Samedi lors d'USAP-Vannes (16 h 30), une vieille connaissance va refouler la pelouse d'Aimé-Giral. Le troisième ligne Karl Chateau, qui a passé plus de huit ans à Perpignan (2013-21), va retrouver ses anciens coéquipiers et le public catalan. Pour son plus grand plaisir.
Qu’est-ce que vous évoque ce retour à Perpignan ?
Moi, clairement, dès que je suis parti, c’était un de mes objectifs d’un jour revenir à Aimé-Giral pour jouer contre l’USAP. J’ai mis un peu de temps, mais finalement j’y suis arrivé avec Vannes. Et c’était aussi un objectif de la saison d’être prêt pour vraiment pouvoir jouer ce match. Donc, normalement, si tout se passe bien, je devrais jouer. Je suis super heureux. Et ça va forcément, tout au long de la semaine, me rappeler pas mal de souvenirs. J’attends ce match avec impatience !
Quand vous êtes parti de l’USAP en novembre 2021, pensiez-vous un jour retrouver le Top 14 ?
Je ne savais vraiment pas. Au début, j’avais l’opportunité de rester à Colomiers suite à mon départ en cours de saison de Perpignan, ou bien d’aller à Vannes. Et j’ai choisi Vannes notamment pour ce projet-là. Sur les deux clubs, c’était celui qui avait le projet le mieux construit et les ambitions les plus hautes pour aller jouer en Top 14. C’était un objectif ambitieux. C’est pour ça que ça m’a plu. C’est sûr que, au premier abord comme ça, Vannes n’avait pas l’étiquette comme peut l’avoir Oyonnax de temps en temps, ou Brive cette année, d’équipes qui visent le Top 14 très rapidement. Mais on l’a fait en deux ans, donc c’est top.
Vous êtes resté un peu plus de huit ans à Perpignan. Ce passage en Catalogne vous a-t-il construit ?
Totalement, totalement ! Ça m’a construit sur plein d’aspects. C’est vrai que c’est à Perpignan qu’en tant qu’homme, même si à Toulouse j’avais un peu commencé, que tout s’est construit pour moi. Mes amitiés se sont renforcées, voire des nouvelles se sont créées. Ma compagne est de Perpignan. On a construit beaucoup de choses. Et en tant que joueur forcément, on a eu un groupe qui est resté assez fidèle au club, avec lequel j’ai joué pendant très longtemps. Un staff, aussi, qui est resté 3, 4, 5 ans. Ça m’a permis de me développer sur plein d’aspects. Les souvenirs sont encore bien présents. Aujourd’hui, c’est sûr qu’il y a beaucoup de choses qui transpirent de ce club et cette ville.
On craint l’USAP sur ses forces historiques.
Et ce week-end vous allez donc affronter vos amis, à Aimé-Giral…
Du coup, ça m’est jamais trop arrivé d’affronter des amis sur un terrain. Mais là, que ce soit Tom
(Ecochard) ou Alan
(Brazo), ça fait partie de mes meilleurs amis. Les jouer à Aimé-Giral, ce sera vraiment un moment spécial. J’ai déjà pu jouer contre Julien Farnoux
(ancien arrière de l’USAP de 2014 à 2022, aujourd'hui à Grenoble), avec qui on a eu de très bonnes relations. Mais c’était dans deux clubs différents, donc ça reste différent. Là, c’est vraiment de les revoir et les rejouer sur un stade où on a connu beaucoup de souvenirs en commun. En plus, on aura deux maillots à défendre avec une période qui est importante pour les deux clubs.
Vous parliez de Tom Ecochard et Alan Brazo. Trouvez-vous qu’ils symbolisent cette USAP-là ?
Oui, car ils ont des parcours où je pense qu’on ne leur a rien donné. Alan est allé se le chercher. Il n’était pas forcément amené à faire une carrière de joueur. Et, au fil des années, il s’est imposé, réimposé sur son poste et aussi dans le tissu local. Tom, c’est pareil. Il a eu pas mal de turbulences avec le club. Il a connu les plus hauts et les plus bas autant collectivement qu’individuellement. Il aurait pu partir à un moment donné, mais il n’a jamais rien lâché. Ce sont deux joueurs qui représentent parfaitement le club. Malgré les hauts et les bas, ils sont toujours là. Ils se battent toujours. Ils ont l’amour du club qui les maintient toujours au plus haut.
Du côté de Vannes, comment analysez-vous cette équipe de l’USAP ?
On craint l’USAP sur ses forces historiques. Depuis le début de la saison, à chaque fois qu’il y a une performance de leur part, c’est beaucoup de combat et beaucoup d’agressivité sur les zones de ruck. Une mêlée qui est plutôt conquérante et qui les met aussi très bien dans le match. La semaine dernière, même s’il y a eu une défaite au Racing, la mêlée a été ultra-performante. Il y a plein de matches où ils récoltent beaucoup de pénalités. C’est ce qu’on craint forcément de l’USAP. Cet engagement, et cette ambiance d’Aimé-Giral qui fait que les joueurs se subliment et sont capables de donner encore plus que ce qu’ils donnent ailleurs.
Sentez-vous que ça peut être le match de la bascule pour vous ?
On a eu un début de saison où il y a eu la découverte de ce Top 14 assez brutal avec cette réception de Toulouse (défaite 18-43). On a mis 3-4 matches avant de vraiment prendre la mesure du championnat. Ça a été une découverte. Aujourd’hui, je pense qu’on se construit petit à petit. Ce match à Perpignan, c’est déjà un premier duel. Dans le contexte d’aujourd’hui, par rapport à leurs blessés, il peut y avoir une opportunité. Maintenant, je pense qu’on va y aller sans forcément la pression du résultat. Mais il faut y aller tout en respectant cette équipe-là parce qu’on sait très bien ce qui peut nous arriver à Aimé-Giral. Surtout que nous, sur nos sorties, on a quand même pris énormément de points à chaque fois. On en a pris 50 à Toulon, 50 à Clermont… L’objectif, c’est vraiment de faire un match consistant à l’extérieur parce que depuis le début, on a eu tendance à prendre beaucoup de points.
