Top 14 : "Il faut continuer à gagner et montrer qu’on est conquérants", assure Tom Ecochard, le demi de mêlée de l’USAP, avant la reprise du championnat
Hugo Bové05/09/2024 à 09:26
Tom Ecochard aura encore plus de concurrence à son poste cette saison. L'INDEPENDANT - MICHEL CLEMENTZ
Pour sa treizième année avec les professionnels à l’USAP, le demi de mêlée Tom Ecochard (31 ans) espère réaliser une encore meilleure saison que la précédente. Que ce soit sur un plan personnel, mais surtout collectif.
Comment se sont passées ces sept semaines de préparation ?
Bien ! Mais, une préparation, elle se passe bien si les résultats suivent quand le championnat démarre. Pour l’instant, ça va, il y a de la bonne humeur et tout le monde intègre bien les choses. Physiquement, on se prépare bien. Mais la vérité, ce sera le terrain quand le championnat va arriver.
Vous avez eu deux semaines de plus de préparation par rapport à l’année dernière. Est-ce un avantage ?
Oui, car on a pu attaquer le rugby plus vite, et on a eu le temps de faire des choses autour de la cohésion. Ce qu’on n’avait pas pu faire la saison dernière puisque c’était une année Coupe du monde. Le championnat avait repris bien plus tôt
(le 19 août, NDLR). Donc j’ai l’impression que ça a facilité l’intégration des nouveaux. Ce qui n’avait pas été le cas l’année dernière parce qu’il y avait beaucoup de joueurs absents, des internationaux… Mais toutes ces bonnes choses ne seront validées que par de bons résultats dès le début de la saison.
Justement, ce début de saison, ce serait bien d’enfin le réussir…
C’est un objectif de bien démarrer le championnat, parce qu’à chaque fois on s’est tiré une petite balle dans le pied, et après ça demande beaucoup d’énergie pour revenir, pour regagner de la confiance… D’autant plus que, du coup, on court derrière le classement et les points, et ce sont des saisons dures. Donc si on pouvait bien démarrer, avoir un matelas et surfer sur cette confiance dès le début de saison, ce serait positif pour tout le monde.
La dynamique de la saison dernière est-elle encore là ?
Oui et non. Je trouve quand même qu’il y a de la confiance dans ce qu’on fait, il y a des repères communs. Après, ce championnat, c’est l’école de l’humilité. Tout est remis en question tous les ans. Les équipes qui ont fait une grosse saison l’an dernier ne seront pas forcément en haut cette année. Et vice-versa. Il n’y a pas à réfléchir. Il faut juste travailler très fort. On a un effectif étoffé et il faudra compter sur tout le monde. On l’a vu la saison dernière, il y a toujours des blessés dans une saison, des joueurs qui se révèlent en fin de saison. Il faut bosser sur tous les fonds de jeu, et si on peut être performants sur le premier match…
C’est encore plus vrai chaque saison, mais l’USAP semble vraiment avoir un effectif étoffé pour cet opus 2024-2025…
C’est ce que le club veut, et ce que prône Franck
(Azéma, NDLR). Aujourd’hui, on ne peut pas compter sur 23 joueurs pour faire une saison de Top 14 et de coupe d’Europe. Aujourd’hui, Franck a mis de la concurrence à tous les postes et il faut s’en nourrir. De cette concurrence, de cette émulation, travailler dur… Et que chaque performance individuelle tire l’équipe vers le haut.
Je veux aider l’USAP à grandir, je ne lâcherai rien.
Quel est l’objectif du groupe ?
Faire une belle saison et mieux que la saison dernière ! Faire un Top 10, ce serait bien. De toute façon, on ne peut pas démarrer une saison en se disant qu’on veut faire moins bien.
Le maintien n’est plus d’actualité ?
Non. Parce qu’on a terminé 10es, et qu’on essaie de se baser sur ce qu’on a fait. Dans la vie, on veut progresser. On ne veut pas régresser. Donc on ne veut pas parler de quelque chose qu’on a essayé de mettre de côté. Après, on sait aussi que ça reste une possibilité et que ça peut arriver. Personne n’est à l’abri. Il faut rester très humbles ! Mais, en termes d’objectifs, on ne peut pas se dire qu’on va faire un access-match ou autres.
Trouvez-vous que l’image de l’USAP a changé aux yeux du grand public ?
Elle a changé en fin de saison. Mais une image peut changer très rapidement dans une saison. C’est vrai qu’à partir de février, les gens ont cru un peu plus en nous. On nous a même peut-être vus plus beau que ce qu’on était à un moment donné. Maintenant, ça va être remis en question. On va aller à Bayonne, "recevoir" Montpellier… Une saison, c’est un équilibre très instable. Donc, cette image, on doit l’entretenir dans le bon sens du terme. Il faut continuer à gagner et montrer qu’on est conquérants.
L’USAP a recruté Gela Aprasidze et James Hall pour renforcer le poste de numéro 9. Qu’est-ce que ça vous inspire ?
C’est un poste que le club veut renforcer depuis un moment. On a passé de nombreuses saisons avec Sadek (Deghmache) et Matteo (Rodor, désormais parti à Valence-Romans en Pro D2). Et le club a voulu prendre d’autres demi de mêlée. Tant mieux si ça fait progresser le groupe, et si ça nous fait progresser Sadek et moi. Je vais prendre tout ce qu’on me donne. Je suis prêt à toujours faire passer le groupe avant moi et toujours prêt à jouer le plus de matches possibles. J’aimerais continuer à performer, jouer et prendre du plaisir. Je vais avoir 32 ans, je suis un privilégié de faire ce sport, et encore plus ici dans ce club qui est extraordinaire par son identité. Je veux aider l’USAP à grandir. Je ne lâcherai rien.