Top 14 : la défense, le manque de tranchant… Les coups de cœur et coups de griffes de L’Indépendant après USAP-Toulon
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Tavite Veredamu et l’USAP sont tombés sur une grosse défense, notamment au centre du terrain. L'INDEPENDANT - MICHEL CLEMENTZ
Paul-Roch Bruneton
Lors de chaque rencontre de Top 14, L’Indépendant propose ses coups de cœur et ses coups de griffes. Après la première défaite à Aimé-Giral de la saison contre Toulon (13-22), retour sur la prestation des sang et or.
On a aimé
La défense lors de la première demi-heure
Si finalement les avants toulonnais ont pris le pas sur ceux de l’USAP, pendant un temps, on a cru que le scenario de la saison passée avec des sang et or qui proposent une défense de fer proche de leur ligne allait se reproduire. Toulon dominait en termes de possession et d’occupation. Mais l’USAP ne rompait pas. Mieux, elle semblait ne pas flancher non plus. Le drop d’Enzo Hervé (6e) en est la preuve. Pendant trois minutes, le RCT mettait la pression, sans entrer dans les 10 mètres catalans. Crossdale et Veredamu veillaient en couverture sur les ailes (3e, 4e). Quand les gros repoussaient les assauts. Sous les coups de butoir, Toulon arrivait ensuite à entrer davantage dans dans les 5 mètres, mais l’USAP s’en sortait toujours. Gardant sa discipline. Avant que celle-ci ne commence à s’effriter autour de la demi-heure de jeu dans les rucks (29e, 40e+ 1, 54e). Sur l’ensemble du match, la défense reste un motif de satisfaction. Seulement un essai encaissé, 89 % de plaquages réussis. L’USAP sait répondre physiquement dans le jeu car elle a cédé sur des départs au ras. Mais sa discipline lui coûte finalement cher à force de subir.
On n’a pas aimé
Le manque de tranchant offensif
C’en devient une constante. Et une mauvaise habitude. L’USAP n’arrive pas à reproduire son jeu léché de la saison dernière et de la victoire contre Clermont lors de la 4e journée à Aimé-Giral (33-3). Ce samedi soir, elle a été minée par ses imprécisions. Et les Catalans le conçoivent.
"On a fait trop d’imprécisions. On tombe trop de ballons, on fait des fautes bêtes. On s’est trop précipité dans le jeu au contact. On a fait trop d’erreurs qui font qu’on a jamais su peser plus qu’on pouvait faire", analysait à l’issue du match le demi de mêlée Tom Ecochard. La première demi-heure a été flagrante, avec quatre ballons tombés. La seconde n’a pas été mieux. C’est pourquoi l’USAP n’a passé que 16 % de son temps balle en main dans les 22 mètres toulonnais. Les Catalans ont aussi trop usé de remises intérieures, stéréotypant son jeu et n’apportant que peu de franchissements car les Varois étaient solides au centre du terrain. Ce sont d’ailleurs souvent les gros impacts qui ont causé les en-avants. Frustrant, car, quand l’USAP mettait de la vitesse, on sentait qu’elle pouvait déborder des Toulonnais bien plus à l’aise dans l’affrontement direct. Mais les imprécisions ont miné ses chances.
Les résultats de la journée
C’est le charme des matches à 21 h (ou pas). Quand l’USAP est entrée sur sa pelouse, elle savait qu’elle avait la pression des équipes derrière elle au classement : Vannes a gagné à l’extérieur, à La Rochelle (14-23), quand Montpellier a pris le bonus défensif à Bordeaux (9-6). On peut aussi y ajouter Pau, qui l’a emporté logiquement à domicile contre Lyon (29-15). Conséquence : l’étau se resserre entre la 10e et la… dernière place. Lyon, en position de barragiste, est à 18 points, seulement un de moins que l’USAP. Vannes, lanterne rouge, n’a plus que quatre points de retard. Devant, le Top 6 est à quasiment 10 points. Les écarts commencent à se creuser. Et, à l’issue de ce bloc de deux matches à zéro point, l’USAP regarde donc davantage derrière, même s’il faut aussi constater que les Catalans comptent deux points de plus que la saison dernière après onze journées.