Top 14 : l’USAP doit réussir son début de saison pour s’offrir des perspectives plus larges
10e du Top 14 la saison passée, l’USAP espère faire mieux et embêter les gros bras du championnat. L’objectif a été affiché par le président François Rivière : tenter de décrocher un ticket pour la grande Coupe d’Europe, voire mieux.
Ne pas prendre de retard à l’allumage. C’est tout aussi simple que ça. Depuis sa remontée en Top 14 en 2021, l’USAP a pris la mauvaise habitude de mal démarrer ses saisons. Et cela lui a, à chaque fois, causé beaucoup de frustration. En 2022, en voyant Brive s’imposer au Stade Français (17-33) lors de la dernière journée et en devant passer par la case access-match. En 2023, accusant un énorme retard au mois de janvier, les hommes de Patrick Arlettaz avaient effectué une grosse remontée pour mettre Brive derrière, mais ça n’avait pas suffi pour éviter un nouveau barrage. Et, enfin, la saison dernière où les Catalans ont réalisé une formidable remontada à partir du mois de décembre, et sont venus échouer à quatre points d’une qualification pour la phase finale, et à trois de la grande Coupe d’Europe. Du retard pris en début de saison, donc, qui fait défaut. Et qu’il va falloir éviter pour réussir cet exercice 2024-2025.
Faire encore mieux que la saison dernière
Parce que cette année, l’USAP s’avance moins cachée que lors des précédentes éditions. La saison dernière, pour la première de l’ère Franck Azéma, les sang et or ont donc montré qu’ils avaient changé de dimension. À domicile, ç’a été solide avec une série de neuf victoires consécutives et "seulement" trois défaites à Aimé-Giral, dont deux en début de saison contre Paris (7-29) et Pau (24-39), et celle qui a provoqué la plus grosse frustration contre Clermont (28-35).
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Mais là où les Catalans ont drastiquement changé les choses, c’est à l’extérieur. Habituée à ne gagner qu’un seul match par saison loin de la Catalogne (Biarritz en 2022 et Brive en 2023), l’USAP s’est imposée à trois reprises lors de cet opus 2023-2024. À Castres (13-17), pour prouver qu’elle avait les ressources de faire bien mieux qu’un access-match ; à Oyonnax (14-15), pour définitivement mettre les Aindinois à la 14e place ; puis à Montpellier (20-25), pour s’assurer le maintien et croire en une qualification pour la phase finale. Grâce à ça, le club a pu terminer avec un bilan équilibré de 13 victoires pour 13 défaites. Aussi bien qu’en 2012-2013, et mieux que sur les quatre dernières saisons disputées dans l’élite.
Maintenant, Franck Azéma et ses hommes veulent faire mieux. Le budget présenté se situe entre 23 et 25 millions d’euros, ce qui équivaut à une augmentation de 2 M€ minimum par rapport à celui de la saison 2023-2024. Malgré ça, l’USAP reste le 13e budget du championnat, devant le promu vannetais (19 M€), et derrière Castres (25 M€), le Racing 92 (27,3 M€) ou encore Montpellier et Pau (28 M€). Pour rappel, le Stade Toulousain (49 M€) et le Stade Français (45 M€) sont loin devant et il est dur de lutter.
Mais Perpignan a trouvé de la ressource, comme toujours grâce à sa ferveur et désormais ses bons résultats, pour attirer de nouveaux joueurs comme Giorgi Beria, Bruce Devaux, Kieran Brookes ou Antoine Aucagne, et être très compétitifs cette saison. Parce que si l’humilité prédominera toujours dans ce groupe, peu de personnes viendront vous parler de maintien ou d’access-match pour juin 2025. Non, tout le monde a envie de revivre pareille saison que la précédente avec, cette fois, la carotte au bout. Que ce soit une qualification pour la phase finale, ou un ticket pour la Champions Cup.
Une entame de championnat qui va donner le ton
Pour cela, donc, il va falloir réaliser une saison constante. En évitant les trous d’air. Évidemment, l’USAP n’arrivera pas à remporter les 26 matches de championnat. Mais si elle parvient à garder Aimé-Giral inviolé, en réalisant des coups à l’extérieur, alors elle aura sa chance. De toute façon, les sang et or vont vite le savoir avec, dès l’entame de championnat, un calendrier qui va donner le ton. Avec deux déplacements à Bayonne (7 septembre à 14 h 30) et Castres (21 septembre à 14 h 30), le match à Béziers contre Montpellier (14 septembre à 16 h 30), puis la double réception de Clermont (28 septembre à 14 h 30) et Pau à Aimé-Giral (5 octobre à 16 h 30), les Usapistes ont clairement les cartes en main pour réussir leur début de saison. Dans le cas inverse, cela équivaudrait à une nouvelle période de doutes, des remises en question, et tout ce qui s’ensuit. D’autant plus que, si l’USAP est bien positionnée au classement au mois de décembre à l’entame de la Challenge Cup, elle serait bien inspirée de la jouer sérieusement pour la première fois depuis des années. Pour, pourquoi pas, retrouver ce parfum de phase finale européenne, même si ce n’est pas la grande Coupe d’Europe.
Le début de saison sera donc à scruter avec attention pour savoir si Perpignan a définitivement basculé dans une autre dimension. Même si on est bien placé ici pour rappeler que le Top 14 est un long marathon et que tout peut s’inverser rapidement. Mais en démarrant la saison correctement, cela permettrait de poursuivre la formidable dynamique de début 2024. Et d’entrevoir les rêves les plus fous.