Top 14 – Indignés après les incidents à Pau, les supporters de l’Usap veulent faire le ménage
Par Remy Rugiero
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Les supporters de Perpignan étaient nombreux pour le déplacement à Pau. Icon Sport - Scoop Dyga
Publié le 10/06/2024 à 16:55 Mis à jour à 17:13
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Les incidents qui ont lieu au Hameau samedi dernier entre supporters lors de la rencontre Pau – Perpignan, ont choqué dans son intégralité le monde du rugby. Les Penyes (associations) de l’Usap tenaient à réagir, entre désolation et colère, face à quelques individus qui auront écorné l’ovalie.
Des scènes dont on se passerait volontiers, où la violence prend le dessus dans une enceinte sportive.
Ce qui s’est déroulé au Stade du Hameau samedi dernier dans une partie de la tribune entre Palois et Perpignanais fut grotesque. Entre provocations et joutes verbales qui font de plus en plus partie inhérente du décor, les coups sont tombés cette fois-ci. Les limites de l’acceptable furent franchies, laissant place à la sidération. Si le comportement de quelques individus doit être fermement condamné, la plupart des présidents des différentes Penyes du club catalan sont meurtris. Par ces événements et les répercussions qu’elles peuvent engendrer tout en n’occultant pas les mesures à mettre en place pour assainir définitivement les travées.
Jean-Claude-Gil n’était pas présent lors de cet épisode calamiteux. Mais son passé de président des Els de Paris amb l’Usap donne un éclairage nécessaire à la situation, il s’explique :
"Premièrement, je pense que le club va convoquer toutes les Penyes pour faire le point. Ce qui se produit maintenant est inadmissible. Depuis 17 ans, je me suis occupé de cette antenne sur Paris, nous nous sommes déplacés partout en France et à l’étranger. Nous avions édité une charte, sur le comportement du supporter. L’excès n’a pas sa place et le respect doit prévaloir sur tout." Il note surtout un changement d’attitudes chez certains, il poursuit :
"On n’en venait pas aux mains pour du chambrage. Si des provocations ont eu lieu à Pau, il faut savoir y résister. Il y a une clientèle de jeunes qui a changé, pas les mêmes codes peut-être. À nous responsables d’associations de recadrer et ce n’est jamais évident, car vous ne connaissez pas la réaction que peut avoir la personne en question."
Prévention et fermeté à l’ordre du jour
Régis Fior, le président des Farfadets fut absent du déplacement également. Les retours qu’il s’est procurés sont clairs à ses yeux :
"Les Catalans sont restés à leur place. C’est un mouvement de pseudo-supporters palois qui sont allés à l’encontre des nôtres. Puis une altercation s’est produite, on sent tellement de tension et ce côté électrique dans les tribunes. La dérive débute souvent par les réseaux sociaux, ce n’est pas une Penye qui a été visée samedi, mais des supporters qui avaient fait le voyage par leurs propres moyens. L’Usap déplace beaucoup de monde, certains peuvent être déraisonnables. Dans notre association, il y a un règlement intérieur, et ça ne bronche pas." Que faire pour éviter que la situation s’envenime alors ? Il détaille :
"Encadrer encore plus. Quand il y a eu une amende à Perpignan, on a su qui c’était, et l’individu en question a été dégagé. Il ne faut plus hésiter maintenant et on les sortira du stade."
Jean-Marc Pastoret a vécu l’échauffourée à quelques mètres de lui. Le président des Barretines donne sa version des faits :
"Nous faisons tous les déplacements. Puis il y a eu des provocations et des gestes, on a calmé le jeu sans donner suite à cette bêtise." D’après son témoignage, le ton est monté :
"quand des supporters palois sont descendus de la tribune pour venir en découdre avec des Catalans présents en pesage. On traite les supporters des Sang et Or de voyous, alors qu’il n’y a eu aucune volonté d’en arriver là. À la fin du match, nous avons attendu que les joueurs de la Section passent devant nous pour les applaudir et nous avons fini avec la plupart des Palois pour le verre de l’amitié." Le président de la Penye n’oubliant pas l’essentiel :
"Nous avons pas mal de jeunes dans notre groupe. Si parfois, il faut les canaliser, je préfère les avoir avec moi pour les guider, plutôt que de les laisser livrés à eux-mêmes."
"Des tensions existent, des solutions aussi"
Vincent Panabieres, l’actuel président des Els Trabucayres amb l’Usap, était un peu plus loin lors des bagarres. Avec le souhait de taper fort :
"On ne peut plus se plaindre que tous les week-ends, il se passe des choses, alors qu’il ne se déroule rien dans les autres stades. Si nous ne faisons pas notre propre nettoyage, la saison prochaine va être compliquée. J’en ai marre que 4 ou 5 abrutis fassent passer la majorité des supporters pour des hooligans. Il y a des caméras partout, des identifications, c’est facile de les éjecter du stade avec mise à l’épreuve. Des tensions existent, des solutions aussi. Ceux qui sont nuisibles au club doivent rester chez eux. Car à ce rythme, nous aurons un huis-clos, arrêtons de dire que ce n’est pas nous et les autres. La personne qui ne respecte pas ce cadre, doit comprendre qu’elle n’est pas représentative de l’Usap." Une lassitude perceptible, une amertume palpable alors que les hommes de Franck Azéma ont réalisé une saison sportive exceptionnelle.
Alors que le président François Rivière est attendu sur sa prise de position concernant cette actualité,
les Catalans ont déjà été sanctionnés de 25 000 euros d’amende après les débordements constatés face à Clermont ainsi que
10 000 euros pour utilisation de fumigènes lors du déplacement à Montpellier.
La Section paloise quant à elle, à décider de porter plainte contre les supporters de l’Usap suite à des destructions de matériel et un stadier blessé au visage.
