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À la rencontre des anciens de l'USAP : le combat permanent d’Alain Fourny - Lindependant.fr

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Du 25 au 31 décembre, L'Indépendant part à la rencontre d'anciens grands noms de l'USAP, qui font partie de la légende du club. L'occasion de parler de leur vie d'aujourd'hui, mais aussi de leurs souvenirs d'avant....

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cazac

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À la rencontre des anciens de l'USAP : le combat permanent d’Alain Fourny
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    Alain Fourny (au centre) avec ses fils, qui ont, comme lui, joué à Côte Vermeille, et ses petits-fils. L'Indépendant - Nicolas Parent
Rugby à XV, USAP, Top 14, Perpignan
Publié le 27/12/2022 à 18:11 , mis à jour à 18:13

Du 25 au 31 décembre, L'Indépendant part à la rencontre d'anciens grands noms de l'USAP, qui font partie de la légende du club. L'occasion de parler de leur vie d'aujourd'hui, mais aussi de leurs souvenirs d'avant. Après sa carrière de rugbyman pro à l’USAP, Alain Fourny s’est essayé aux arts martiaux, a enchaîné les boulots, surtout la nuit. Puis il a commencé à payer au prix fort ses errements d’un passé débridé. Son corps lui rappelle aujourd’hui qu’il ne l’a jamais ménagé, et lui fait payer ses excès. Aujourd’hui invalide, il travaille, à mi-temps, dans les casinos, et tente de rafistoler un physique meurtri. Un parcours atypique pour un personnage hors normes. Tête brûlée et cœur énorme, l’ancien parachutiste et sapeur-pompier, vit aujourd’hui pour ses enfants et petits-enfants, tentant de créer la cellule familiale qu’il n’a jamais eue.

Son corps porte les stigmates des rudes combats qu’il a dû mener pour survivre. Dans la rue, sur les terrains de rugby ou dans la vie de tous les jours, Alain Fourny n’a jamais connu la facilité. Le géant débonnaire est cassé de partout. Un œil perdu, une arthrodèse de la colonne vertébrale, deux prothèses de poignet, deux genoux qui l’empêchent de rester debout trop longtemps, les mâchoires percluses d’arthrose, son corps est un cas d’école pour la science.

Il est certain que lorsqu’on se penche sur le parcours de l’enfant d’émigrés albanais, peu doué pour les études, bien plus pour la castagne, la surprise est tempérée par le palmarès du gaillard. "Mon record ? J’ai subi quatre-vingt-quinze interventions chirurgicales !" Il vous lâche l’info sans sourciller. Ce n’est pas de la bravade, encore moins une fanfaronnade. Juste un constat. Terrible. Le guerrier qu’il a été n’a jamais craint les coups, a toujours répondu présent au combat. Il ne s’est jamais défilé devant personne, a toujours relevé les défis insensés. Comme celui de combattre dans une cage de MMA, en Finlande, en 2012. "Mon sparring-partner, Stéphane Buttigieg, souffrait d’un lombago, il ne pouvait honorer son contrat", raconte-t-il. "Et si tu y allais, ça ne te dirait pas de le remplacer ?", lui suggère son entourage. Alain Fourny n’hésite pas longtemps. "Je me suis retrouvé à combattre devant 10 000 spectateurs dans une cage. Je perds en finale contre un Biélorusse, Rupolen, sur une clé de cheville. Il avait de ces muscles… Je ne savais même pas qu’un tel physique pouvait exister…"



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usap 1994 baren britz majoral Archives Indépendant - DR


Au retour, il joue encore quelques matches de rugby sous le maillot de la Côte Vermeille, jusqu’à 46 ans. Pour le plaisir de partager une mi-temps avec son fils aîné, Anthony. Le jour de la naissance de son premier garçon, en 1996, il portait le maillot de l’USAP pour un match de championnat à Auch. "Dans le bus qui nous emmenait vers le stade, on m’apprend qu’Anthony est né, se souvient-il. J’étais excité. Il fallait que je rentre vite à Perpignan. On encaisse un essai très rapidement, inscrit par leur numéro 8, Escoffier. Cinq minutes plus tard, je lui balance un coup de pompe. Expulsé ! Je file à la douche, pars immédiatement sur Perpi voir mon fils. Après l’hôpital, je suis parti en bringue fêter l’événement…"



"L’argent me brûlait les doigts"
Il cumule les boulots. Sapeur-pompier à Port-Vendres. Portier de boîte de nuit à L’Indigo, ou au casino de Collioure, après la finale de l’USAP perdue contre le Stade Français, au Stade de France. "En championnat, contre le Stade Français à Jean-Bouin, Moscato m’a pété l’apophyse d’une vertèbre. Je lui avais mis un coup de poing dans la figure à Aimé-Giral… Je suis resté quatre mois sans jouer, et lorsque je suis revenu, les entraîneurs ne m’ont pas convoqué pour la finale. Avec Lançon et Goutta. J’étais dégoûté…"



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Ici en 1996 avec Mike James, Barend Britz et Jérôme Pradal. Archives L'Indépendant - Philippe Rouah
 

cazac

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C’est peut-être ce qui le décide à jouer les oiseaux de nuit, le pousse à accepter un boulot où il joue les gros bras intimidants dans les casinos. Il gagne bien sa vie, mais comme il le dit sans détour "l’argent me brûlait les doigts. Je n’avais aucune notion de sa valeur… J’en gagnais mais c’était pour le dépenser." Il divorce, laisse derrière lui une femme et deux garçons. Il retrouve la rue, les mauvaises fréquentations, fait le coup de poing à l’occasion. L’armée puis le rugby, qui l’avaient aidé à canaliser sa fougue et donné quelques repères, ne jouent plus leur rôle modérateur. Le Sud-Africain Barend Britz, son "papa" du rugby, et en dehors, qui le recadrait après chaque incartade, lui faisait la morale à l’occasion et lui rabâchait qu’il fallait "travailler dur pour réussir" n’est plus présent au quotidien. Son décès tragique bouleverse notre homme. Livré à nouveau à lui-même, Alain Fourny brûle la vie par les deux bouts.

Chaîne de solidarité
L’histoire avec l’USAP se termine en eau de boudin. Une bagarre contre les Grenoblois, pour venger les insultes racistes proférées à son pote Ber’ (Goutta) scelle la fin de sa carrière. Olivier Saïsset n’a pas apprécié. Lui a toujours envie d’en découdre. Ce sera sur les rings. Les coups reçus à la boxe et dans tous les arts martiaux où il s’essaye avec enthousiasme, le grisent, puis le brisent. Il se décide à aller consulter Christian Fournols, son docteur des années USAP. "Il m’a engueulé comme si j’étais un gamin… Mon canal rachidien se rétrécissait, ma mâchoire était pleine d’arthrose, on m’avait enlevé les scaphoïdes… Je l’ai écouté, penaud."

Une chaîne de solidarité se crée autour de lui. Maud Camatta, l’ancienne internationale de rugby, aujourd’hui secrétaire à Présport, remplit une demande d’invalidité. Le cardiologue qui l’ausculte, le docteur Thomas Rousseau, le prévient qu’il risque un AVC. "La peur m’a envahi, reconnaît Alain Fourny. J’étais trop fier pour accepter mes handicaps. Je ne voulais pas aller voir les médecins. Je faisais de l’automédication pour soulager mes douleurs. Tramadol. Opium. Morphine. Je devenais exécrable pour mon entourage. L’arthrose me rongeait. Et puis Maud m’a parlé comme à un frère : Arrête tes conneries, Alain. Prends-toi en mains !"

Ce fut le déclic. Il décide de confier sa santé à des professionnels. Avec l’aide de José Gimenez, un ancien croupier qui rachète des casinos partout en France, il retrouve un emploi et de la dignité. Homme à tout faire, dans ses salles de jeux. Un dentiste supporter de l’ASM, qui avait assisté à la finale du Du Manoir en 1994, prend en charge sa dentition en péril. Il se rapproche de ses fils, Anthony, l’aîné, qui arrêta le rugby trois ans "parce que tout le monde voulait que je ressemble à mon père… C’était impossible !"

A lire aussi : Rugby à XV - À la rencontre des anciens de l'USAP : Christophe Manas, la politique comme nouveau terrain de jeu

Fabien, le plus jeune, agit lui par mimétisme. Il est sapeur-pompier à Port-Vendres. Comme papa. Joue deuxième ligne à la Côte Vermeille. Comme papa. Il s’est mis au MMA. Comme… "Pour moi, il est un exemple, assure Fabien. Papa a toujours été au bout de ce qu’il entreprenait." Ses handicaps acceptés, Alain Fourny revit. Andrée est à ses côtés pour l’aider à gagner ses prochains combats. Certainement les plus durs. Mais rien n’a jamais fait peur au rugueux deuxième ligne de l’USAP puis de la Côte Vermeille. "Je vais essayer de courir plus vite que l’arthrose, se marre-t-il. Me battre c’est l’histoire de ma vie."

De Collioure à la Côte Vermeille
Né dans une famille d’émigrés albanais, à Chambourcy, Alain Fourny est élevé par ses grands-parents maternels, installés à Saint-Germain-en-Laye. Entre un père absent du domicile familial, qui suit à longueur d’année les caravanes des gens du voyage et une maman à la santé fragile, il grandit en suivant les cours de l’école… de la rue. Il rejoint Perpignan à l’âge de 14 ans pour retrouver son père. Sa mère, fatiguée, ne peut plus le garder près d’elle.

Bagarreur, il pratique le taekwondo à Las Cobas, enchaîne les bêtises. Un juge lui met alors un marché en mains : où il devance l’appel à l’Armée, ou il passe entre les mains d’un éducateur. Il choisit la première option, s’engage dans les paras, et atterrit au centre commando de Collioure. En 1987, l’adjudant Battisti lui dit que le club de rugby local recrute. Lui n’a jamais touché un ballon, mais il a des arguments physiques. Il joue en deuxième ligne, se fait remarquer plus par sa rudesse que ses passes croisées…

Deux ans plus tard, il rejoint pourtant l’USAP en manque de joueurs de gabarit. Commence alors pour lui une carrière qu’il n’avait jamais imaginée. Avec son ami et mentor sud-africain, Barend Britz, ils forment un attelage de choc. La victoire en finale du challenge Du Manoir 1994, contre l’ASM, concrétise son ascension rugbystique. Ce sera son Graal car il n’est pas convoqué pour la finale de 1998 face au Stade Français. Deux ans plus tard, Olivier Saïsset ne lui faisant plus confiance, il retourne à Collioure, joue pour la Côte Vermeille. Parallèlement, il se met à la boxe anglaise, puis au full-contact, au kick-boxing avant de terminer sa carrière en MMA. Aujourd’hui il est le premier supporter de la Côte Vermeille, où jouent ses fils, Anthony et Fabien.

Gilles Navarro
 

Siset

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Il rentre pas en 2eme mi temps en 98 en finale ?
 

Cata'tonique

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Flying Seal

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Quel article mal écrit !
Ou comment meubler en répétant plusieurs fois la même chose
 
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