Top 14 : l’USAP a les cartes en main pour prouver qu’elle est une équipe d’un tout autre calibre
Paul-Roch Bruneton19/05/2024 à 20:00
L’USAP et Tom Ecochard ont encore les moyens de rêver. MAXPPP - Emilie Drouinaud
Malgré sa deuxième défaite de suite à Bayonne ce samedi (23-20), l'USAP a toujours de quoi rêver. Mais elle devra prouver qu’elle a le niveau pour faire chuter deux concurrents directs, Bordeaux-Bègles et Pau. Peut-être l’épreuve ultime, après les séries de victoires et le point de bonus arraché en Pays basque, pour une équipe transfigurée depuis neuf mois.
De l’enfer au soulagement. Une issue malheureuse promise dès les premiers week-ends de l’exercice, à l’une des équipes les plus emballantes de ce Top 14. Cette saison, l’USAP est quasiment passée du tout au tout aux yeux du public. En son sein, elle n’a jamais vraiment tremblé et n’est jamais apparue ébranlée par les mauvaises performances ou celles en demi-teinte.
Ça a payé. Parce que le regard posé sur les Catalans n’est plus du tout le même aujourd’hui. Et parce qu’ils se sont sauvés ce samedi, sans vraiment trembler. Sans discussion possible non plus.
"Les joueurs s’y sont filés", insistait le manager des sang et or Franck Azéma, à l’issue de la défaite bonifiée (23-20), ce samedi, à Bayonne. Ils ont en effet dû aller chercher de nombreuses ressources pour se relever des quatre défaites initiales entre août et octobre. Profitant d’abord d’un Toulon et d’un Montpellier qui titubaient alors pour se refaire la cerise. Avant de montrer les muscles en fin d’année 2023.
Du jeu, de l’envie, de la vitesse et de la puissance sublimée par les artistes des lignes arrières emmenés par un Tom Ecochard dans la forme de sa vie. C’est comme ça que l’USAP a retrouvé sa furia catalane. Et qu’elle a fait chuter tous les gros calibres du championnat à Aimé-Giral. Enfin, presque tous : l’Union Bordeaux-Bègles, viendra dans deux semaines à Perpignan, avant d’aller à Pau, un autre concurrent.
"Voir ce qu’on peut aller arracher"
Face aux Girondins, l’USAP peut jouer relâcher, sans pression, tout en restant rêveur. Les deux dernières défaites catalanes n’ont quasiment eu aucune incidence. Perpignan en est au même point au classement. Et cet USAP-UBB sera tout simplement l’occasion de voir si les Catalans méritent tout cet emballant autour d’eux. Si ce jeu flamboyant qu’on a revu pendant 20 minutes à Bayonne est digne des grandes équipes. Si le courage déployé dans les 22 mètres pour défendre sa ligne d’en-but relève d’une grande équipe. Et si l’envie de certains de voir l’USAP dans Top 6 est légitime.
"Il reste deux journées, tout est encore possible. Dès la première journée, tout le monde disait qu’on allait descendre. Si aujourd’hui nous sommes toujours en vie c’est parce que nous sommes désormais capables d’aller chercher un point comme ce soir (samedi soir, NDLR)", relevait Franck Azéma. Et Perpignan est allé décrocher ce bonus avec ses qualités. En jouant purement son jeu avec des avants qui pilonnent et des trois-quarts performant en attaquant la ligne d’avantage. Chose qu’en début de saison l’USAP ne savait pas faire. Elle avait toujours un sursaut d’orgueil, en bon Catalan, mais qui ne menait à aucun point. Désormais, ce point peut laisser croire que l’USAP a des chances d’intégrer le Top 6 grâce à ses propres qualités face à une grosse cylindrées de Top 14. C’était inimaginable. Les personnes qui voient le verre d’eau à moitié vide diront qu’avec ces deux derniers matches, qui étaient dans les cordes des Catalans, les sang et or avaient tout pour être déjà dans les six et en bonne voie pour accrocher la Champions Cup.
Mais c’en est presque plus beau de voir que cette équipe, en trois matches, passe d’un retour sur terre, au regain d’énergie grâce à son identité et pourrait donc, avec ses forces, se mettre en position idéale pour espérer prendre la 6e place. Parce que dans le même temps, des gros calibres vont ferrailler entre eux. La Rochelle va se frotter à Toulouse et le Racing. Les Franciliens vont aussi affronter Pau, sans compter que Toulon et Clermont s’affronteront aussi. L’USAP est certes 9e, mais elle a en quelque sorte toujours son sort entre ses mains.
"Ça ne se présentera peut-être pas tous les ans. On va ferrailler et voir ce qu’on peut aller arracher contre Bordeaux et à Pau", promettait Lucas Bachelier, le troisième ligne catalan. Mais pour cela, il faudra s’appuyer sur ces 20 dernières minutes à Bayonne. En comptant sur un retour de la réussite. Et, avec un public chauffé à blanc, la saison de l’USAP est loin, très loin d’être finie.