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Top 14 : pourquoi l’USAP n’arrive-t-elle pas à retrouver son jeu offensif qui l’a fait briller la saison dernière - Lindependant.fr

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Top 14 : pourquoi l’USAP n’arrive-t-elle pas à retrouver son jeu offensif qui l’a fait briller la saison dernière​

Hugo Bové25/11/2024 à 19:00
L’ouvreur australien Jake McIntyre est absent depuis deux mois.
L’ouvreur australien Jake McIntyre est absent depuis deux mois.L'INDEPENDANT - MICHEL CLEMENTZ
Depuis le début de saison, l’USAP peine à retrouver l’allant offensif qui a fait sa force l’an dernier. Mais pourquoi ?

Depuis le début de saison, l’USAP n’est pas aussi flamboyante offensivement. Avec seulement 17 essais marqués et 187 points inscrits en 10 matches, c’est la moins bonne attaque du Top 14. C’est aussi, moins bien qu’à la même époque la saison dernière (26 essais et 202 points). Il y avait eu des débuts "timides" avant de lâcher les chevaux et de terminer l’année troisième meilleure attaque en termes d’essais (80), derrière Toulouse et Bordeaux-Bègles. Une moyenne de 3,1 essais et 24,4 points inscrits par match, mais surtout un jeu flamboyant. Alors, comment expliquer ces difficultés dans le secteur offensif depuis le début de saison ?

Le manque de stabilité dû aux blessures​

Malheureusement, depuis le mois de septembre, l’USAP fait face à une infirmerie bien (trop) remplie. Si elle avait démarré la saison avec très peu d’éléments indisponibles, elle tourne à une quinzaine d’absents depuis deux mois. Et pas des moindres. Pour la plupart, ce sont soit des leaders de jeu, soit des leaders tactiques, soit des capitaines de touche. Mais surtout, des joueurs importants dans le système de jeu catalan. Ce qui fait forcément perdre du liant et des automatismes à cette équipe. "Ils (les entraîneurs, NDLR) sont tout le temps en permanence en train de restructurer une équipe de week-end en week-end. Et pour être bon offensivement, il faut avoir quand même un référentiel commun bien ancré, décrypte Jean-Philippe Grandclaude, centre de l’USAP entre 2004 et 2012. Et c’est une constante compliquée depuis le début de la saison parce que, pour avoir un référentiel commun ancré, il faut pouvoir avoir une base de joueurs qui jouent régulièrement ensemble et qui trouvent la réussite ensemble. Et là, malgré quelques réussites qu’il y a eues à la maison et de bons matches à l’extérieur, d’un week-end à l’autre, on est toujours en train de se gratter la tête."

Parce qu’effectivement, sur plus de la moitié des matches, le staff s’est retrouvé privé du talonneur Ignacio Ruiz, du pilier droit Nemo Roelofse, des deuxièmes lignes Mathieu Tanguy et Posolo Tuilagi, des troisièmes lignes Patrick Sobela et Jacobus van Tonder, du numéro 8 Joaquín Oviedo, et des centres Alivereti Duguivalu et Apisai Naqalevu. Que des gros porteurs de ballon capables de faire des différences, "breaker" les défenses et épuiser les adversaires. Cela se traduit aussi par un manque de densité sur le banc, et sur cette incapacité à être constants durant 80 minutes dans un match. Ce qui a notamment coûté des points à Bayonne, à Castres et au Racing 92. "Quand l’USAP finit bien sur les deux dernières saisons, c’est qu’elle avait un socle de joueurs qui formait quand même une grosse fondation de cette équipe. Cette année, force est de constater qu’il y a des absents à des postes clés. Je pense à l’axe de la seconde ligne qui s’articulait autour de (Mathieu)Tanguy et Posolo (Tuilagi). Aujourd’hui, on ne les a pas. Je pense à l’absence des deux Argentins (Ruiz et Oviedo) qui, pour moi, sont une fondation énorme dans le jeu de l’USAP aujourd’hui."

L’absence Jake McIntyre pèse-t-elle plus que prévue ?​

Mais il y a peut-être une absence qui pèse plus qu’une autre. Le numéro 10 Jake McIntyre, joueur le plus utilisé la saison dernière (25 matches, 23 titularisations), semble manquer. S’il n’a pas le meilleur jeu au pied du monde, il possède une vision et un style de jeu qui colle parfaitement au plan de jeu proposé par Azéma et Marty. Et son absence, bien qu’il n’ait pas réalisé un très bon début de saison, se fait ressentir. Il est le dépositaire du jeu de l’USAP. Et il a surtout une confiance aveugle de son staff. "Il a une relation particulière avec David (Marty) sur la connaissance du jeu, les intentions, et sur les échanges qu’ils ont entre eux par rapport à tout ça", expliquait le manager Franck Azéma avant le début de la saison.

"Il manque par l’expérience de l’équipe qu’il a déjà. Il est aussi bien ancré dans le jeu qu’essaie de mettre en place le staff, confirme Grandclaude. Dans une équipe, il y a besoin de forts repères, et il en fait partie. C’est lui qui imprime un certain tempo sur les matches et sur la tournure qu’ils prennent." Cette longue absence de Jake McIntyre, blessé le 28 septembre (rupture du muscle pectoral) et qui devrait revenir en janvier, a aussi propulsé Antoine Aucagne sur le devant de la scène. L’ancien joueur d’Aurillac a ensuite été remplacé à l’arrière, laissant le numéro 10 à Tommaso Allan, en délicatesse avec un genou. Et il y a désormais l’éclosion du jeune Gabin Kretchmann (18 ans). Beaucoup de changements, de bouleversements. Mais un manque de stabilité, involontaire évidemment, qui empêche cette équipe de s’exprimer pleinement.
 
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