussi dures à formuler que les questions à trouver.
"Comment décrire le néant ?", par exemple, est une bonne question. Ce n’est pas le prochain sujet du baccalauréat de philosophie, mais le grand problème qui se pose au moment de raconter ce match aux veinards qui ne l’ont pas vu.
"- C’était comment l’USAP ?
- Ben... Ils ont perdu. Il ne s’est rien passé." Difficile de broder sur ce pseudo-match de rugby. Car pour qu’il y ait match, il faut être deux. Plus qu’un déplacement, l’USAP rate, grosso modo, son début de saison. Faut-il s’inquiéter pour autant, après seulement deux journées ? Oui. C’est même les acteurs qui le disent. Retour dans le couloir des vestiaires. Acebes et Arlettaz libérés, le flanker Alan Brazo, pêché au passage, fait le job aussi, bon an, mal an. "Un Usapiste de plus SVP ?" Quelques secondes plus tard, Arlettaz revient et tire le rideau. Les murs ont tremblé, les joueurs en ont assez dit. Quoi dire de plus d’ailleurs ? Que dire tout court ? Après une telle prestation, indigne d’un prétendant à la qualification (ou au Top 14 dans le fond), l’autoflagellation ne fait plus effet. Les discours et les promesses, les Catalans en avaient et s’en étaient fait toute la semaine. Pour rien.
Pauvre USAP
Dans la "*****"
Il y a dix jours maintenant, au soir d’une médiocre victoire face à un Béziers réduit à 14 (23-13), le flanker Lucas Bachelier dénonçait "un match de *****". Rebelote ce dimanche dans la bouche d’Arlettaz cette fois : "On a fait de la ***** pendant 70 minutes." Où sont ces dix minutes de bonheur ? Les premières, l’essai de Tilsley et... C’est tout. À la 9e minute, Aix écope d’un carton jaune (Forbes). L’USAP est devant, les Catalans se pourlèchent les babines, la mêlée et la touche ressemblent encore à quelque chose. Péché d’orgueil. "Effectivement, il y a eu dix minutes parfaites... Et on a cru que sans faire des efforts ça continuerait, grince Arlettaz. Quand on ne fait pas les efforts, il nous manque toujours 50 centimètres pour faire la bonne passe, 10 centimètres pour prendre la bonne décision. Et on a fait... On a fait de la ***** pendant 70 minutes en se mettant les ballons sur la tête, en ayant une conquête plus que balbutiante et une défense sur tous les ballons de récupération qui n’a pas été à la hauteur. Il n’y a rien à retenir de ce match-là mis à part le fait que lorsqu’on fait les choses dans l’ordre, on peut être intéressant, et quand on ne le fait pas, on devient une équipe du bas de tableau de Pro D2." Une équipe 10e ce matin, tout simplement.
Un mal diffus
Ce serait mentir que d’enjoliver la prestation de Provence, vaillant, solidaire, ordonné. La seule chose qui manque à cette équipe pour viser le très haut du tableau, c’est tout ce qui reste à l’USAP : du talent. Mais avec du talent et rien d’autre, on n’amuse pas grand monde très longtemps. Eurosport 2, diffuseur du match, n’a sans doute pas gagné d’abonnés ce dimanche après-midi tant ce match a été pourri par les en-avants et l’indiscipline catalanes.
AGRESSIVITÉ. DÉFENSE. Tout l’été, le discours de l’USAP a été basé sur ces deux piliers. AGRESSIVITÉ. DÉFENSE. Un capitaine (Acebes) et un vice-capitaine (Bachelier) ont même été nommés pour illustrer ce discours. Rien n’y a fait. Hier, l’heure était venue d’assumer les promesses. Or l’USAP n’a pas été bonne en défense et, surtout, n’a toujours pas réussi à forcer sa nature, plus joueuse que tueuse. Mais le peut-on réellement ? "C’est la grimace aujourd’hui parce qu’on attendait en quelque sorte de lancer notre saison, déplore Brazo. On était très, très loin du compte dans tous les secteurs de jeu. C’est un non-match. (...) Il ne faut pas se trouver d’excuses, travailler, mettre la tête un peu plus aussi."
On critique parfois la tendance à taper sur quelques-uns et pas d’autres, mais pour une fois, on peut mettre tous les Usapistes dans le même sac. Le staff aussi, de n’avoir pas su réveiller (ou plutôt éveiller) cette envie chez les joueurs, malgré un coaching précoce. Bienheureux les rares joueurs qui n’ont pas perdu de points hier. Le seul qui en gagne, c’est encore l’ailier ou arrière Lucas Dubois, auteur d’une rentrée pleine de culot. On ne caricaturerait qu’à moitié en disant qu’un gamin de 21 ans, qui joue seulement son deuxième match en pro, a plus de confiance que tout le reste de l’équipe réunie. "Il nous a manqué quelque chose aujourd’hui et c’est le plus essentiel au rugby : plus d’envie qu’eux", se désolait le capitaine Acebes. "C’est le deuxième match de Pro D2, je veux bien l’entendre, mais ça va vite. Les saisons qu’on croit longues vont vite", prévient Arlettaz. À bon entendeur.
Laurent MORALES
Par où commencer ? La fin peut-être, puisque le début, cet essai de Taumoepeau sur un bon travail de Tilsley et Deghmache (4e), n’était qu’un mirage cerné par le désert.
Coup de sifflet final, tour d’honneur de Provence Rugby (25-10). Quelques minutes passent, Patrick Arlettaz, le coach, et Mathieu Acebes, le capitaine de l’USAP, viennent répondre aux journalistes, prolonger le déshonneur dans le couloir des vestiaires. Des allocutions brèves, puisque les réponses sont aussi dures à formuler que les questions à trouver.
"Comment décrire le néant ?", par exemple, est une bonne question. Ce n’est pas le prochain sujet du baccalauréat de philosophie, mais le grand problème qui se pose au moment de raconter ce match aux veinards qui ne l’ont pas vu.
"- C’était comment l’USAP ?
- Ben... Ils ont perdu. Il ne s’est rien passé." Difficile de broder sur ce pseudo-match de rugby. Car pour qu’il y ait match, il faut être deux. Plus qu’un déplacement, l’USAP rate, grosso modo, son début de saison. Faut-il s’inquiéter pour autant, après seulement deux journées ? Oui. C’est même les acteurs qui le disent. Retour dans le couloir des vestiaires. Acebes et Arlettaz libérés, le flanker Alan Brazo, pêché au passage, fait le job aussi, bon an, mal an. "Un Usapiste de plus SVP ?" Quelques secondes plus tard, Arlettaz revient et tire le rideau. Les murs ont tremblé, les joueurs en ont assez dit. Quoi dire de plus d’ailleurs ? Que dire tout court ? Après une telle prestation, indigne d’un prétendant à la qualification (ou au Top 14 dans le fond), l’autoflagellation ne fait plus effet. Les discours et les promesses, les Catalans en avaient et s’en étaient fait toute la semaine. Pour rien.
Pauvre USAP
Dans la "*****"
Il y a dix jours maintenant, au soir d’une médiocre victoire face à un Béziers réduit à 14 (23-13), le flanker Lucas Bachelier dénonçait "un match de *****". Rebelote ce dimanche dans la bouche d’Arlettaz cette fois : "On a fait de la ***** pendant 70 minutes." Où sont ces dix minutes de bonheur ? Les premières, l’essai de Tilsley et... C’est tout. À la 9e minute, Aix écope d’un carton jaune (Forbes). L’USAP est devant, les Catalans se pourlèchent les babines, la mêlée et la touche ressemblent encore à quelque chose. Péché d’orgueil. "Effectivement, il y a eu dix minutes parfaites... Et on a cru que sans faire des efforts ça continuerait, grince Arlettaz. Quand on ne fait pas les efforts, il nous manque toujours 50 centimètres pour faire la bonne passe, 10 centimètres pour prendre la bonne décision. Et on a fait... On a fait de la ***** pendant 70 minutes en se mettant les ballons sur la tête, en ayant une conquête plus que balbutiante et une défense sur tous les ballons de récupération qui n’a pas été à la hauteur. Il n’y a rien à retenir de ce match-là mis à part le fait que lorsqu’on fait les choses dans l’ordre, on peut être intéressant, et quand on ne le fait pas, on devient une équipe du bas de tableau de Pro D2." Une équipe 10e ce matin, tout simplement.
Un mal diffus
Ce serait mentir que d’enjoliver la prestation de Provence, vaillant, solidaire, ordonné. La seule chose qui manque à cette équipe pour viser le très haut du tableau, c’est tout ce qui reste à l’USAP : du talent. Mais avec du talent et rien d’autre, on n’amuse pas grand monde très longtemps. Eurosport 2, diffuseur du match, n’a sans doute pas gagné d’abonnés ce dimanche après-midi tant ce match a été pourri par les en-avants et l’indiscipline catalanes.
AGRESSIVITÉ. DÉFENSE. Tout l’été, le discours de l’USAP a été basé sur ces deux piliers. AGRESSIVITÉ. DÉFENSE. Un capitaine (Acebes) et un vice-capitaine (Bachelier) ont même été nommés pour illustrer ce discours. Rien n’y a fait. Hier, l’heure était venue d’assumer les promesses. Or l’USAP n’a pas été bonne en défense et, surtout, n’a toujours pas réussi à forcer sa nature, plus joueuse que tueuse. Mais le peut-on réellement ? "C’est la grimace aujourd’hui parce qu’on attendait en quelque sorte de lancer notre saison, déplore Brazo. On était très, très loin du compte dans tous les secteurs de jeu. C’est un non-match. (...) Il ne faut pas se trouver d’excuses, travailler, mettre la tête un peu plus aussi."
On critique parfois la tendance à taper sur quelques-uns et pas d’autres, mais pour une fois, on peut mettre tous les Usapistes dans le même sac. Le staff aussi, de n’avoir pas su réveiller (ou plutôt éveiller) cette envie chez les joueurs, malgré un coaching précoce. Bienheureux les rares joueurs qui n’ont pas perdu de points hier. Le seul qui en gagne, c’est encore l’ailier ou arrière Lucas Dubois, auteur d’une rentrée pleine de culot. On ne caricaturerait qu’à moitié en disant qu’un gamin de 21 ans, qui joue seulement son deuxième match en pro, a plus de confiance que tout le reste de l’équipe réunie. "Il nous a manqué quelque chose aujourd’hui et c’est le plus essentiel au rugby : plus d’envie qu’eux", se désolait le capitaine Acebes. "C’est le deuxième match de Pro D2, je veux bien l’entendre, mais ça va vite. Les saisons qu’on croit longues vont vite", prévient Arlettaz. À bon entendeur.
Laurent MORALES