Et voici un autre article du même site d'info en ligne l'Agglorieuse dont parle Blast qu'a mit en ligne le
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En dix ans, François Rivière a mis l’USAP à sec
Le temps est magnifique en ce mois d’août 2013. Le nouveau président de l’USAP, François Rivière, lance : « C'est un jour historique pour l'USAP. » Il vient de faire un chèque de 1,2 million d’euros. L’homme d’affaires et puissant lobbyiste promet même un titre de champion de France à l’horizon 2016-2017. Quelques jours plus tard, l’euphorie n’est pas tombée. Rivière célèbre « la magie du sport, la magie de la vie ». Il assure que l’USAP finira dans les six premiers à la fin de la saison 2013-2014. Au final, ce sera la 13e place et une descente en Pro D2. Et Rivière signera un nouveau chèque pour renflouer les caisses via une augmentation de capital de 1,5 million d’euros. Lui, il mettra un million et proposera aux supporters d’entrer dans le capital à hauteur de 500 000 euros.
Rivière a « envie de voir les supporters s’approprier le club ». Au regard des augmentations du capital, ces chanceux possèdent aujourd’hui des actions qui valent 0,01 centimes, contre 2,40 euros au moment de la prise de pouvoir de François Rivière (on n’aura pas la cruauté de rappeler le temps où l’action valait 31 euros). Et l’on se demande si la fameuse phrase que l’on entend à chaque fin de saison, « L'USAP a besoin de consolider sa situation financière et d'apporter des garanties à la Direction nationale d'aide et de contrôle de gestion », ne devrait pas remplacer la devise historique du club.
Un modèle économique qui ne fonctionne pas
Dans quelques jours, le bilan économique 2023 de l’USAP sera dévoilé. Il risque de ne pas être bien différent des précédents. Prenons les deux derniers. Le 2022 et le 2019. On fera l’impasse sur le 2020 et le 2021 qui sont plombés par les mois Covid. Les pertes s’accumulent d’une année sur l’autre. François Rivière met chaque année la main à la poche. Le modèle économique de l’USAP n’est pas bon. « L’USAP n’est pas le seul club à connaître cette situation, mais la personnalité de François Rivière va poser un jour un problème. Surtout que ses annonces ne sont suivies d’aucun effet », explique un ancien président du Top 14 qui connaît bien le catalan. « Depuis son arrivée à la présidence du club en 2013, François Rivière a été la cible de nombreuses contestations. Si à son arrivée, après la présidence assurée par Paul Goze, il détient 68 % des parts de la Société anonyme sportive professionnelle (SASP), il a progressivement étendu son contrôle pour être désormais propriétaire de près de 99 % des actions de la SASP. Peu après son arrivée, François Rivière annonce une rénovation des infrastructures du club et la création d’un centre d’entraînement ultra-moderne. À ce jour, peu de projets ont été réalisés et la construction d’un lieu pour l’entraînement des joueurs est au point mort », indique un connaisseur du dossier USAP.
À cela, il faut ajouter que les relations entre les partenaires historiques du club et François Rivière sont généralement tumultueuses, surtout si les premiers remettent en cause sa gestion. En 2019, l’un des vice-présidents, Jacky Loos (Host & Vinum), avait ainsi claqué la porte. La même année, Jean-Michel Meyrieu (McDonald’s) avait été écarté par François Rivière. Parmi les critiques qui reviennent régulièrement à l’encontre de François Rivière : sa gestion « égotique » et ses annonces récurrentes d’arrivée de nouveaux partenaires (Eiffage, Webedia, etc.) jamais suivies d’effets. Autre sujet de discussion, le poids de l’argent public dans les finances du club. Perpignan est une des villes en France qui met le plus la main à la poche pour son club du Top 14. « Beaucoup de personnes s'inquiètent de l’utilisation de l’argent public investi dans l’USAP, qui contribue indirectement à ce que François Rivière puisse faire la promotion de ses entreprises privées de conseil auprès des partenaires du club tels que la Saur ou, comme on l’a vu dernièrement, Keolis. », place un élu qui indique malicieusement : « Les principales structures détenues par François Rivière affichent des performances économiques négatives. » Tout le monde se souvient ainsi des Parcovilles, dont l’un d’eux fut réalisé à Perpignan en 1989.
Un projet sportif qui fait pschitt
Pour se défendre, François Rivière clame tout haut qu’en 2013, lorsqu’il a pris le club, la situation était à la limite du dépôt de bilan. Cela a fait bondir les anciens dirigeants de l’USAP, Paul Goze en tête. On n’hésite pas à parler des mensonges de Rivière qui a pris le contrôle du club « par une augmentation de capital sans verser un euro aux actionnaires en place », selon ces anciens qui ont au moins ramené le bouclier au pied du Castillet. On pourrait passer sur la santé financière délicate du club si les résultats sportifs étaient là.
L’USAP, c’est une histoire et des supporters qui ont la foi chevillée au corps. Une sacrée foi qui a un coût, et pas des moindres : pour une place assise en tribune sans réduction, pour le supporter des Sang et Or qui veut assister à 13 matchs de Top 14 et deux matchs de Challenge Cup, il faut débourser 325 €. Soit le plus cher du marché. Un sacrifice qui leur permet jusqu’ici de voir leur club faire le yo-yo entre le Top 14 et la Pro D2. « Cette saison, l’USAP a engrangé 43 points, soit le même score que la saison dernière pour une 13e place identique également », peste un supporter qui espère que son club ne va pas retrouver la Pro D2, synonyme de gel des investissements publics.
Cette année, cela fait dix ans que François Rivière est patron de l’USAP. Dix ans qui n’ont pas servi à consolider le club tant sportivement que financièrement. Le tout avec la bénédiction d’élus aveuglés ou terrifiés à la simple vue du logo du club.
mercredi 31 mai 2023 - 06 h 00