"Les huit recrues 2014-2015 de l'effectif professionnel de l'Union Bordeaux-Bègles ont désormais tous pris leurs quartiers au stade Moga (lire ci-contre). Avec des visages connus des suiveurs du Top 14, à une exception près : celui de la nouvelle montagne (1,95 m ; 125 kg) dont les habitués béglais demandent à rappeler le nom. C'est facile : Botha, comme son illustre compatriote de Toulon et également deuxième ligne Bakkies, dont Berend, transfuge montois, tient à vite évacuer le chausse-trappe. « C'est un grand joueur, mais pas une référence. Il a ses propres caractéristiques et je pars du principe que chacun est différent. »
En Gironde, le natif de Johannesburg, qui a grandi à Pretoria, va prendre la suite d'une autre poutre, Aliki Fakaté dont l'arrêt de carrière subi en mai a frappé autant que son apport la saison passée a marqué. Le nouvel arrivant est donc d'autant plus attendu par l'entourage, et par le club aussi qui a accepté de verser une indemnité à Mont-de-Marsan pour le libérer de sa dernière année de contrat.
« Un profil du gabarit d'Aliki, qui soit puissant, explosif, fort sur les fondamentaux, c'est rare et je ne sais pas même s'il existe l'équivalent, dit l'entraîneur des avants Régis Sonnes. Mais on m'avait parlé de Berend et il nous avait tapé dans l'œil la saison 2012-2013 en Top 14. On l'avait d'ailleurs déjà approché. Il avait fait une très belle saison et on sait qu'il a le niveau. Il est fort en conquête, très présent sur les tâches de l'ombre. On espère que ce sera une nouvelle étape dans son évolution. »
Il se déplace aussi
La première impression - celle du travail physique - est en tout cas positive. Le staff a découvert la force de la nature attendue mais aussi une capacité de déplacement qui l'était moins au vu de son gabarit, avec une VMA de 16,5 (pour comparaison, la plus haute de l'effectif, de Romain Lonca, est de 17,5). « Il est arrivé en grande forme, prêt, fait tout à fond avec le sourire. Il peut progresser sur l'aspect lactique, mais pour un préparateur, c'est du bonheur » dit Ludovic Loustau, en charge du domaine à l'UBB.
L'intéressé a aussi apprécié sa première semaine. « C'est très professionnel. On travaille dur, plus dur qu'en Pro D2, mais j'aime cela. C'est aussi différent : il y a plus de courses, mais c'est quelque chose que l'on faisait déjà beaucoup en préparation en Afrique du Sud. »
De toutes les sélections nationales de jeunes dans son pays, il y a fait (six mois aux Leopards exceptés) toute sa carrière aux Bulls, aux côtés d'Heini Adams mais aussi de… Botha (Bakkies) ou Jandre Kruger, Springboks lui barrant la route du Super 15. Et le poussant au départ en France en décembre 2011, à 23 ans, à l'instar d'un Jandre Marais, révélation de la saison passée. « Je n'aime pas stagner. je veux toujours prouver, aller plus haut » dit-il.
L'expérience de 2012-2013
C'est cette même explication qu'il avance pour expliquer son départ des Landes où, recruté par Marc Dal Maso, il est vite devenu incontournable (63 matchs) et où le club lui avait fait une contre-proposition. « Je pensais rester mais j'ai toujours gardé l'envie de revenir en Top 14. Alors quand l'UBB m'a appelé, j'ai tout de suite eu envie. La saison avec Mont-de-Marsan en Top 14 avait été difficile collectivement, mais à titre personnel, elle avait été bonne, elle m'a servi. J'ai beaucoup appris. Cela va moins vite que le Super Rugby mais il y a plus de joueurs d'expérience, c'est un mélange entre tous les aspects du rugby. Et savoir où je mets les pieds facilite les choses. »
Lui se décrit comme « un joueur aimant percuter avec le ballon, aimant la mêlée », et « pouvant progresser dans tous les déplacements, la défense, tous les secteurs en fait. » Sa faiblesse ? « Le poids. La nourriture en France est délicieuse » s'amuse-t-il. Installé à Tresses - « un magnifique village, super pour se relaxer après l'entraînement » - avec son épouse et son fils de 4 ans, il ne semble en tout cas pas dépaysé. Et pourrait vite se faire connaître."