La blessure de l’ailier, auteur des 25 points des siens hier, a pesé lourd dans la défaite de l’USAP.
En huit jours, Jonathan Bousquet a réussi l’exploit de passer de solution de remplacement à élément indispensable. Sa sortie hier (66e minute), alors que les sang et or menaient 25-17, a indirectement précipité la défaite de l’USAP à Colomiers (27-25). Non pas à cause de son suppléant. Jean-Bernard Pujol, solide sur son aile, a plutôt fait une bonne entrée.
C’est dans son rôle de buteur que l’absence de l’ancien Oyoman (29 ans, 1,75 m, 75 kg) s’est surtout faite ressentir. Les chiffres sont suffisamment éloquents pour être exhaustifs : Bousquet a inscrit les 25 points de l’USAP hier avec un 7/8 au pied agrémenté d’un essai. « On n’est pas très heureux parce que John avait mal à un adducteur depuis le début du match, souligne le directeur sportif Christian Lanta, ce qui explique pourquoi Pujol était parti à l’échauffement dès les premières minutes de la rencontre. On lui a demandé de tirer au maxi, mais la douleur commençait à être importante.
Le cauchemar de Selponi
Trop pour le joueur, qui a été contraint de quitter ses partenaires juste après avoir réussi sa sixième pénalité de l’après-midi. Et un malheur ne venant jamais seul, le demi d’ouverture Jacques-Louis Potgieter a dû céder sa place au même moment (66e), blessé lui aussi (mollet). " C’est des choses qu’on ne maîtrise pas ", peste Christian Lanta.
Comme l’entrée en jeu très délicate du demi d’ouverture Enzo Selponi. L’ancien Montpelliérain a vécu un cauchemar à Michel-Bendichou. Il a d’abord manqué un coup de pied de dégagement et trouvé une touche directe, qui a remis l’USAP sous pression dans ses 22 mètres. Quelques secondes plus tard, Colomiers obtenait une pénalité qui permettait à l’ouvreur Sebastian Poet de ramener les siens à cinq longueurs (20-25, 68e).
Mais les malheurs de Selponi ne faisaient que commencer. L’ouvreur profitait d’un avantage accordé par M. Noirot, dont l’arbitrage a été très contesté, pour tenter un drop à 30 mètres, légèrement décalé sur la gauche. Manqué (72e). Un raté qui paraissait alors sans conséquence puisque l’USAP bénéficiait dans la foulée d’une pénalité, à 25 mètres et quasiment face aux perches, largement dans ses cordes. C’était sûr, l’Héraultais de 24 ans (1,85 m, 85 kg) allait redonner huit points d’avance à l’USAP et lui ouvrir la voie royale vers la victoire.
Mais le coup de pied du malheureux Selponi est passé à côté. Le tournant de la rencontre. « Probablement, concède Christian Lanta. Mais ça peut arriver à tous les buteurs. Même les plus grands. C’est comme ça. Je pense qu’il est très malheureux, ce n’est pas la peine d’en rajouter. » Pour sa défense, Selponi, de retour d’une blessure à la cuisse, disputait son premier match officiel de la saison et manquait probablement de rythme et de confiance. Tout le contraire d’un Bousquet en pleine bourre et dont la sortie a coûté très cher à l’USAP.