Rugby XIII CM (H) L'heure de la réflexion pour l'équipe de France
La Coupe du monde terminée, les treizistes français doivent maintenant appréhender l'avenir. Même si l'objectif a été atteint (quarts de finale), il leur reste du travail pour franchir un palier.
Présent en tribunes pour le quart de finale entre les Fidji et les Samoa, dimanche, le staff du XIII de France a pu mesurer le travail qui reste à accomplir pour franchir un palier supplémentaire et rejoindre ainsi l'élite mondiale du rugby à XIII. Même si samedi soir, à Wigan, l’équipe de France a une nouvelle fois surpris pas mal de monde par sa solidarité et son engagement, elle s’est inclinée face à l’Angleterre (34-6). Le score est lourd et reflète mal la résistance opposée par les Tricolores, mais le bilan sportif est conforme aux ambitions. L’équipe de France a atteint son objectif : jouer les quarts de finale.
«Il faut repenser notre formation»
De plus, les deux matches joués sur le sol français, à Avignon face aux Kiwis néo-zélandais et à Perpignan contre les Samoa, ont été de vrais succès populaires. Il ne reste plus, désormais, qu’à tirer les enseignements de cette Coupe du monde, à se poser les bonnes questions. C’est en clair ce que répétaient samedi soir Carlos Zalduendo, le président de la FFR 13, et son manager, Gilles Dumas. «On va tout débriefer, assure le président. Mettre à plat ce qui a fonctionné et ce qui n’a pas marché. Il faut repenser notre formation»
Afin d'éviter que le fossé ne se creuse encore avec les meilleurs, les Bleus ont besoin d'échanges internationaux Lutter à armes égales avec les trois nations majeures du treize, l'Australie, la Nouvelle-Zélande ou l'Angleterre, est impossible. «Ces trois nations peuvent compter sur un réservoir de joueurs dix fois supérieur au nôtre, remarque le capitaine Olivier Elima. Tu prends les trois meilleurs des quatorze équipes de Super League, tu fais le compte et tu arrives sans forcer à 40-50 joueurs. Nous, nous tournons à une quinzaine…» Carlos Zalduendo pense que le réservoir peut être élargi au-delà des Dragons Catalans, seule équipe française à évoluer avec les pros britanniques. «Peut-être faudra-t-il rassembler les meilleurs joueurs du championnat Elite et les faire travailler ensemble, avec un encadrement pro, estime Jean Alonso, en charge du haut niveau à la FFR 13. De bons jeunes, il y en a. Mais pour les faire progresser, il faut les aider.»
Une autre piste à suivre est l’engagement d’une deuxième équipe française en Super League anglaise. A la Fédération, tout le monde travaille dans ce sens. Toulouse a posé sa candidature pour 2015. Sauf que les Anglais, eux, souhaiteraient réduire leur championnat à douze équipes… Pour l’heure, les dirigeants français sont dans l’attente des décisions de la fédération internationale, qui souhaiterait créer une compétition européenne la saison prochaine, en attendant le Four Nations, prévu pour 2014 mais pour lequel la France n’est pas sûre d’être invitée. Afin d’éviter que le fossé ne se creuse encore avec les meilleurs, les Bleus ont besoin d’échanges internationaux.
Gilles NAVARRO, à Wigan