Articles de presse
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Alors que l'USAP reçoit Béziers dimanche (21h), le capitaine Mathieu Acebes décrit l'ambiance un peu particulière qui fait suite aux onze cas de coronavirus recensés dans l'effectif.
Comment vous sentez-vous ?
Je peux m'entraîner normalement. (Le coronavirus) ne m'a rien changé, j'ai pu reprendre. Il me tarde de retrouver la compétition parce que ça fait deux semaines sans match et, personnellement, j'étais remplaçant lors du dernier (victoire face à Montauban 27-6) parce qu'on devait enchaîner derrière (par un déplacement à Colomiers, reporté sine die).
Physiquement, où en êtes-vous ?
Rien de particulier, je suis resté en pleine forme et on travaille pour se maintenir. Un coup on va jouer, un coup on va pas jouer, on sait que ce sera pénible tout au long de la saison. L'important est de se sentir bien dans la tête, enchaîner les victoires (six de file) nous a aidés.
Quelle est l'ambiance au centre d'entraînement après le chassé-croisé des derniers jours entre joueurs ?
C'est un peu pénible mais il ne faut pas s'y arrêter. On est en train de vivre un truc particulier, ça fait un moment qu'on le dit. Il faut essayer de garder la bonne humeur, un peu de bêtise au centre d'entraînement, rigoler ensemble, garder un peu de gaieté parce que c'est pas facile tous les jours. Parfois, il faut dépasser le cadre rugbystique et professionnel, on en a tous besoin.
Sans public, "chercher d'autres sources de motivation"
Est-ce un soulagement de pouvoir continuer votre métier, à l'inverse du premier confinement ?
On est chanceux, oui. C'est très triste de devoir évoluer dans des stades vides, surtout quand on connaît l'impact qu'à notre public et la chance inouïe qu'on a de jouer à Aimé-Giral, il faut en prendre conscience. Mais malgré tout ça, on continue notre métier et notre passion alors que des gens sont privés de leur boulot. Il faut savoir se contenter de ce qu'on a parce que c'est déjà très bien.
Le huis clos vous enlève-t-il la pression des supporters ? Est-ce un manque dans votre préparation ?
Dans mon cas, je ne le vois pas comme une pression mais quelque chose qui me pousse. Ça fait monter l'adrénaline et c'est toujours bon. Il y a une énergie qui se dégage d'un stade, c'est bizarre à dire mais tu marches à ça. Il faut vite assimiler la situation actuelle et se mettre encore plus dans notre bulle. Il va falloir aller chercher d'autres sources de motivation et vite se projeter sur des parties sans rien dans l'atmosphère autour qui va t'aider.
"Les joueurs ont fait un bien bel effort pour le club"
L'inquiétude sur le futur du rugby professionnel vous touche-t-elle ?
Aujourd'hui, je n'ai pas les tenants et les aboutissants, mais j'ai une vision comme tout le monde. Je pense que sur la division Pro D2, on est moins impactés dans le sens où nos salaires ne sont pas ceux du Top 14. Je peux comprendre quelqu'un qui a des joueurs à 50 000 euros par mois, ça pique. On est loin de ces émoluments et on a fait un bien bel effort pour le club aussi (15 à 20% de baisse de salaire), c'est du donnant-donnant.
Que pensez-vous de la proposition de Didier Lacroix, président de Toulouse, de passer d'un Top 14 à un Top 12 ?
(il souffle) C'est rébarbatif, je l'entends depuis des années, dès le passage du Top 16 au Top 14 (en 2005), certains en parlaient. Ce qui est sûr, pour ne parler que de la dimension des clubs, il y a plusieurs championnats, on ne va pas se mentir. En Top 14, on ne m'enlèvera pas de l'idée que Brive, Agen et Bayonne sont à peu du niveau d'Oyonnax, Grenoble, Biarritz et nous. Ce sont des clubs similaires, que ce soit sur le terrain ou dans l'environnement, le partenariat, etc. Par contre, au-dessus, c'est une autre puissance de feu. Mais ce n'est pas à nous, joueurs, de décider de ça. En ce moment, je pense qu'il y a assez de problèmes à gérer pour s'en rajouter un sur les bras.
Le sujet des commotions cérébrales dans le rugby revient souvent sur la table. Quel est votre regard sur ce problème ?
Je ne suis pas du tout le bon client pour ça parce que je défendrai toujours le rugby. Des grosses commotions, j'en ai fait quelques-unes dans ma carrière et j'ai toujours voulu revenir sur le terrain. Je suis contre les mecs qui portent plainte contre leur club, parce que je pars du principe qu'on ne t'oblige à rien. Le rugby, c'est le sacrifice du corps. Aujourd'hui, c'est médiatisé et les réseaux sociaux sont omniprésents, ça a des côtés négatifs parce qu'on nie que c'est un sport de combat. Il y a toujours eu des morts dans le rugby, simplement ça ne se savait pas. Alors oui, il y a des KO dans le rugby mais il y en aura sans doute toujours. Si on ne l'accepte pas, comment un sport comme la boxe pourrait survivre ? Dans quelques années, si j'ai des séquelles, je l'aurai choisi, je ne me retournerai contre personne parce que j'ai conscience des risques. Je suis fier de donner mon corps au rugby.
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Comment vous sentez-vous ?
Je peux m'entraîner normalement. (Le coronavirus) ne m'a rien changé, j'ai pu reprendre. Il me tarde de retrouver la compétition parce que ça fait deux semaines sans match et, personnellement, j'étais remplaçant lors du dernier (victoire face à Montauban 27-6) parce qu'on devait enchaîner derrière (par un déplacement à Colomiers, reporté sine die).
Physiquement, où en êtes-vous ?
Rien de particulier, je suis resté en pleine forme et on travaille pour se maintenir. Un coup on va jouer, un coup on va pas jouer, on sait que ce sera pénible tout au long de la saison. L'important est de se sentir bien dans la tête, enchaîner les victoires (six de file) nous a aidés.
Quelle est l'ambiance au centre d'entraînement après le chassé-croisé des derniers jours entre joueurs ?
C'est un peu pénible mais il ne faut pas s'y arrêter. On est en train de vivre un truc particulier, ça fait un moment qu'on le dit. Il faut essayer de garder la bonne humeur, un peu de bêtise au centre d'entraînement, rigoler ensemble, garder un peu de gaieté parce que c'est pas facile tous les jours. Parfois, il faut dépasser le cadre rugbystique et professionnel, on en a tous besoin.
Sans public, "chercher d'autres sources de motivation"
Est-ce un soulagement de pouvoir continuer votre métier, à l'inverse du premier confinement ?
On est chanceux, oui. C'est très triste de devoir évoluer dans des stades vides, surtout quand on connaît l'impact qu'à notre public et la chance inouïe qu'on a de jouer à Aimé-Giral, il faut en prendre conscience. Mais malgré tout ça, on continue notre métier et notre passion alors que des gens sont privés de leur boulot. Il faut savoir se contenter de ce qu'on a parce que c'est déjà très bien.
Le huis clos vous enlève-t-il la pression des supporters ? Est-ce un manque dans votre préparation ?
Dans mon cas, je ne le vois pas comme une pression mais quelque chose qui me pousse. Ça fait monter l'adrénaline et c'est toujours bon. Il y a une énergie qui se dégage d'un stade, c'est bizarre à dire mais tu marches à ça. Il faut vite assimiler la situation actuelle et se mettre encore plus dans notre bulle. Il va falloir aller chercher d'autres sources de motivation et vite se projeter sur des parties sans rien dans l'atmosphère autour qui va t'aider.
"Les joueurs ont fait un bien bel effort pour le club"
L'inquiétude sur le futur du rugby professionnel vous touche-t-elle ?
Aujourd'hui, je n'ai pas les tenants et les aboutissants, mais j'ai une vision comme tout le monde. Je pense que sur la division Pro D2, on est moins impactés dans le sens où nos salaires ne sont pas ceux du Top 14. Je peux comprendre quelqu'un qui a des joueurs à 50 000 euros par mois, ça pique. On est loin de ces émoluments et on a fait un bien bel effort pour le club aussi (15 à 20% de baisse de salaire), c'est du donnant-donnant.
Que pensez-vous de la proposition de Didier Lacroix, président de Toulouse, de passer d'un Top 14 à un Top 12 ?
(il souffle) C'est rébarbatif, je l'entends depuis des années, dès le passage du Top 16 au Top 14 (en 2005), certains en parlaient. Ce qui est sûr, pour ne parler que de la dimension des clubs, il y a plusieurs championnats, on ne va pas se mentir. En Top 14, on ne m'enlèvera pas de l'idée que Brive, Agen et Bayonne sont à peu du niveau d'Oyonnax, Grenoble, Biarritz et nous. Ce sont des clubs similaires, que ce soit sur le terrain ou dans l'environnement, le partenariat, etc. Par contre, au-dessus, c'est une autre puissance de feu. Mais ce n'est pas à nous, joueurs, de décider de ça. En ce moment, je pense qu'il y a assez de problèmes à gérer pour s'en rajouter un sur les bras.
Le sujet des commotions cérébrales dans le rugby revient souvent sur la table. Quel est votre regard sur ce problème ?
Je ne suis pas du tout le bon client pour ça parce que je défendrai toujours le rugby. Des grosses commotions, j'en ai fait quelques-unes dans ma carrière et j'ai toujours voulu revenir sur le terrain. Je suis contre les mecs qui portent plainte contre leur club, parce que je pars du principe qu'on ne t'oblige à rien. Le rugby, c'est le sacrifice du corps. Aujourd'hui, c'est médiatisé et les réseaux sociaux sont omniprésents, ça a des côtés négatifs parce qu'on nie que c'est un sport de combat. Il y a toujours eu des morts dans le rugby, simplement ça ne se savait pas. Alors oui, il y a des KO dans le rugby mais il y en aura sans doute toujours. Si on ne l'accepte pas, comment un sport comme la boxe pourrait survivre ? Dans quelques années, si j'ai des séquelles, je l'aurai choisi, je ne me retournerai contre personne parce que j'ai conscience des risques. Je suis fier de donner mon corps au rugby.
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