Top 14 – L’émotion de François Cros, la honte de Franck Azéma… Le top des déclas de la deuxième journée
Par Raphaël Plancheron-Herault
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Franck Azéma était remonté après la défaite de Perpignan face à Montpellier Icon Sport - Alexandre Dimou
Cette deuxième journée de Top 14 a été riche en enseignements, confirmant la belle forme lyonnaise symbolisée par Léo Berdeu, ou la nouvelle vie d’Aymeric Luc dans le Béarn. Voici les déclarations qu’il ne fallait pas manquer ce week-end.
C’est une soirée chargée en émotion et ça s’est peut-être ressenti sur le début de match
Un moment marquant, au-delà du sport. En amont de Toulouse – La Rochelle,
tout Ernest-Wallon a rendu hommage à Mehdi Narjissi, disparu en mer en Afrique du Sud, et Helen Tekori, décédée subitement au cœur de l’été. François Cros, dans les couloirs toulousains attendant le début de la rencontre, a entendu les applaudissements dans tout le stade. Le troisième ligne, comme ses coéquipiers, a été touché par cet hommage :
"C’est une soirée chargée en émotion et ça s’est peut-être ressenti sur le début de match. On a voulu mettre de l’intensité pour tuer cette émotion mais ça n’a pas fonctionné et ça aurait pu nous coûter cher. On a bien réagi derrière. Ça nous a peut-être permis d’évacuer la tension qui était assez pesante en début de match. Quand on est submergé par les émotions ça peut monter en intensité. Il n’y a rien eu de méchant. C’était important, pour les personnes qu’on avait à honorer, de répondre présent."
Je suis content qu’on m’ait donné cette chance
C’est ce que l’on appelle un retour réussi. Absent des terrains depuis sept mois, Aymeric Luc était titulaire sous le maillot palois pour défier l’un de ses anciens clubs, Bayonne. L’ailier a réalisé un match plus que complet, s’offrant un doublé décisif dans le large succès bonifié de Pau. L’ancien toulonnais était aux anges à l’issue de la rencontre :
"Je me suis éclaté, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas retrouvé sur un terrain de Top 14. Je suis content qu’on m’ait donné cette chance. Et quand on peut évoluer dans une telle ligne de trois-quarts avec les Attissogbe, Maddocks et consorts, tout est beaucoup plus facile. Ça m’a permis de me libérer, comme j’aime le faire. J’espère que c’est le début d’une belle histoire."
J’ai honte, car on fait venir notre public pour rien
Franck Azéma était remonté à l’issue de Perpignan – Montpellier.
Largement défaits pour sa première réception de l’année, délocalisée à Béziers, les Catalans n’ont jamais semblé être dans le coup. L’entraîneur de l’Usap a eu des mots durs en conférence d’après-match :
"Cela fait mal parce qu’on se fait corriger pendant 80 minutes. J’ai honte, car on fait venir notre public ici pour rien. Bravo à Montpellier qui nous a défoncés sur plein de secteurs. On a perdu chaque collision, chaque mêlée. Pas une statistique positive. Je prends pour moi tout cela, je dois raconter trop de salades pour se retrouver avec une partition pareille. C’est une réalité, nous sommes pauvres dans notre identité, et c’est dur à encaisser."
Si je peux aller chercher Joe (Tekori, N.D.L.R) ce sera chouette
Personnage emblématique du Top 14, Henry Chavancy a franchi une nouvelle barre symbolique durant Racing – Clermont. Le centre francilien a disputé son 400e match sous les couleurs Ciel et Blanc. Un chiffre montrant son attachement au club des Hauts-de-Seine et la longévité de sa carrière.
Le joueur se montrait fier de cet accomplissement, et vise encore plus loin :
"C’était un jour très particulier pour moi. Je suis donc ravi de m’en sortir avec une belle victoire même si j’ai eu peur, à un moment, que ce souvenir soit négatif… J’ai récemment lu que Joe Tekori me devance au classement avec une quinzaine de matchs de plus que moi. Si je peux aller chercher Joe, que j’apprécie beaucoup par ailleurs, ce sera chouette. Mais pour Thibault Privat, je ne suis pas sûr que j’en sois physiquement capable…"
Je suis persuadé qu’aujourd’hui, il était présent avec moi
Léo Berdeu s’est mué en sauveur ce week-end. À l’issue d’une rencontre accrochée, l’ouvreur a passé la pénalité de la gagne pour permettre à Lyon de décrocher une deuxième victoire en autant de matchs. Le demi d’ouverture rhodanien a eu une pensée à la fin du match pour son coéquipier en Espoirs Quentin Gobet,
qui a perdu la vie vendredi dernier dans un accident de voiture :
"J’avais dit à mes coéquipiers que le vent allait tourner et que nous allions peut-être avoir une étoile ce soir à la fin. Cette pénalité n’était pas simple pour moi, j’avais des crampes mais j’avais une étoile au-dessus de la tête. J’ai un hommage à faire à la famille Gobet. C’est un ami qu’on a perdu avant le match, on jouait avec lui en Espoirs… Je suis persuadé qu’aujourd’hui, il était présent avec moi, avec tout le groupe. Je suis content pour moi car quand tu es buteur, c’est un rêve de gosse de donner la victoire sur la dernière action. Ça ne m’était jamais arrivé."