Top 14 : "Il faut qu’on soit pied au plancher dès la première action", insiste l’arrière de l’USAP, Antoine Aucagne, avant de recevoir Vannes
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Antoine Aucagne est en train de trouver des repères à ce poste de 15 qu’il connaît moins. L'INDEPENDANT - MICHEL CLEMENTZ
Paul-Roch Bruneton
L’ouvreur repositionné à l’arrière par le staff de l’USAP va retrouver, ce samedi (16 h 30), une équipe de Vannes qu’il a beaucoup côtoyée en Pro D2. Et pour remporter une victoire importante, il veut gommer ce qui a fait défaut plusieurs fois cette saison à lui et ses coéquipiers : les entames de matches.
Comment appréhendez-vous cette réception de Vannes (samedi à 16 h 30), après la frustration de ne rien avoir ramené du déplacement au Racing (défaite 30-23) ?
C'est un match important. D’une part parce qu’il est à domicile et il faut bien terminer ce premier bloc de neuf matches, et parce que c’est un concurrent direct par rapport à la position où on est actuellement (13e). Il va falloir mettre les ingrédients dès l’entame du match. C’est ce qui a pêché la semaine dernière au Racing. C’est un peu sur quoi le staff a appuyé après le retour vidéo. Mais c’est un beau match en perspective.
Le classement du moment rajoute un peu de pression…
Forcément, ils ont fait une belle performance la semaine dernière contre Castres à domicile (victoire 34-28). Je pense qu’ils ont envie aussi de terminer ce bloc de neuf matches en beauté pour ne pas le finir derniers. Si on était à leur place, on viserait une victoire ici samedi. À nous de faire ce qu’il faut pour remporter au minimum quatre points et la victoire, qui est très importante pour bien finir.
Le fait de ramener aucun point du Racing vous a-t-il servi pour travailler cette semaine ?
Oui, cela nous a servis. Mais, hormis les 20 premières minutes, je pense qu’on a fait 60 minutes où on tient tête au Racing. Mais il y a 20 minutes où on est inexistants. C’est ce qu’il faut qu’on arrive à corriger. Parce qu’on l’a vu pendant les 60 dernières minutes, si on arrive à mettre tous les ingrédients, tout au long d’un match, je pense qu’on peut être une équipe solide et ramener des points à chaque match. C’est de ça qu’il faut qu’on s’inspire. Mais c’est un peu le mal qu’on a depuis le début d’année : on entame rarement bien nos matches. Et, sur la fin de partie, on est toujours à courir derrière le score. Ça nous a souri plusieurs fois à domicile. Mais on ne pourra pas toute la saison jouer qu’une mi-temps ou 60 minutes. Il faut qu’on soit pied au plancher dès la première action.
Qu’est-ce que vous pensez de cette équipe de Vannes que vous avez affrontée l’année dernière en Pro D2 avec Aurillac ?
Ils ont un jeu un peu anglo-saxon. Ils ont des sorties de camps assez propres, du jeu au pied de pression, notamment avec leur demi de mêlée Michael Ruru. Ils ne s’exposent pas trop dans leur camp, par contre, une fois qu’ils sont dans le terrain adverse, ils essaient de multiplier les temps de jeu. Ils ont de belles individualités en troisième ligne et au centre du terrain pour franchir. C’est une équipe qui a pris le temps de se régler sur les deux, trois premiers matches, avec un calendrier pas facile pour se mettre dans le bain du Top 14. Mais là, on voit que sur les quatre ou cinq derniers matches, ils s’y sont faits et à chaque fois qu’ils affrontent une équipe, ils leur posent de gros problèmes. Il va falloir être très vigilant.
Personnellement, comment vous sentez-vous après ce début de saison et ce repositionnement à l’arrière ?
C’est vrai que je préfère et j’ai plutôt l’habitude de jouer au poste de 10. J’essaie de prendre toutes les occasions qui me sont présentées pour faire les meilleures performances possibles. J’espère que j’aurai de nouveau l’opportunité de jouer en 10, mais c’est à moi d’être bon en 15 quand je joue. J’ai un peu moins de repères à ce poste. Peut-être qu’avec le temps, je me sentirai de mieux en mieux. Mais pour l’instant, j’essaie de prendre toutes les occasions qui se présentent à moi pour progresser à ce poste et faire les meilleures performances possibles.
On a le sentiment que vous trouvez petit à petit ces repères parce que vous enchaînez les matches…
Oui, j’enchaîne, c’est bien, et je suis content de ce point de vue là. Après, je pense que je peux être meilleur encore en 15. Je ne peux pas dire que je sois très satisfait de mes performances. Il faut que je progresse à ce poste. J’espère aussi que l’opportunité en 10 se représentera rapidement.
Comment se passe l’entente avec Tommaso Allan ?
On alterne pas mal dans le match. C’est lié au plan de jeu parce que, lui, avait l’habitude de jouer en 15 avec Jake (McIntyre). Ils alternaient aussi pas mal. Après, lui est en charge dans un premier temps de l’animation. S’il est pris dans un ruck ou autre, j’essaie de prendre le relais et d’animer à mon tour. On essaie d’avoir une connexion. Je pense qu’on s’entend assez bien sur le terrain et au fil des matches, ça va s’améliorer.
Vous venez de découvrir le Top 14. Après plusieurs matches, comment avez-vous réussi à gérer l’écart entre la Pro D2 et le Top 14 ?
L’écart existe forcément. Mais j’ai envie de dire qu’en Top 14, physiquement, tous les joueurs sont hyper prêts. Il n’y a quasiment pas de points faibles dans une équipe, alors qu’en Pro D2, on peut cibler tel ou tel joueur en se disant peut-être que physiquement, on va plus ou moins attaquer dans sa zone. En Top 14, ça n’arrive pas. Après, sur le rythme de jeu, j’ai réussi assez bien à m’y faire. La Pro D2, je pense que ça a quand même vachement progressé ces cinq, dix dernières années et ça s’est rapproché du Top 14. Il y a une passerelle et elle est claire. On le voit avec Vannes qui s’est quand même rapidement adapté. Même s’ils ont recruté, il y a quand même beaucoup de joueurs de Pro D2 dans leur effectif et ils font des bonnes prestations. Je pense que le niveau a eu tendance à se resserrer sur ces dernières années. Il y a encore une marche sur l’aspect physique, mais la Pro D2 se rapproche de plus en plus du Top 14.