Auteur d’une nouvelle bonne performance contre Colomiers (28-12), Quentin Walcker (24 ans, 1,81 m, 105 kg) revient sur le troisième succès consécutif des sang et or. S’il s’avoue déçu de ne pas avoir pu conserver le bonus offensif, le pilier gauche catalan retient avant tout la victoire.
Quentin, y a-t-il un goût d’inachevé quant au bonus offensif perdu en toute fin de match* ?
C’est clair que c’est frustrant. On voulait le bonus, on le perd à la dernière seconde, voilà… Un peu d’indiscipline dans les vingt dernières minutes, c’est ce qui nous coûte ce bonus. Après, il faut savoir aussi savourer cette victoire et ne pas toujours en vouloir plus, plus et encore plus. Il faut aussi être conscient que le championnat est relevé. Comme toute la semaine vous (les journalistes) l’avez répété, Colomiers c’est la bête noire… Voilà, on a gagné. C’est un gros point positif.
« Un match dure 80 minutes, il nous en manque 20 »
L’équipe semblait empruntée en fin de match. Est-ce dû à un manque de fraîcheur physique** ?
Oui, peut-être. Il y a eu de la dépense d’énergie en première mi-temps ; on a "envoyé", aussi bien chez eux que chez nous. Et si on baissait, on savait aussi qu’il y avait de la ressource chez eux au niveau de l’envie. C’est clair que d’enchaîner les matches très rapprochés… Mais ce n’est pas une excuse non plus, car on a un très gros effectif et on le prouve tout le temps.
Vous faites une bonne opération en enchaînant un troisième succès consécutif. Dans quel état d’esprit était le groupe après la rencontre ?
Mentalement, dans le vestiaire, c’était un peu partagé entre les mecs qui disaient « Ah, on n’a pas le bonus » et les autres qui disaient « Oui, mais on a gagné ». En tout cas, ça nous permet de continuer sur notre dynamique et de revenir à l’entraînement avec le sourire et moins de bobos. Quand tu gagnes, c’est toujours comme ça.
On sent que vous voulez retenir le positif de ce match…
C’est clair que si on se met la rate au court-bouillon à chaque fois en se disant : « on n’a pas fait ça, on n’a pas pris les trucs… », on n’avance plus. Donc il faut garder le positif. Pour le négatif, on est des grands garçons. On sait très bien ce qu’on a fait, on n’est pas sot.
« On va aller batailler à Montauban »
Vous meniez 28-0 jusqu’à la 75e minute en faisant preuve d’un réalisme froid.
Oui, on a été réaliste. On a su claquer les coups. Mais un match ça dure 80 minutes et il nous en manque 20.
Vous êtes à trois victoires en autant de matches sur ce bloc et un déplacement à Montauban (samedi prochain 21 h) se profile. L’occasion de bien terminer le travail ?
On est sur une bonne dynamique. On va aller à Montauban comme partout où on s’est déplacé cette année. On ne fait l’impasse nulle part. Physiquement, on essaie de bien bosser pour être prêts à chaque fois. Il est clair que c’est un objectif aussi. Il n’y a pas mieux que les victoires pour avoir un groupe uni, soudé et de la joie. On va aller batailler là-bas.
* L’USAP possédait le bonus offensif durant 35 minutes.
** Les Catalans ont joué cinq jours plus tôt à Mont-de-Marsan (victoire 7-30).
Un avenir bientôt fixé
Restera, restera pas ? Alors que le contrat qui le lie à l’USAP arrivera à expiration dans cinq mois, l’avenir de Quentin Walcker (24 ans, 1,81 m, 105 kg) n’en finit plus d’alimenter les conversations du côté d’Aimé-Giral. Courtisé par plusieurs formations de Top 14, le pilier gauche sang et or possède aussi une offre de la part de son club formateur. Et si l’USAP a fait de la prolongation de son gaucher numéro 1 une priorité, le joueur, lui, s’interroge sur la suite à donner à sa carrière.
Néanmoins, une annonce ne devrait plus tarder à tomber puisque, selon nos informations, les dirigeants catalans s’attendent à une réponse définitive de la part de Walcker dans le courant de la semaine prochaine. Positive ou négative ? « C’est du 50/50 », assure-t-on du côté de l’USAP, où on ne désespère pas de voir le première ligne disputer une sixième saison sous les couleurs roussillonnaises. Après avoir vu son éclosion retardée par de graves blessures, l’international des moins de 20 ans s’est imposé comme titulaire au cours de la saison dernière, reléguant même sur le banc Enzo Forletta, désormais parti à Montpellier (Top 14). Voir Walcker (40 matches de Pro D2, 9 de Top 14 au compteur) quitter le bercail serait un coup dur pour le club sang et or. Ce dernier devrait alors se mettre en quête d’un pilier gauche de référence pour la saison prochaine, malgré les promesses affichées par un Sacha Lotrian toujours en phase d’apprentissage (20 ans, 22 matches de Pro D2 disputés).
Recueilli par Hugo Bové (avec L. M.)
