USAP : le président François Rivière tourné vers l’avenir
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Le président François Rivière a anticipé sur des axes de travail pour le club. Michel Clementz
Pro D2,
USAP,
Rugby à XV
Publié le 27/05/2021 à 20:01
En charge des relations politiques, législatives et des partenariats, le président François Rivière livre un premier bilan du club en cette crise de la Covid-19 et quelques projets, que le club monte en Top 14 ou pas.
« Le premier mot qui me vient à la bouche, c’est le sérieux. J’ai trouvé objectivement que j’avais des joueurs responsables et raisonnables. Cette crise a montré que l’USAP avait des fondations solides. Après deux ans de Covid, force est de constater que l’on est premier du championnat. Et que tout ça est très fragile, l’aléa sanitaire peut encore, s’il y a un ou des cas positifs dans le groupe, ne pas nous faire participer aux phases finales. Le second mot, c’est la solidarité. Sur le plan financier, dans un contexte de contrôle des déficits, il faut reconnaître que l’on a été indemnisé par l’État et que les personnels de l’USAP ont fait des efforts salariaux avec une baisse de salaire significative des joueurs et la séparation de collaborateurs. C’est douloureux. De plus, pour la deuxième saison d’affilée, on n’a pas livré ce que l’on devait aux abonnés et aux partenaires. La quasi-totalité d’entre eux a confirmé sa confiance et n’a pas demandé de remboursement. Empêcher un supporter de venir à Aimé-Giral, dans sa cathédrale, c’est terrible. À l’USAP, les pertes principales liées à la Covid que nous avons, ce sont les recettes par match, soit entre 1,5 et 2 millions d’euros. Il faut ajouter, le chiffre d’affaires par match au niveau des partenaires, soit 500 000 euros supplémentaires. »
« Face à ça, nous avons deux types d’aides : au niveau des économies de charges sociales que nous avons touchées car nous avons été exonérés de charges (1,8 millions d’euros sur deux saisons), et du chômage partiel (jusqu’à 600 000 euros d’indemnisations). Et enfin, nous avons un fonds de compensation de la perte des recettes versé par l’Etat. Mais comme tout est lié à des règles européennes, il faut prouver que sur deux ans la marge brute du club s’est dégradée. Si on prend la totalité de la perte, on a environ les 2/3 qui vont être indemnisés par le gouvernement et le 1/3 est lié aux économies qui ont été faites par le club. »
« On s’est aperçu que remonter en Top 14, si on n’y est pas préparé budgétairement, sportivement et commercialement parlant, les mêmes causes vont produire les mêmes effets. Si vous ne calibrez pas le budget du club sur une vraie ambition, vous êtes quasi condamné à jouer les troisièmes rôles. Si le talent sportif de nos joueurs fait que nous remontons en Top 14, j’annoncerai pour l’an prochain un budget ambitieux qui ne mettra pas l’USAP dans les derniers du championnat au classement financier, et donc au classement sportif. Et ce, dès le 15 juin prochain. Les efforts sportifs seront faits pour procéder au recrutement complémentaire et de très haute qualité permettant en Top 14 d’avoir toutes les chances de nous maintenir, tout en soutenant le groupe actuel. »
« En Top 14, mathématiquement, les droits que nous recevons de la Ligue augmentent de 2 à 2,5 millions d’euros. Moi, à titre d’actionnaire principal, je ferai un effort financier complémentaire en faveur du club. Il faut que l’on développe une politique commerciale encore plus attractive vis-à-vis des partenaires et des supporters. Une saison USAP c’est à peu près 250 000 spectateurs. Quand je suis arrivé au club il y a 7 ans, le prix moyen dépensé par un supporter à l’USAP par match c’était un euro. Donc 250 000 euros par an. Maintenant, nous en sommes à quatre euros. Moi ce que je souhaite c’est que nous arrivions progressivement à dix euros pour avoir une recette complémentaire pour le club. Ça ne sera possible que s’il y a un spectacle sportif de qualité en Top 14 et si les animations d’Aimé-Giral sont au niveau de ce que souhaitent les supporters. Il faut donner envie aux supporters de rester dans le stade, comme dans un village de supporters. »
Laura Causanillas