Top 14 - USAP : une revue d’effectif à Bordeaux qui a montré les limites de certains joueurs
Ce samedi à Chaban-Delmas, les Catalans ont été dépassés (66-12) dans le sillage de joueurs qui étaient alors en manque de temps de jeu et qui n’ont pas su se montrer à leur avantage. Au contraire, ils ont prouvé qu’à ce niveau, l’USAP n’avait pas encore un effectif suffisamment large.
Ils étaient un peu envoyés au casse-pipe, c’est vrai. Mais ce n’est facile pour personne de briller à Chaban-Delmas. Mais c’était ça, aussi, le but de ce déplacement à Bordeaux samedi : tester des garçons pour évaluer la profondeur (vraiment large) de l’effectif. Et le scenario, ainsi que la défaite 66-12, n'a pas répondu aux attentes.
En Gironde, des joueurs ont déçu. Leur manque de temps de jeu s’est trop fait ressentir. On évoquait certains noms en avant-match, comme Tristan Labouteley, Noé Della Schiava, Jean-Pascal Barraque ou même Gela Aprasidze titulaire pour la seconde fois. Aucun n’a montré qu’il pouvait chambouler la hiérarchie. "Les meilleurs joueront contre Lyon", disait David Marty. Difficile de croire que ces derniers auront une place de choix.
Les 5 ballons perdus de Labouteley, les 3 plaquages manqués de Barraque et les difficultés en touche de Della Schiava sont des exemples parmi tant d’autres de leurs difficultés à s’exprimer. L’UBB les a bien muselés en confisquant le ballon. Mais quand l’USAP l’avait, aucun d’entre eux n’a su mettre les sang et or dans l’avancée. Au contraire. Symbole d’une équipe qui n’a pas bonifié ses peu de ballons. Des performances insuffisantes qui sont exacerbées par les comparaisons à leurs postes, avec un Marvin Orie en jambe, un Adrien Warion omniprésent, un Alan Brazo qui déçoit rarement, un Patrick Sobela encore bon ce samedi avec 3 ballons grattés et un engagement modèle ou un Naqalevu et Duguivalu qui créent des brèches au centre du terrain.
Veredamu et Tetrashvili ont réussi à se démarquer
Le constat est dur, mais c’est ça que l’USAP était venue chercher à Bordeaux. Par ailleurs, "je ne peux pas reprocher à des garçons d’avoir trahi le groupe, au contraire, je crois que tout le monde s’est envoyé, mais il y a une différence sur l’homogénéité qu’il peut y avoir entre Bordeaux et nous dans la constance qu’il y a sur la ligne directrice de nos projets respectifs. Nous, on a été en difficulté", relevait le manager de l’USAP, Franck Azéma. Ainsi, il ne jette la pierre sur personne. Bordeaux était simplement trop fort et l’USAP pas au niveau attendu. C’est tout. Et la page est déjà tournée. Les joueurs qui ont déçu et mis en exergue le manque de profondeur du groupe ne vont pas voir leur saison terminée pour autant. L’USAP aura encore besoin d’eux. Les concurrents du milieu de tableau sont nombreux. Ils auront donc encore l’occasion de faire briller le club sang et or. Mais ils ont laissé passer une chance.
D’autres ont su se montrer un peu plus à leur avantage. Tavite Veredamu, d’abord. Dépassé dans la hiérarchie en 14 par Jefferson-Lee Joseph, il a montré qu’il avait des cannes. Notamment en défense. Il est le meilleur plaqueur du match (10), il a réalisé 3 plaquages dominants et a réussi à battre 2 défenseurs en phase offensive malgré les difficultés de l’USAP balle en main. Ce retour en forme est de bon augure, notamment avec la nouvelle absence pour plusieurs semaines d’Ali Crossdale et Apisai Naqalevu. Giorgi Tetrashvili est aussi un retour important. On l’a vu dès son entrée en jeu (47e minute). Il a permis de stabiliser une mêlée catalane, globalement dominée en première période, aux côtés d’Akato Fakatika.
Mais cela reste trop peu pour se satisfaire de ce genre de test. L’USAP a une équipe type, quelques rotations possibles à certains postes avec un banc costaud en seconde lame. Mais, derrière, c’est trop juste. Reste à voir si face à des équipes européennes en Challenge Cup cela suffira pour prétendre mieux y figurer que lors des deux dernières saisons (aucune victoire) et assumer les ambitions affichées. En Top 14, ce genre de revue d’effectif montre simplement que l’USAP a encore beaucoup, beaucoup de travail.