Albera
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Pour aller plus loin, la suite dans l'équipe
Pour moi, il y a des mesures à prendre et vite.
On veut quoi ? 59 à 3 en finale ? 125 points sur 2 matchs en H Cup. Que le TOP 14 devienne la ligue 1 avec le rôle du ST dans celui du PSG ?
On verra alors si canal continue à verser 121 millions/an pour un sport dont on connait le champion à l'avance.
On parle formation : sur le XV double champion : 7 étrangers : le pilier droit, Arnold, Willis, Malla, Aki, Choco, Kinghotn ; Jelonch et dupont formés à Castres, Roumat à Biarritz...
Dans les salons du stade Matmut-Gerland, à Lyon, qui accueillent à partir de mardi matin les représentants des clubs de Top 14 et de Pro D2, l'ordre du jour des discussions a été allégé : on s'attend à de si longs échanges sur le salary-cap que bien des sujets ont été élagués. La question de la masse salariale a resurgi dans l'agenda récemment sous l'impulsion de Jacky Lorenzetti, propriétaire du Racing 92, qui milite pour abaisser son montant. Le Top 14 s'était pourtant mis d'accord, en février 2023, pour geler une baisse décidée en juillet 2020, alors que le Covid ébranlait l'économie du rugby français. L'objectif de passer de 11,3 M€ à 10 M€ pour 2026 avait été abandonné, avec l'établissement d'un gel du montant à 10,7 M€ jusqu'en 2027. Le consensus d'alors n'aura pas tenu jusque-là.
Il y a moins de deux ans, les clubs justifiaient leur désir de freiner la baisse parce qu'ils jugeaient la santé économique des clubs « meilleure que prévu », moins touchée par le Covid que ce qu'ils avaient craint. Cet optimisme n'est plus. « Depuis quelque temps, il y a un problème d'équilibrage économique des clubs, nous dit le dirigeant d'un club préférant rester anonyme. La vigilance est accrue. Il faut réfléchir à responsabiliser l'économie du rugby, alors qu'on est dans un domaine où il y a de la passion, de l'affect, ce qui peut conduire à perdre pied. »
lire aussi Salary cap, profusion de talents, doublons... Pourquoi le Top 14 est aussi serré
Le dernier rapport de l'Autorité de régulation du rugby (A2R) sur la saison 2022-2023, publié cette année, fait état de 60 M€ de déficit d'exploitation cumulés pour les quatorze acteurs du Championnat. Seuls trois ou quatre clubs sont à l'équilibre, et la plupart de nos interlocuteurs de féliciter les bons élèves, Toulouse, La Rochelle et Bordeaux. « Cette réalité économique avec une minorité de clubs qui équilibrent sans soutien d'un mécène ou d'un partenaire, ça existait déjà largement hier, rappelle Pierre-Yves Revol, président de Castres. Peut-être que certains voudraient essayer de limiter leurs investissements pour limiter les pertes à combler. » Dans ce contexte de recherche d'économies, s'attaquer au salary-cap est logique : il représente jusqu'à 60 % du budget des clubs et c'est de loin le premier poste de dépense.
Jacky Lorenzetti à l'origine du retour du débat sur le salary-cap, ça a pu en faire sourire certains. « Si je voulais être coquin, je dirais que je suis étonné que certains clubs très puissants à l'origine de cette démarche sont peut-être ceux qui ont participé à la désorganisation financière du système », glisse François Rivière, à Perpignan. Dans son courrier aux autres dirigeants, le boss du Racing se garde bien d'avancer un nouveau montant ou une méthode, immédiate ou étalée dans le temps. Surtout, la masse salariale cristallise des mécontentements différents.
Certains clubs pestent contre les exceptions que représentent, par exemple, les crédits dont bénéficient les fournisseurs d'internationaux. Bernard Lemaître, le président de Toulon, répète ces dernières semaines qu'il veut attaquer le salary-cap devant le Conseil d'État et la Cour européenne. Un dirigeant anonyme imagine ainsi qu'aujourd'hui le RCT et le MHR s'opposeront à une baisse, quand certains auront du mal à se positionner, comme Toulouse, tant ils bénéficient du système actuel. Une majorité d'acteurs, cependant, loue les effets positifs de l'encadrement. « Le salary-cap a quand même grandement joué son rôle de régulateur, plaide celui qui en est à l'origine, Revol. Il a évité des problèmes financiers trop lourds qu'on avait connus dans le passé. Maintenant, il peut être aménagé encore de façon subtile. » Les clubs y parviendront-ils à Lyon ? « Quand les discussions commencent, c'est très consensuel. Mais quand on aborde la mise en application, ça peut se crisper », avance prudemment un dirigeant.
Si l'objectif est d'assainir la situation économique des clubs, beaucoup d'entre eux ajoutent que le salary-cap ne doit pas être considéré comme le seul levier. Et c'est ce que laisse deviner l'ordre du jour de la réunion de mardi. Il évoque notamment « les commissions d'agents », un débat récurrent chez les clubs. Certains, dans le Top 14, songent aussi à encadrer le reste de leur masse salariale, qui a connu une forte inflation pour ce qui concerne les staffs, qui n'ont cessé de gonfler. Faut-il une grille salariale pour éviter que les salaires des préparateurs physiques ou autres analystes vidéos continuent d'exploser ?
Mais un autre point va retenir l'attention, parce qu'il chiffonne les clubs : les règles de distribution de la LNR. À l'issue de la saison dernière, la Ligue a reversé 121 M€ aux clubs pros, Top 14 (70 % de la somme) et Pro D2 (30 %). Les quelque 85 M€ qui ruissellent vers le Top 14 sont répartis selon quatre critères : le classement de la saison précédente, le classement sur les cinq dernières saisons, les centres de formations et les JIFF.
lire aussi Toute l'actualité du Top 14
Ce qui provoque des différences importantes : à la fin de la saison 2022-2023, Toulouse, premier bénéficiaire, avait hérité de 8 M€, quand Brive, dernier, n'avait touché que 3,8 M€. « Les revenus de cette méritocratie, il faudrait dans l'idéal les rééquilibrer, plaide un dirigeant. C'est un sujet de plus en plus récurrent. Parce que quand tu décroches sportivement, la descente est vertigineuse. Il faudrait un modèle plus stable, un peu décorrélé du résultat sportif. » Le sujet est moins fort symboliquement que le salary-cap. Mais tout aussi vital pour l'économie des clubs, le vrai enjeu de ces deux jours à Lyon.
Pour moi, il y a des mesures à prendre et vite.
On veut quoi ? 59 à 3 en finale ? 125 points sur 2 matchs en H Cup. Que le TOP 14 devienne la ligue 1 avec le rôle du ST dans celui du PSG ?
On verra alors si canal continue à verser 121 millions/an pour un sport dont on connait le champion à l'avance.
On parle formation : sur le XV double champion : 7 étrangers : le pilier droit, Arnold, Willis, Malla, Aki, Choco, Kinghotn ; Jelonch et dupont formés à Castres, Roumat à Biarritz...
« Il faut réfléchir à responsabiliser l'économie du rugby » : pourquoi des clubs de Top 14 veulent revoir le salary-cap à la baisse
Alors qu'ils militaient pour le gel de la masse salariale il y a deux ans, une partie des clubs de Top 14 pousse pour la réorienter à la baisse. Sur fonds de soucis de santé pour le rugby français.
Dans les salons du stade Matmut-Gerland, à Lyon, qui accueillent à partir de mardi matin les représentants des clubs de Top 14 et de Pro D2, l'ordre du jour des discussions a été allégé : on s'attend à de si longs échanges sur le salary-cap que bien des sujets ont été élagués. La question de la masse salariale a resurgi dans l'agenda récemment sous l'impulsion de Jacky Lorenzetti, propriétaire du Racing 92, qui milite pour abaisser son montant. Le Top 14 s'était pourtant mis d'accord, en février 2023, pour geler une baisse décidée en juillet 2020, alors que le Covid ébranlait l'économie du rugby français. L'objectif de passer de 11,3 M€ à 10 M€ pour 2026 avait été abandonné, avec l'établissement d'un gel du montant à 10,7 M€ jusqu'en 2027. Le consensus d'alors n'aura pas tenu jusque-là.
Un contexte délicat
Il y a moins de deux ans, les clubs justifiaient leur désir de freiner la baisse parce qu'ils jugeaient la santé économique des clubs « meilleure que prévu », moins touchée par le Covid que ce qu'ils avaient craint. Cet optimisme n'est plus. « Depuis quelque temps, il y a un problème d'équilibrage économique des clubs, nous dit le dirigeant d'un club préférant rester anonyme. La vigilance est accrue. Il faut réfléchir à responsabiliser l'économie du rugby, alors qu'on est dans un domaine où il y a de la passion, de l'affect, ce qui peut conduire à perdre pied. »
lire aussi Salary cap, profusion de talents, doublons... Pourquoi le Top 14 est aussi serré
Le dernier rapport de l'Autorité de régulation du rugby (A2R) sur la saison 2022-2023, publié cette année, fait état de 60 M€ de déficit d'exploitation cumulés pour les quatorze acteurs du Championnat. Seuls trois ou quatre clubs sont à l'équilibre, et la plupart de nos interlocuteurs de féliciter les bons élèves, Toulouse, La Rochelle et Bordeaux. « Cette réalité économique avec une minorité de clubs qui équilibrent sans soutien d'un mécène ou d'un partenaire, ça existait déjà largement hier, rappelle Pierre-Yves Revol, président de Castres. Peut-être que certains voudraient essayer de limiter leurs investissements pour limiter les pertes à combler. » Dans ce contexte de recherche d'économies, s'attaquer au salary-cap est logique : il représente jusqu'à 60 % du budget des clubs et c'est de loin le premier poste de dépense.
Une mise en oeuvre très floue
Jacky Lorenzetti à l'origine du retour du débat sur le salary-cap, ça a pu en faire sourire certains. « Si je voulais être coquin, je dirais que je suis étonné que certains clubs très puissants à l'origine de cette démarche sont peut-être ceux qui ont participé à la désorganisation financière du système », glisse François Rivière, à Perpignan. Dans son courrier aux autres dirigeants, le boss du Racing se garde bien d'avancer un nouveau montant ou une méthode, immédiate ou étalée dans le temps. Surtout, la masse salariale cristallise des mécontentements différents.
Certains clubs pestent contre les exceptions que représentent, par exemple, les crédits dont bénéficient les fournisseurs d'internationaux. Bernard Lemaître, le président de Toulon, répète ces dernières semaines qu'il veut attaquer le salary-cap devant le Conseil d'État et la Cour européenne. Un dirigeant anonyme imagine ainsi qu'aujourd'hui le RCT et le MHR s'opposeront à une baisse, quand certains auront du mal à se positionner, comme Toulouse, tant ils bénéficient du système actuel. Une majorité d'acteurs, cependant, loue les effets positifs de l'encadrement. « Le salary-cap a quand même grandement joué son rôle de régulateur, plaide celui qui en est à l'origine, Revol. Il a évité des problèmes financiers trop lourds qu'on avait connus dans le passé. Maintenant, il peut être aménagé encore de façon subtile. » Les clubs y parviendront-ils à Lyon ? « Quand les discussions commencent, c'est très consensuel. Mais quand on aborde la mise en application, ça peut se crisper », avance prudemment un dirigeant.
Les autres leviers envisagés
Si l'objectif est d'assainir la situation économique des clubs, beaucoup d'entre eux ajoutent que le salary-cap ne doit pas être considéré comme le seul levier. Et c'est ce que laisse deviner l'ordre du jour de la réunion de mardi. Il évoque notamment « les commissions d'agents », un débat récurrent chez les clubs. Certains, dans le Top 14, songent aussi à encadrer le reste de leur masse salariale, qui a connu une forte inflation pour ce qui concerne les staffs, qui n'ont cessé de gonfler. Faut-il une grille salariale pour éviter que les salaires des préparateurs physiques ou autres analystes vidéos continuent d'exploser ?
Mais un autre point va retenir l'attention, parce qu'il chiffonne les clubs : les règles de distribution de la LNR. À l'issue de la saison dernière, la Ligue a reversé 121 M€ aux clubs pros, Top 14 (70 % de la somme) et Pro D2 (30 %). Les quelque 85 M€ qui ruissellent vers le Top 14 sont répartis selon quatre critères : le classement de la saison précédente, le classement sur les cinq dernières saisons, les centres de formations et les JIFF.
lire aussi Toute l'actualité du Top 14
Ce qui provoque des différences importantes : à la fin de la saison 2022-2023, Toulouse, premier bénéficiaire, avait hérité de 8 M€, quand Brive, dernier, n'avait touché que 3,8 M€. « Les revenus de cette méritocratie, il faudrait dans l'idéal les rééquilibrer, plaide un dirigeant. C'est un sujet de plus en plus récurrent. Parce que quand tu décroches sportivement, la descente est vertigineuse. Il faudrait un modèle plus stable, un peu décorrélé du résultat sportif. » Le sujet est moins fort symboliquement que le salary-cap. Mais tout aussi vital pour l'économie des clubs, le vrai enjeu de ces deux jours à Lyon.