USAP - Yohan Vivalda : "Gagner ce ****** de match"
Fin de saison dernière, Yohan Vivalda reste à terre. Fracture des vertèbres. On lui pose une cage avec une plaque pour bloquer cet étage.
« Sur le coup on réfléchit, on se dit qu’il vaut peut-être mieux arrêter, songe le deuxième ligne de l’USAP. Malheureusement aujourd’hui c’est mon gagne-pain donc j’essaie de revenir tant bien que mal. »
Avant la réception de Clermont demain soir (21 h), le guerrier catalan (30 ans, 2 m, 110 kg) fait le point.
Comment aborder Clermont ?
L’état d’esprit n’a pas changé.On doit gagner ce premier match pour enfin lancer notre saison, même si elle est déjà entamée. On reçoit une des meilleures équipes du championnat, voire d’Europe. On n’a pas trop à réfléchir : il faut s’envoyer et on verra à la fin du match.
Comment vous sentez-vous en ce moment ?
Ça va, mis à part que je ne joue pas trop.C’est un peu compliqué parce que je suis là, sans être là. Les résultats font que c’est un peu plus compliqué. Il ne faut pas lâcher, j’essaye de faire le mieux possible sur le terrain et de prendre ce qu’il y a à prendre.
Vos blessures ont-elles été un frein (il a manqué les sept premiers matches) ?
Oui parce que j’ai eu une blessure assez grave aux cervicales (fracture C5-C6). C’est vrai qu’au début j’étais très craintif, je ne voulais absolument pas reprendre un coup dessus. Je ne suis pas passé loin de l’arrêt, tout simplement. Aujourd’hui j’ai toujours un peu de réticence pour aller batailler dans les rucks ou gratter quatre ballons. Ça va beaucoup mieux parce que je fais pas mal de renforcement pour les cervicales. J’ai peur de prendre un coup et d’apprendre que demain, c’est fini. Sur le coup on réfléchit, on se dit qu’il vaut peut-être mieux arrêter. Malheureusement aujourd’hui c’est mon gagne-pain donc j’essaie de revenir tant bien que mal.
Remplaçant, est-ce un autre métier ?
Mentalement, quand je suis remplaçant, j’attends mon heure et je ne me prends pas la tête. J’attends qu’on m’appelle. Je ne suis pas stressé ou inquiet. Je préfère qu’on m’appelle et que je rentre directement : ça t’empêche de cogiter. Tu as un quart d’heure à jouer, tu t’y files comme un fou et tu vois à la fin.
Comment vivez-vous l’accumulation de défaites ?
Personnellement très mal. Je râle beaucoup. Je ne comprends pas comment on peut faire de belles prestations et s’écrouler d’un coup. On n’est pas parfait et moi loin de là. Au fil des matches, j’ai vu qu’on se dégradait et qu’on n’arrivait pas à gagner ce ****** de match qui va, j’espère, lancer notre saison. Les mecs s’envoient et n’y arrivent pas. Ce n’est pas normal. Je ne comprends pas.
Tout le monde vous voit déjà en Pro D2. Croyez-vous le maintien possible ?
Honnêtement oui. On n’arrête pas de se le dire, il y a quelques matches à gagner pour recoller sur le 13e. Il faut s’envoyer comme des gagas, essayer de choper des bonus à droite à gauche. Pourquoi ne pas faire un exploit à l’extérieur ? Il ne faut pas lâcher. Déjà contre Clermont, il faut qu’on montre qu’on est là et qu’on n’est pas que des petits.
Recueilli par Pierre Cribeillet