USAP- Bordeaux-Bègles : Selponi « La raison l’a emporté »
usap-bordeaux-bègles. Grenoblois la saison prochaine, Enzo Selponi s’explique longuement sur son départ.
Enzo, pourquoi avoir choisi de quitter l’USAP ?
C’est un nouveau challenge qui s’offre à moi. C’était une décision très, très compliquée parce qu’au-delà de changer de club, je laisse beaucoup d’amis. Je laisse un staff très compétent. C’était un choix très douloureux et difficile à faire. Ce qui se présente à moi, c’est que j’ai envie d’un nouveau challenge, de nouvelles choses. Je le vois peut-être à Grenoble. Peut-être que je fais un bon choix, peut-être un mauvais. Je ne sais pas, l’avenir me le dira. Ce qui a aussi penché dans la balance, c’est l’esprit de famille avec mon cousin (Eric Escande, demi de mêlée toulonnais, a signé au FCG). On espère, au-delà des résultats collectifs qu’on fera peut-être à Grenoble, de se régaler ensemble, de pouvoir continuer le plus longtemps possible à jouer ensemble au rugby.
Il y avait une forme d’injustice
La vague de re-signatures vous a-t-elle fait douter ?
Oui. Le fait aussi que Gérald Bastide (entraîneur de la défense) arrive. Le nouveau projet qu’ils (les dirigeants catalans) sont en train de faire. Il y a beaucoup de choses, beaucoup de paramètres qui sont entrés en compte. Mais la raison l’a emporté sur le cœur, les sentiments. Aujourd’hui, j’ai pris la décision de partir à Grenoble, peut-être à contrecœur par rapport à tous les amis que j’ai ici et Patrick, Christian et Perry que j’apprécie énormément, même le staff médical et les prépas physique. Pour moi, au-delà d’un club, ça a été une famille plus qu’autre chose. Comme je ne fais que le répéter, c’est un nouveau challenge qui s’offre à moi.
Qu’attendez-vous de votre carrière désormais ?
(haussement de sourcil) Houla, qu’est-ce que j’attends… Déjà de m’imposer à Grenoble, ce sera une bonne chose de faite. La suite, l’avenir me le dira. Mais si je peux m’imposer, surtout à mon poste de demi d’ouverture, ce sera déjà un bon point.
Le fait d’être souvent utilisé à l’arrière a-t-il joué en faveur d’un départ ?
(il acquiesce) Bien sûr, Patrick (Arlettaz) a été au courant. Je l’ai informé dès le début, la première fois où il m’a vu pour me dire qu’il voulait me conserver. Je lui ai dit que ça commençait un peu à m’agacer, qu’il y avait une forme d’injustice. Disons que ça a bien aidé au fait de m’en aller. Je pense aussi avoir franchi un petit cap pour éviter de jouer en Pro D2. Je ne sais pas si Grenoble ou Perpignan sera en Pro D2. J’espère avoir fait le bon choix et m’épanouir dans ce que je recherche.
Quel est votre état d’esprit pour la suite de la saison ?
Pour le moment je suis à l’USAP, (il tape du poing sur la table), je suis sous contrat à l’USAP et je ferai tout pour l’USAPjusqu’à la fin du championnat.
L’officialisation de ce départ va-t-elle vous libérer ?
Non, non. Peut-être la nuit, quand je ne dormais pas trop. Mais sur le terrain j’étais libéré parce que je sais que j’ai la confiance du groupe, la confiance des coaches. Sur ça, je n’avais pas du tout de stress. Disons que ça me rassure d’avoir quelque chose derrière.
Patrick (Arlettaz), un second père
L’annoncer au club a-t-il été difficile ?
(il grimace) Ça l’a surtout été quand j’ai dû l’annoncer à Patrick. J’ai une relation peut-être particulière. Ça a été peut-être comme un second père pour moi. Il a toujours été là, c’est lui qui m’a relancé. C’est même lui qui a créé le joueur que je suis aujourd’hui. Pour ça, je ne le remercierai jamais assez. Je lui ai dit d’ailleurs et ça a été très compliqué. J’avais la petite boule, la gorge serrée quand je lui parlais (il mime le geste). Je sentais que même pour lui, c’était difficile d’accepter le fait que je puisse m’en aller. J’espère qu’un jour, peut-être, il me réentraînera. Ça a été très très compliqué. C’était hard.