Rugby
XV de France Une tournée en Australie qui pose questions
Lors de son débriefing des lendemains de match, le sélectionneur Philippe Saint-André a répondu à certaines des interrogations nées du fiasco des Bleus lors de leur tournée en Australie (trois défaites en autant de tests.
Philippe Saint-André sait que le compte-à-rebours avance vite vers le Mondial 2015. (Crédit : Frédéric Mons/L'Equipe) (L'Equipe)
Quel est le niveau de l'équipe de France ?
«En 2012, juste avant le tirage au sort de la Coupe du monde, on était devenu quatrième nation mondiale. Depuis, on est passé septième. Par rapport à nos derniers résultats, on est à notre place. Le plus étonnant, c’est que la Fédération a annoncé qu’il n’y a jamais eu autant de licenciés qu’aujourd’hui dans le rugby français, puisqu’on dépasse les 450 000.»
La France n'a-t-elle pas régressé depuis la tournée en Nouvelle-Zélande en juin 2013 ?
«Il y a un an, on était parti avec 36 joueurs. On avait pu faire plus de turnovers, notamment sur le dernier test, ce qui nous avait permis de les accrocher deux fois sur trois. Là, en Australie, on n’avait pas les finalistes du Top 14 lors du premier test et on prend 50 points. Sur le deuxième, on met la meilleure équipe et on a l’impression d’être passé à côté de quelque chose. Au troisième, il y a des blessés, des incertains, c’est compliqué.»
Ces tournées estivales ont-elles encore un sens ?
«Mais bien sûr ! Il n’y a qu’en France que le Championnat est plus important que le reste. Ailleurs, l’équipe nationale est la priorité. Si on veut que les Australiens, les Néo-Zélandais et les Sud-Africains viennent chez nous au mois de novembre, il faut que nous venions les jouer chez eux au mois de juin. Le rugby international ne vit pas qu’autour du Top 14. Il a une vision complètement différente. Après, c’est vrai que des tournées en juin pour des joueurs qui en sont à 38 ou 40 matches, c’est compliqué. Mais les autres nations s’en foutent, de ça.»
La France, condamnée à expédier les affaires courantes d'ici le Mondial (en septembre 2015) ?
«Non. On sait qu’au mois de novembre, avec de la préparation et un peu plus de fraîcheur, on sera capable de rivaliser avec les Australiens et de les dominer comme on l’a fait en 2012 (victoire 33-6). La différence d’hier (samedi) ne sera pas celle du mois de novembre. Ni celle de la Coupe du monde, si on les rejoue. On a aussi mis de la concurrence sur pas mal de postes en l’espace de deux ou trois ans. On a désormais un groupe de 38 ou 40 joueurs et on en mettra peut-être quelques-uns en plus d’ici le Mondial. Désormais, toutes les secondes, tout le temps passé va compter. La seule chose à faire est de bien programmer les prochains matches et toute la préparation de la Coupe du monde. Ce sera un vrai contre-la-montre pour y arriver au top physiquement et mentalement. La tournée de novembre sera importante.. Il faudra gagner les trois tests contre les Fidji, l’Australie et l’Argentine.»
Quels joueurs peuvent renforcer l'équipe dans les prochains mois ?
«Les Anglais, qui viennent de remporter la Coupe du monde des 20 ans, intègreront probablement quatre ou cinq de leurs jeunes dans leur effectif. Chez nos 20 ans, combien viendront avec nous et seront titulaires en Top 14 ? Le troisième-ligne de Toulouse, peut-être (Yacouba Camara). Le talonneur (Romain Ruffenach) jouera au BO en Pro D2 et beaucoup iront en Fédérale 1. Rory Kockott ? On va voir, mon rôle est de prendre les meilleurs joueurs sélectionnables à leur poste.»
Laurent CAMPISTRON, à Sydney
XV de France Une tournée en Australie qui pose questions
Lors de son débriefing des lendemains de match, le sélectionneur Philippe Saint-André a répondu à certaines des interrogations nées du fiasco des Bleus lors de leur tournée en Australie (trois défaites en autant de tests.
Philippe Saint-André sait que le compte-à-rebours avance vite vers le Mondial 2015. (Crédit : Frédéric Mons/L'Equipe) (L'Equipe)
Quel est le niveau de l'équipe de France ?
«En 2012, juste avant le tirage au sort de la Coupe du monde, on était devenu quatrième nation mondiale. Depuis, on est passé septième. Par rapport à nos derniers résultats, on est à notre place. Le plus étonnant, c’est que la Fédération a annoncé qu’il n’y a jamais eu autant de licenciés qu’aujourd’hui dans le rugby français, puisqu’on dépasse les 450 000.»
La France n'a-t-elle pas régressé depuis la tournée en Nouvelle-Zélande en juin 2013 ?
«Il y a un an, on était parti avec 36 joueurs. On avait pu faire plus de turnovers, notamment sur le dernier test, ce qui nous avait permis de les accrocher deux fois sur trois. Là, en Australie, on n’avait pas les finalistes du Top 14 lors du premier test et on prend 50 points. Sur le deuxième, on met la meilleure équipe et on a l’impression d’être passé à côté de quelque chose. Au troisième, il y a des blessés, des incertains, c’est compliqué.»
Ces tournées estivales ont-elles encore un sens ?
«Mais bien sûr ! Il n’y a qu’en France que le Championnat est plus important que le reste. Ailleurs, l’équipe nationale est la priorité. Si on veut que les Australiens, les Néo-Zélandais et les Sud-Africains viennent chez nous au mois de novembre, il faut que nous venions les jouer chez eux au mois de juin. Le rugby international ne vit pas qu’autour du Top 14. Il a une vision complètement différente. Après, c’est vrai que des tournées en juin pour des joueurs qui en sont à 38 ou 40 matches, c’est compliqué. Mais les autres nations s’en foutent, de ça.»
La France, condamnée à expédier les affaires courantes d'ici le Mondial (en septembre 2015) ?
«Non. On sait qu’au mois de novembre, avec de la préparation et un peu plus de fraîcheur, on sera capable de rivaliser avec les Australiens et de les dominer comme on l’a fait en 2012 (victoire 33-6). La différence d’hier (samedi) ne sera pas celle du mois de novembre. Ni celle de la Coupe du monde, si on les rejoue. On a aussi mis de la concurrence sur pas mal de postes en l’espace de deux ou trois ans. On a désormais un groupe de 38 ou 40 joueurs et on en mettra peut-être quelques-uns en plus d’ici le Mondial. Désormais, toutes les secondes, tout le temps passé va compter. La seule chose à faire est de bien programmer les prochains matches et toute la préparation de la Coupe du monde. Ce sera un vrai contre-la-montre pour y arriver au top physiquement et mentalement. La tournée de novembre sera importante.. Il faudra gagner les trois tests contre les Fidji, l’Australie et l’Argentine.»
Quels joueurs peuvent renforcer l'équipe dans les prochains mois ?
«Les Anglais, qui viennent de remporter la Coupe du monde des 20 ans, intègreront probablement quatre ou cinq de leurs jeunes dans leur effectif. Chez nos 20 ans, combien viendront avec nous et seront titulaires en Top 14 ? Le troisième-ligne de Toulouse, peut-être (Yacouba Camara). Le talonneur (Romain Ruffenach) jouera au BO en Pro D2 et beaucoup iront en Fédérale 1. Rory Kockott ? On va voir, mon rôle est de prendre les meilleurs joueurs sélectionnables à leur poste.»
Laurent CAMPISTRON, à Sydney