Top 14 : le Stade Français en crise, l'occasion parfaite de faire un coup pour l'USAP ?
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Plutôt utilisé à l'aile depuis 1 an, Alivereti Duguivalu sera titulaire au centre samedi à Paris. Olivier Got - L'Indépendant
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Ce samedi (17 h) face à un club en crise, l'USAP rêve de s'offrir un premier succès loin de ses bases depuis janvier 2021 en Top 14. Mais gare à la bête blessée qu'est le Stade Français.
Une équipe qui sort de deux succès consécutifs (1), l'autre qui a perdu ses deux derniers matches et qui traverse une grosse zone de turbulences (2). La semaine de préparation parisienne a été fortement perturbée suite aux annonces du
Midi Olympique d’un rapprochement entre Laurent Labit, Karim Ghezal et le Stade Français, pour un contrat après la Coupe du monde 2023. Alors que le contrat de l'actuel directeur du rugby, Gonzalo Quesada, court jusqu’en 2024... L'ancien ouvreur s'est d'ailleurs entretenu mercredi avec Hans-Peter Wild, le propriétaire du club, pour discuter de cette situation. Aussi, le vestiaire parisien serait divisé entre les "pro-Quesada" et les "anti-Quesada". Les esprits étaient bien occupés et le match Paris-Perpignan est peut-être parfois passé au second plan.
Indirectement, tous ces événements négatifs autour du Stade Français peuvent profiter à l'USAP qui se rend samedi à Paris pour tenter d'y faire un gros coup. Mais, attention, face une bête blessée, c'est souvent quitte ou double. Soit l'adversaire s'écroule, soit il se rebelle et frappe fort. Les Catalans doivent sans doute espérer que la première situation se présentera à eux. Même si Patrick Arlettaz le rappelle : "Ce n'est jamais le bon moment pour aller jouer le Stade Français, le plus gros budget du championnat, surtout quand on est le plus petit."
Un cocktail de joueurs revanchards et de cadres bien en place
Oui, mais cette USAP a de quoi espérer quelque chose. Elle est en confiance, solide mentalement, et va se présenter avec des hommes morts de faim. Giorgi Tetrashvili, Victor Montgaillard, Andrei Mahu, Kélian Galletier, Matteo Rodor, Jake McIntyre, Théo Forner, Boris Goutard... Un paquet de joueurs qui n'ont pas eu beaucoup de temps de jeu depuis le début de la saison et qui vont devoir montrer les crocs. Surtout quand on sait comment les Catalans sont attendus en terre parisienne, ainsi que le contexte tendu entre les deux clubs depuis des décennies.
Pour répondre à ce combat, le staff catalan a souhaité conserver des guerriers du match contre Castres. Dont notamment le capitaine Mathieu Acebes, qui va enchaîner une troisième titularisation en trois semaines, ce qu'il n'a fait qu'à deux reprises la saison dernière. À 35 ans, l'ailier est le symbole de l'état d'esprit de cette équipe. Et le voir aligné à Paris n'a rien de hasardeux. Le pilier droit Siua Halanukonuka, le deuxième ligne Will Witty, et les trois-quarts Jerónimo de la Fuente et Alivereti Duguivalu restent également dans le XV. Tandis que des joueurs du début de saison comme l'ouvreur Tristan Tedder, le talonneur Seilala Lam ou encore le troisième ligne Lucas Velarte seront sur le banc, accompagnés des Xavier Chiocci, Shahn Eru, Sadek Deghmache, Brayden Wiliame et Akato Fakatika qui auront aussi leur carte à jouer. Ce bon cocktail entre joueurs revanchards et cadres bien en place pourrait faire des étincelles à Jean-Bouin.
Après avoir enfin réussi à mettre fin à la série d'incapacité d'enchaîner deux victoires consécutives depuis 2013 en Top 14, l'USAP veut désormais terminer la série de sept défaites contre le Stade Français. La dernière victoire remonte au 23 février 2013, à Aimé-Giral (32-16), tandis que le dernier succès catalan à Paris est intervenu en mars 2011, à Charléty (9-21), avec les David Marty, Guillaume Vilaceca, Perry Freshwater et Rimas Alvarez-Kairelis, aujourd'hui dans le staff catalan. En plus, des victoires à l'extérieur, cela forge un groupe. Après l'avoir loupée de peu à Pau (16-14) et avoir fait l'impasse à La Rochelle (43-8), les Catalans ont une occasion de s'offrir là un succès de prestige.
(1) L'USAP a battu Toulon (19-13) puis Castres (14-10).
(2) Le Stade Français s'est incliné à Lyon (33-27) et Bordeaux-Bègles (15-10), après une timide victoire contre le promu bayonnais (26-16).
Hugo Bové