Top 14 – Sacha Lotrian : "L’Usap restera mon club de cœur, celui pour lequel je rêvais de jouer"
Vincent Bissonnet
- Sacha Lotrian, pilier de l’USAP, lors d’un match face à Montpellier. Icon Sport - Alexandre Dimou
Publié le 30/05/2024 à 15:01
Partager :
À 23 ans, Sacha Lotrian s’apprête à vivre une rencontre particulière, samedi, face à Bordeaux-Bègles : ce sera son dernier match à Aimé-Giral sous les couleurs de l’Usap et son 100e en sang et or. Le futur Clermontois évoque ses sentiments et sa détermination pour ce rendez-vous et la fin de saison.
La sixième place n’est qu’à trois points de vous. L’enjeu est tout trouvé pour la dernière de la saison à domicile, non ?
Oui, ce dernier match à Aimé-Giral peut nous ouvrir les portes de la qualification si l’équipe remplit sa mission. Le classement est tellement serré. On connaît les deux derniers mais toutes les autres équipes sont encore à la lutte.
Après le revers face à Clermont, on imagine qu’un succès vous tient particulièrement à cœur, au-delà de tout calcul ?
Nous n’aurions pas dû perdre cette rencontre face à Clermont. Ça s’est joué sur des petits rien et ça nous a bien agacés. Même à Bayonne, on aurait pu avoir mieux. Il y a cette opportunité de se rattraper face à l’UBB même si, connaissant la qualité de l’adversaire, on sait que ce sera un très gros challenge.
Peut-on dire que la saison de l’Usap est réussie, quoi qu’il advienne ?
Oui, la saison est très, très belle. La qualification n’était pas un objectif, du moins pas au début. Désormais, on veut ce qu’il y a de mieux pour le club en terminant le plus haut possible pour l’avenir et aussi pour se créer de beaux souvenirs.
Ce sera votre dernière à Aimé-Giral avant votre départ pour Clermont. Que cela vous inspire-t-il ?
Je suis né ici, je suis Catalan et je le resterai toute ma vie. En plus, ce sera mon 100e match avec le club samedi. Ça fait encore plus d’émotions. Tout ça, il va falloir le gérer pour ne pas se griller. Vous savez, on est un peu sanguins par chez nous, on parle beaucoup avec le cœur. Mais les sentiments devront ne monter qu’une fois le match terminé. J’en ai discuté avec mes parents qui m’ont accompagné depuis le début, avec des amis, des coéquipiers…
Comment vivez-vous ces dernières semaines avant le déracinement ?
J’y pense le moins possible pour être honnête. Je n’ai pas envie de me mettre le cafard. Je préfère rester focus sur le présent afin de pouvoir me donner à 100 % pour le club. Les au revoir, ce sera pour plus tard.
Que représente ce cap des 100 matchs en sang et or ?
Ça faisait partie de mes objectifs personnels comme de le laisser club à un bon niveau, sans passer par l’access cette saison… C’est un symbole fort en tant que Catalan. Ça restera mon club de cœur, vous savez, celui pour lequel je rêvais de jouer quand j’étais petit. Je suis encore jeune et j’en suis déjà à 100 matchs. Mais ce n’est pas une fin en soi. Ce que je veux, c’est vivre une bonne 100e.
Ce sera aussi la dernière pour Kélian Galletier, Mathieu Acebes…
J’ai beaucoup de respect pour ces joueurs-là. Ils ont de grandes carrières : Xavier Chiocci a été trois fois champion d’Europe, Kélian Galletier a été international, Mathieu Acebes est devenu un emblème du club. Je ne les connaissais pas avant et ce sont des amis désormais. Pour eux, il faut qu’on aille chercher de nouveaux succès. Ils méritent de finir sur une bonne note.
Quel est votre plus beau souvenir sous ces couleurs ?
Il y en a plein. Il y a eu la montée à Montpellier contre Biarritz ; je pense aussi au match de cette année, à Montpellier, quand le speaker disait « ici, ici » et que nos supporters répondaient « c’est Perpignan », c’était vibrant ; ou encore la victoire à Biarritz, lors de notre première année en Top 14, qui nous avait fait un bien fou. Si je devais choisir, je dirais Montpellier cette année.
On imagine aussi que cette dernière saison restera la plus belle eu égard aux résultats collectifs…
La première année en Top 14, avec l’excitation de la découverte de l’élite, avait été belle mais c’est vrai que le parcours est magnifique cette année : il y avait l’arrivée d’un nouveau manager, un collectif à recréer, ça a été dur au début mais nous sommes montés en puissance. Il en est ressorti un groupe fort et uni.