Rugby
Les clubs du Top 14 au crible : un grand favori, encore le Stade Toulousain
Publié le 05/09/2024 à 14h00
Antoine Dupont et le Stade Toulousain sont les grandissimes favoris pour glaner un 24e bouclier de Brennus en fin de saison. © NICOLAS TUCAT
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Qui pour battre le Stade Toulousain ? Probablement personne... Cette saison encore, le champion de France en titre est fortement pressenti pour se succéder à lui-même. Grâce à ses internationaux confirmés et ses jeunes pépites sans équivalent, Toulouse met la concurrence plusieurs rangs derrière. Malgré tout, nous avons essayé de dégager une première hiérarchie sur la ligne de départ.
La Ligue 1 a le Paris Saint-Germain. Le Top 14 a le Stade Toulousain. A l’image du champion de France de football, aucune équipe ne semble pouvoir briser l’hégémonie des coéquipiers d’Antoine Dupont. Même si derrière on se donne les moyens d’y croire, à l’image de l’UBB ou du Stade Français. Radiographie des forces en présence.
Le grand favori
Qui d’autres que le
Stade Toulousain comme principal candidat à sa succession ? Réponse évidente : personne. Le champion de France en titre possède tellement de longueurs d’avance sur la concurrence qu’il semble bien impossible de faire un tout autre pronostic.
La dernière finale en fut d’ailleurs l’illustration parfaite. Alors que l’UBB semblait pouvoir tenir la dragée haute aux Toulousains, du moins offensivement, ce fut une véritable correction reçue par les partenaires de Damian Penaud (59-3). Un écart significatif qui veut dire bien des choses…
Aujourd’hui, Toulouse peut aligner deux équipes complètes. Même en l’absence de ses cadres retenus par les compétitions internationales, les « rouge et noir » ont pu compter sur l’éclosion de jeunes joueurs talentueux (Mathis Castro-Ferreira, Paul Costes…) capables d’intégrer la rotation sans baisse de rendement.
Les prétendants
Parmi les outsiders, le
Stade Français pourrait être le candidat le plus sérieux. Dotés d’une défense de fer, les Parisiens ont montré une impressionnante régularité. Pour sa deuxième saison à la tête de l’équipe, le duo Karim Ghezal-Laurent Labit a voulu améliorer la puissance offensive de l’équipe en recrutant des éléments comme Louis Carbonel, Samuel Ezeala ou la flèche portugaise Raffaelle Costa Storti.
« Ce sont des joueurs que l’on a ciblés depuis plusieurs mois, explique Laurent Labit. Le Stade Français Paris se doit de jouer les premiers rôles chaque année et avec ces renforts, nous nous donnons les moyens de le faire. »
Est-ce que
Bordeaux sera capable de digérer sa déroute lors de la dernière finale (défaite 59-3) ? Cette question sera au cœur de la saison des hommes de Yannick Bru. Car pour le reste les Girondins ont du talent à revendre avec notamment une ligne arrière tricolore de feu. Et ils ont résolu quelques problèmes. La saison dernière, l’UBB fut handicapée par les blessures de Matthieu Jalibert. L’arrivée de l’international irlandais Joey Carbery apportant de la concurrence à l’ouverture.
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Pas de gros changements en revanche du côté de
La Rochelle où l’on a choisi de miser sur la continuité. À surveiller tout de même l’état de fatigue des internationaux (Alldritt, Danty, Boudehent) qui ont semblé souffrir ces derniers mois.
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Le
RC Toulon continue, lui, de retrouver son lustre passé. Sous l’impulsion de Pierre Mignoni, les Varois construisent une équipe solide devant et talentueuse derrière. Une ligne arrière qui pourra compter sur une paire de centres, Antoine Frish-Leicester Fainga’anuku, pouvant faire des étincelles. À noter tout de même l’absence longue durée de Melvyn Jaminet suspendu 34 semaines après ses propos racistes tenus lors de la tournée estivale du XV de France en Argentine.
Derrière ce peloton, le
Racing 92 semble un petit peu en retrait. Les Franciliens enregistrent l’arrivée d’Owen Farell à l’ouverture mais pourraient perdre Siya Kolisi en troisième ligne. Il est vrai, le capitaine des champions du monde springboks n’a pas eu l’impact que son statut laissait envisager. À l’image d’un paquet d’avants semblant moins qualitatif qu’il y a quelques saisons.
Top 6 ou ventre mou ?
Lorsque l’on parle de Top 6 on ne peut jamais vraiment écarter le
Castres Olympique. S’ils ne sont jamais retenus, les Tarnais parviennent très régulièrement à déjouer les pronostics grâce notamment à leurs rugueux avants. La saison dernière, un point de plus et ils étaient qualifiés.
L
’ASM Clermont a également loupé de peu la qualification en juin dernier. Si le club auvergnat n’a pas recruté de facteurs X, il possède en revanche une meilleure profondeur d’effectif avec l’arrivée de plusieurs joueurs et notamment en première ligne. Cela pourrait être payant sur la durée.
Si l’on se réfère au budget, l’
Aviron Bayonnais est aux portes du Top 6 (7e, 30 millions d’euros). Des moyens supplémentaires qui ont permis aux Basques de recruter des éléments de qualité comme Manu Tuilagi, Alexander Moon, Giovanni Habel-Küffner ou Joris Segonds. S’ils parviennent à accrocher des résultats à l’extérieur, attention aux Bayonnais !
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La saison dernière, la
Section Paloise a longtemps cru pouvoir décrocher une place dans les qualifiables pour la phase finale. Une véritable progression dans l’histoire du club. C’est annoncé, le club béarnais ambitionnera au moins une qualification pour la Champions Cup. Donc un Top 8 a minima.
Perpignan peut légitimement briguer une place parmi les six premiers. Sous l’égide de Franck Azéma, le club catalan a franchi un pas la saison dernière en jouant la qualif sur les derniers mois. La qualité des recrues conjuguée au savoir de son manager peuvent permettre à l’USAP de voir encore plus haut.
Montpellier et
Lyon possèdent le même profil. Sur le papier, ces deux équipes peuvent bien évidemment jouer les premiers rôles. Mais elles restent sur un exercice où elles ont joué à se faire peur. Le MHR a profondément renouvelé son effectif, avec pas moins de 14 arrivées. Le LOU espère aussi solidifier sa défense et améliorer ses performances en déplacement pour retrouver les phases finales, accrochées une seule fois lors des quatre dernières saisons.
Le condamné annoncé
Depuis l’introduction de la nouvelle formule en 2017-2018 où seul le dernier rétrograde systématiquement en Pro D2, seulement 37 % des promus se sont maintenus dans l’élite du rugby français. C’est dire la tâche qui attend le
RC Vannes cette saison.
Les Bretons se sont donné les moyens d’y croire en effectuant un recrutement ambitieux (Vunipola, Kamikamica, Saili, Vili, Nakosi…). Mais l’écart de niveau entre Pro D2 et Top 14 risque d’être tout de même un peu trop important. Le bouillonnant stade de la Rabine est en tout cas prêt à pousser dès ce dimanche soir en prime time face à Toulouse.
Arnaud Clergue