USAP : Sipa, Sione par le jeu
Sione Piukala fera-t-il oublier Mafi ?
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Peut-être que Sione Piukala se reconnaîtra dans ce vers du poète Lamartine. « Quand tu passes six ans avec quelqu’un sur et en dehors du terrain, il te manque, son absence me rend malade », se marre le centre de l’USAP. Lui ? C’est Lifeimi Mafi. Arrivés ensemble à l’USAP, en 2012, l’un d’Australie et l’autre d’Irlande, les deux partageaient une même origine, tongienne, et un même poste.
Mafi a laissé sa Catalogne d’adoption orpheline cet été. Ramenant le club là où il l’avait trouvé, il s’en est allé retrouver les siens en Nouvelle-Zélande. Pour le remplacer, et peut-être un peu consoler Sione Piukala (photo M. C.), l’USAP a flairé le gros coup : Afusipa Taumoepeau, titulaire au centre lors du titre de Castres en Top 14 la saison passée. « Il a des qualités différentes de Mafi, décrit Piukala. C’est un bon professionnel et un bon joueur. Il vient d’une équipe qui a prouvé beaucoup de choses. Si je peux l’aider et qu’il peut m’aider, ça rendra notre équipe plus forte. »
L’association est nouvelle, pourtant les deux se connaissent. « J’ai déjà joué contre lui en Australie, se souvient « Sipa » Taumoepeau. J’étais jeune quand il y était. La dernière fois, il a gagné. C’est lui qui m’a tué... (rires) C’est bien d’être à côté de lui, mieux qu’être en face. »
Si cinq ans les séparent (28 contre 33 pour Piukala), leur complicité a sauté aux yeux lors des deux matches amicaux de pré-saison. « C’était bien, mais on a parlé tous les deux après les matches, il y a beaucoup de travail à faire pour avoir une meilleure connexion, tempère l’ancien Castrais. Elle est déjà bonne, parce qu’on vient tous les deux d’Australie, on est tous les deux Tongiens, mais on veut mieux se connaître encore. » Piukala (1,81 m, 100 kg), mort de faim après une saison gâchée par les blessures, a déjà démontré qu’il revenait en grande forme. Alignés d’entrée ensemble lors des deux amicaux, ils partent en pole pour l’être encore pour la réception du Stade Français, samedi. « Bien sûr, ça me plaît (de jouer avec lui), acquiesce Piukala. Afusipa fait très attention aux détails, c’est un joueur qui “court dur”, qui est fort en défense. Il a déjà prouvé sa force en Top 14, il a de l’expérience, c’est bien d’apprendre de lui. » La concurrence n’est jamais loin pourtant : Pierre Lucas (21 ans) et surtout Adrea Cocagi (24 ans) poussent toujours plus fort. Choix cornélien, mais choix de riche pour le staff.
P. C.