Top 14 : "J’ai honte ! Ils nous ont défoncés"... après la défaite contre Montpellier, les mots forts du manager de l'USAP Franck Azéma
À Béziers, Paul-Roch Bruneton14/09/2024 à 19:43
Franck Azéma a pris la défaite pour lui.L'INDEPENDANT - MICHEL CLEMENTZ
C’est une défaite qui fait forcément mal au vu de la prestation et du score…
Oui, parce qu’on s’est fait corriger pendant plus de 80 minutes. Ça fait mal parce que tu fais venir ton public ici et… J’ai honte ! Bravo à Montpellier. Ils nous ont défoncés constamment. Chaque collision a été perdue, chaque mêlée a été perdue, sur toutes les phases statiques on est dominés, on a perdu le territoire et la possession. Il n’y a pas une statistique qui est positive pour nous. On est tombés contre plus fort. Quand on a autant de manques qu’aujourd’hui, je le prends pour moi. On peut se dire qu’on s’est manqués tactiquement. Mais je dois raconter trop de salades pour que le discours soit bien passé et qu’on se retrouve dans une situation comme ça. Donc j’en prends la responsabilité, et je ne fais pas semblant, c’est la vérité. C’est mon job de mener les choses. Et, aujourd’hui, on était pauvres dans tout ce qui représente l’identité de notre club, c’est pour cela que ça fait honte.
Aviez-vous senti des signes cette semaine qu’une telle contre-performance était possible ?
Non, pas vraiment. Les garçons ont travaillé fort dans l’intensité et les choses comme ça. Comme quoi, les datas ne font pas tout. L’affrontement et la férocité que tu peux mettre dans l’engagement étaient aujourd’hui du côté de Montpellier.
Qu’a-t-il manqué lors de ce match ?
Tout ce qu’on vient de dire, ça fait déjà beaucoup ! Et ça commence par là : l’intensité qu’on peut mettre dans chaque combat. Aujourd’hui, la touche, la mêlée, la défense, les jeux au pied, jamais on a été capables de renverser ou déborder Montpellier. Donc on reste tout le temps en dedans. Il y a seulement l’entame de deuxième mi-temps où on marque un essai et on a une opportunité derrière, mais après ça s’arrête là et ça a duré, je pense, cinq minutes. C’est le constat, c’est facile. Maintenant, c’est comment trouver les solutions. La semaine prochaine, on va à Castres, nous sommes qu’à la deuxième journée et c’est une épreuve tous les week-ends et si nous ne sommes pas prêts à relever ce défi-là, tu subis. Aujourd’hui, on a subi.
En fin de première mi-temps, il y a plusieurs pénalités proches de la ligne de Montpellier, est-ce que vous pouvez regretter de ne pas avoir pris les points ?
C’est à l’image du match. Ils ont été en place physiquement et mentalement. Ils étaient revanchards, ça se ressentait et notamment dans ces phases-là devant la ligne. On a tapé dans un mur. Mais à ce moment-là, ils font énormément de fautes et à mon sens ils doivent prendre un deuxième carton pour une faute à nouveau cynique à 5 mètres de la ligne. Mais bon, peut-être même à 13 ils n’auraient pas lâché. On n’a pas réussi à péter le mur.
Quand tu te fais casser la gueule, en principe, tu n’en ressors pas indemne.
Vous aviez des certitudes dans certains secteurs de jeu jusqu’à présent, comment expliquer que l’équipe se soit perdue en touche et en conquête notamment ?
Les certitudes sont à remettre en question chaque semaine. Chaque lundi, il faut se remettre en question. En mêlée, encore une fois, d’une semaine à l’autre, il faut être constant. La semaine dernière était positive, cette semaine non. C’est un édifice collectif et aujourd’hui on a subi.
Vous avez été beaucoup pénalisés dans les rucks, comment l’expliquer ?
Parce qu’on a été dominés et qu’on n’a pas été capables de prendre l’ascendant. On n’a pas gagné les collisions. On a reculé systématiquement et petit à petit on se met à la faute. On en revient toujours à ce qui est déterminant : les phases de collisions. Et c’est la conséquence de l’aspect physique que tu subis.
Vous ressortez avec beaucoup de casses en plus…
Oui, mais quand tu te fais casser la gueule, en principe, tu n’en ressors pas indemne. Ce n’est donc pas surprenant. C’est un sport de pression : soit t’avances, soit tu recules. On a reculé aujourd’hui. Mais, encore une fois, je le prends pour moi parce qu’il y a trop de choses négatives pour que ce ne soit qu’un secteur qui nous manque. Je me pose des questions par rapport à ça.
Vous n’avez pas su emmener le public avec vous aussi…
On n’a pas réussi à emballer nos supporters qui ont dû faire 2 h de route aller-retour pour venir nous voir. Forcément c’est frustrant, mais c’est normal, parce que cela vient de l’énergie que nous générons. On a eu une séquence avec deux, trois plaquages offensifs et de suite on a senti que ça venait derrière. Mais on n’a pas été capables de répéter ça régulièrement.