Tiens donc ? Je me souviens d'une partie de l'USAP à la Mosson où le président du Conseil régional, donc un élu, était venu sur le terrain à double titre : il avait payé une bonne fraction du stade, et une équipe de sa région y jouait. Le tonnerre des applaudissements résonne encore à mes oreilles !
A Toulon comme ailleurs en France, les supporters de rugby ont tendance à être justement un peu mieux éduqués que la moyenne, ce qui fait qu'amener dans leur stade une personnalité peu recommandable ou porteuse de valeurs opposées aux leurs ne peut que déclencher une bronca, précisément parce que la dissonance leur sautera aux yeux.
Le SF avait fait donner un coup d'envoi par des lofteurs et s'était attiré des huées. L'USAP avait fait donné un coup d'envoi par un sponsor et s'était attiré des huées. L'EDF avait fait encore mieux sous l'ère Laporte en se prostituant au bénéfice d'un homme politique que le public a toujours hué dans tous les stades. Le RCT fait entrer sur sa pelouse un personnage peu recommandable, et il s'attire les huées.
J'aurais plutôt tendance à considérer que le public français, et tous les publics de France, juge légitime de donner une tribune à une association caritative ou à une personne qui s'est illustrée pour la collectivité (un champion d'un autre sport, un explorateur, un chercheur), et profondément illégitime de tendre la sébile à un guignol venu faire la promo de son activité. Et ça me semble salvateur !