Top 14 : si dur, mais si important ce succès de l’USAP contre Bayonne
Dans un match cadenassé, très haché et très âpre, l’USAP s’est imposée contre Bayonne à Aimé-Giral (16-11). Quatre points qui permettent aux Catalans de prendre un peu d’air sur la zone rouge, et de se placer dans le ventre mou du championnat.
Souvenez-vous, le 5 octobre dernier. L’USAP s’imposait 11-10 contre Pau grâce à une pénalité d’Antoine Aucagne à la 84e minute. Déjà, à cette époque, tout le monde s’accordait à dire que ce genre de victoire moche compterait pour la suite. Il y a fort à miser que ce samedi 25 janvier et cet USAP-Bayonne (16-11) font partie de la même caste. Car la qualité de jeu de cette rencontre ne restera pas dans les annales du Top 14. Mais arriver à remporter des rencontres pareilles, cela montre le caractère d’un groupe. Celui qui ne lâche rien depuis le début de la saison. Et celui qui a défendu sa ligne pendant plus de deux minutes à la fin de la rencontre, en infériorité numérique après le carton jaune de Naqalevu (79e). Pour finalement terminer les bras en l’air sur un énième en-avant bayonnais devant l’en-but.
Une forme de soulagement dans un match piégeux. Piégeux, car les Basques l’avaient clairement annoncé avant ce week-end : ils ne viendraient pas à Perpignan pour jouer au rugby. Ils l’ont prouvé sur le terrain et s’en sont satisfaits en conférence de presse. Car ça a failli marcher. Le match a duré plus de deux heures, il y a eu une vingtaine de mêlées – dont la moitié à refaire. Et on a eu la sensation que l’équipe qui avait l’ambition d’enchaîner plus de cinq temps de jeu risquait le bagne.
Le combat l’a emporté sur le rugby
Bref, un match d’hiver sous des températures pourtant printanières. Où il a fallu se résoudre à appuyer en mêlée et à proposer un drôle de combat. Car ce samedi, ça a tapé fort. Très fort. Les Bayonnais ont perdu trois joueurs (Lucas Paulos, Baptiste Héguy et Sireli Maqala), quand Apisai Naqalevu s’est assommé lors de son impressionnant "plaquage" sur le numéro 13 bayonnais. L’image – ou du moins le son – du choc entre Manu Tuilagi et Tavite Veredamu à la 27e minute a été tout aussi symbolique.
"C’était violent. Je ne sais pas si vous l’avez ressenti. Mais je vous dis que ça a tapé costaud, assure David Marty.
Et ça ne nous a pas permis d’embarquer sur ce qu’on avait préparé."
Car c’est l’USAP qui a dû s’adapter à la stratégie bayonnaise plutôt que l’inverse. C’est dommageable sur un match à Aimé-Giral. Mais quand il y a la victoire au bout, cela veut aussi dire que le rideau défensif s’est montré bien raide. Seulement 11 points encaissés – dont 1 essai litigieux – qui confirme que les sang et or n’ont pas volé leur place de 6e meilleure défense du championnat. Les troisièmes lignes Lucas Velarte (14 plaquages) et Max Hicks (12), ainsi que la paire de centres Jerónimo de la Fuente et Alivereti Duguivalu (19 plaquages à eux deux), ont permis de contenir les assauts basques. Et de marquer en début de seconde période par Tom Ecochard (13-6, 48e). Le demi de mêlée a été à la conclusion d’un bon mouvement dans les 22 mètres bayonnais avec une bonne prise d’intervalle de Tommaso Allan et une bonne lecture du jeu de Jefferson-Lee Joseph. Et puis le rêve de voir du rugby s’est évaporé, encore. Ce qui a frustré tout le monde sur le terrain. Mais la pièce est tombée du bon côté. Ça n’a pas été légion cette saison…
Après ce long bloc de 10 matches entre le Top 14 et la coupe d’Europe, l’USAP pointe à la 11e place du championnat avec 28 points. Deux de plus que la saison dernière à la même époque. Mais ce qui est intéressant, c’est que les Catalans comptent 8 unités d’avance sur la lanterne rouge vannetaise, et 4 sur la 13e place détenue par le Stade Français. Le Top 8 est à 6 points, le Top 6 à 8. Tout est encore jouable, dans tous les sens. Et le prochain bloc avec les réceptions de Castres (15 février) et Bordeaux-Bègles (1er mars), et un déplacement à Pau (22 février) s’annonce comme un nouveau virage pour l’USAP. Mais avant, place aux vacances.