Top 14 – Perpignan à Béziers pour recevoir Montpellier : loin d’Aimé-Giral, loin du cœur
Rémy Rugiero
L’Usap quittera le Stade d’Aimé-Giral le temps d’une journée face à Montpellier, pour se rendre au Stade Raoul-Barière de Béziers. Icon Sport - Alexandre Dimou
L’Usap réceptionnera Montpellier pour le compte de la deuxième journée du Top 14 à Béziers. Par la contrainte d’une pelouse refaite à neuf à Aimé-Giral et d’un timing dépassant le calendrier, le choix du Stade Raoul-Barrière s’est avéré le seul possible, soulevant toutefois quelques interrogations.
Accueillir des Héraultais dans l’Hérault, en guise de première réception de la saison de Top 14 pour les Catalans, n’a rien de commun pour tout un peuple Sang et Or. Condamnés à s’expatrier à plus de 90 kilomètres de leur lieu fétiche que représente le Stade Aimé-Giral, dans une terre historiquement plutôt hostile, tout un club et ses plus fidèles soutiens, rallieront l’ouest du département.
À mi-course, kilométriquement parlant, entre leur pérégrination et celle de leurs adversaires, le sentiment d’être lésé parcourt sillonne dans les pensées. Lucas Velarte, le troisième ligne centre des Usapistes, s’adaptera malgré tout :
"C’est un match à domicile, qu’on le veuille ou non. On doit tout gagner sur le papier à la maison, il y a aura peut-être un peu plus de pression, car il ne sera pas dans notre cathédrale d’Aimé-Giral. Par contre, je m’attends à l’appui de notre public, notre habituel seizième homme qui nous porte tant de fois depuis de nombreuses saisons."
"Dommage de ne pas avoir pu emprunter celui de Gilbert-Brutus…"
Alors que les transhumances catalanes sont fréquentes dans la compétition, comme à Castres, Bayonne, Oyonnax et dernièrement… Montpellier où l’an passé fut une lutte sans merci pour l’obtention des places (près de 5 000 supporters de Perpignan furent présents ce jour-là), il n’est pas dit que la même folie s’empare de cette joute estampillée derby par les instances.
Vincent Panabaries, président de la Penya Trabucayres, s’explique :
"Il était compliqué de trouver un terrain en Catalogne. Par les calendriers des clubs de football comme l’Espanyol de Barcelone, le FC Barcelone et Gérone. La peur aussi de voir débarquer des rugbymen fracasser leur pré, cela s’entend. C’est dommage car beaucoup de Catalans auraient fait le déplacement et pris leur journée pour ce moment. Le stade de Béziers est grand certes même si j’y vois une erreur, dommage de n’avoir pas pu emprunter celui de Gilbert-Brutus. On doit faire en sorte de mobiliser les gens dorénavant." Un succès qui ne s’annonce pas si populaire que cela en tribunes comme cela pouvait être envisagé.
En évoquant cette situation inédite, l’expérimenté Tom Ecochard reconnaissait :
"C’est un terrain que l’on ne maîtrisera pas. On ne sera pas complètement chez nous, après on fait abstraction de tout cela. Je n’oublie pas que l’on va retrouver notre public en masse, il y aura du monde sur l’autoroute, de quoi avoir des souvenirs sympas. On va vivre un bon moment, c’est toujours plaisant à jouer ces rencontres avec comme objectif d’ouvrir notre compteur de victoires." Si le Stade Raoul-Barrière ne fera pas le plein, les Catalans qui se produiront à domicile sur le papier, ont tout intérêt à s’approprier les lieux, peu importe les constatations. Histoire aussi de ne pas revivre un départ raté comme celui de la saison dernière.
