Top 14 – Pourquoi l’Usap sait et doit se transcender face à Toulon ?
Rémy Rugiero
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Tristan Labouteley et l’Usap en 2021 lors du succès face aux Varois au Stade Aimé-Giral.Icon Sport - Alexandre Dimou
Publié le 29/11/2024 à 08:01
Le duel entre Méditerranéens est généralement une source d’inspiration pour les Catalans à domicile face aux Varois. Capables de se sublimer dans son antre d’Aimé-Giral depuis quelques saisons lors de cette confrontation, les Sang et Or ont fréquemment puisé dans leur caractère à des moments clés pour enclencher ou démarrer une dynamique. Toujours d’actualité ? Explications.
Perpignan réceptionnera ce samedi à 21h, le Rugby club toulonnais dans son antre d’Aimé-Giral. Une rencontre qui aura souvent permis aux Catalans de se révéler et de déclencher des réactions en suivant. Tristan Labouteley a participé comme titulaire aux trois derniers succès à domicile, et raconte ses impressions selon l’époque. De quoi donner des idées à Perpignan pour se défaire de Toulon actuellement en pleine ascension ?
- Perpignan – Toulon, septembre 2021 (12-9) : la peur du vide.
Encore marqués par l’exercice 2018/2019, où l’Usap n’avait enregistré que deux victoires en Top 14 sur toute la saison, les Catalans auréolés du titre de champion de France de Pro D2 désiraient marquer rapidement de leur empreinte pour éloigner le spectre d’une saison galère. Tristan Labouteley, alors titulaire en compagnie de Shahn Eru se rapelle :
"Je me souviens très bien de cette rencontre. On ne voulait plus vivre ce que l’on avait subi auparavant, c’est-à-dire de ne pas gagner un seul match avant janvier. On fait le nécessaire contre Biarritz juste avant et on enchaîne contre les Toulonnais." Sachant que le RCT était considéré comme la véritable bête noire des Usapistes (Toulon invaincu face à Perpignan depuis 2009 en championnat),
"c’était un vrai soulagement à l’époque. On s’était dit à ce moment de la saison que nous étions capables de rivaliser. Ce n’était pas le plus beau match, mais je peux vous garantir qu’il marque tout un groupe et nous avions su mettre les bons ingrédients ce jour-là" glisse-t-il en guise de conclusion.
4 pénalités de Melvyn Jaminet suffiront à leur bonheur.
- Perpignan – Toulon, septembre 2022 (19-13) : rompre la sinistrose du démarrage.
C’était presque devenu un marronnier, tant les Sang et Or éprouvaient les pires difficultés à s’emparer du rythme nécessaire afin d’embrayer la compétition. Surtout après une défaite inaugurale face à Brive, considéré alors comme le principal concurrent au maintien. Le contexte posé et sans aucune victoire après 4 journées, l’urgence était palpable. Tristan Labouteley qui avait démarré aux côtés de Piula Fa’asalele, précise :
"C’était un véritable déluge ce jour-là à Aimé-Giral. Toujours le type de match serré et indécis contre Toulon dans de telles conditions où le combat s’impose. Il fallait briser la spirale négative et le travail a été fait dans ce sens. C’est peut-être le match qui m’a pourtant laissé le moins de souvenirs, mais bien sûr, ouvrir notre compteur nous a libéré complètement pour la suite du championnat."Un essai de Mathieu Acebes et le pied de Tristan Tedder permettront à l’Usap de vaincre. Les troupes d’alors Patrick Arlettaz, poursuivront la semaine suivante avec une victoire pleine de caractère face à Castres. De bon augure.
Dans des conditions difficiles, Perpignan était venu à bout de Toulon. Icon Sport
- Perpignan – Toulon, novembre 2023 (26-22) : le retour de Franck Azéma à s’approprier.
Juste après la coupe du monde disputée en France, les Catalans n’avaient toujours pas ouvert leur compteur point. Coïncidant avec le come-back de Franck Azéma chez lui, déclenchant l’enthousiasme général après le règne réussi d’Arlettaz, l’inquiétude demeurait. Associé à Posolo Tuilagi au coup d’envoi, Tristan Labouteley explique :
"que c’était la même dynamique négative que d’autres exercices. Atteindre le succès importait par-dessus tout. C’est comme un déclic qui s’est produit par la suite, j’ai envie de dire, qui a permis au groupe de partir de l’avant, face à des Toulonnais qui nous ont menés la vie dure." Deux essais de Lucas Velarte et Tavite Veredamu, conjugués à la botte de Tommaso Allan, avaient permis aux locaux de créer les conditions souhaitables pour un tel succès.
En 2023, l'USAP avait dû attendre cinq match pour ouvrir son compteur de victoire. Icon Sport
Contre des Varois solidement installés dans le haut du panier, qui viendront faire un résultat en adéquation avec leur rugby actuel, en rapport à une dernière prestation face à Bayonne plus qu’aboutie, les Perpignanais connaissent la chanson. Le deuxième ligne des Sang et Or expliquant :
"Depuis trois réceptions, cela tourne à notre avantage, absolument rien n’est écrit et on doit faire le nécessaire pour continuer ainsi. Sachant qu’il y a aujourd’hui pas mal d’anciens toulonnais dans notre effectif (Kieran Brookes, Adrien Warion, Bruce Devaux, Mathieu Tanguy), et que pour Franck Azéma forcément, lui qui est passé par là-bas récemment, ce match est particulier. Ce n’est peut-être pas un derby, mais il existe beaucoup de liens entre les deux équipes. Il y aura encore beaucoup d’enjeux en tout cas, c’est certain." Alors que Perpignan est classé en milieu de tableau, un résultat positif permettrait aux troupes de Franck Azéma et David Marty d’envisager la parenthèse européenne avec un confort non négligeable.