Top 14 – Finale : comment l’ancien deuxième ligne de l’USAP Piula Faasalele est devenu le "papy" du vestiaire du Stade Toulousain
Laissé libre par l’USAP la saison dernière, Piula Faasalele, 36 ans, avait signé à Toulouse pour dépanner pendant la Coupe du monde. Il est finalement resté en Haute-Garonne toute la saison et à l’occasion de faire le doublé Coupe d’Europe – Championnat vendredi soir à l’occasion de la finale du Top 14.
"J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie ! J’ai toujours poursuivi un… "purpose" (un but, NLDLR)
. Et j’ai tracé mon chemin, celui que Dieu nous trace, que nous suivons et qui fait que notre vie devient ce qu’elle est." De sa voix posée, Piula Faasalele, 36 ans, retrace cet incroyable chemin qui l’a conduit de Porirua, banlieue de Wellington, jusqu’au sacre Stade Toulousain, en passant par Niort, La Rochelle, Toulouse et… l’USAP…
Vendredi dernier, à Bordeaux, il est entré en jeu pour la dernière demi-heure de cette demie de Top 14 acharnée, où son mental de guerrier a aidé le Stade Toulousain à s’extirper des griffes du pack rochelais. Au bout de l’effort et de la souffrance, une trentième finale de championnat pour les Toulousains, programmée ce vendredi 28 juin, la septième pour Piula après avoir déjà gagné le titre européen en mai dernier.
Un retour en terre connue
Un destin inespéré il y a un an lorsque l’USAP a décidé de ne pas prolonger son contrat après quatre ans de bons et loyaux services alors même qu’il souhaitait rester. Une aubaine pour Toulouse et Ugo Mola, en quête de cadres pour aider à l’éclosion de sa jeunesse dorée, et pallier en début de saison aux absences des (très) nombreux internationaux partis jouer la Coupe du monde.
"C’est Ugo qui m’a fait signer, explique Faasalele.
Il m’a demandé ce que j’envisageais pour la saison. Je lui ai expliqué la situation et il m’a demandé : "tu veux revenir à la maison " ? J
’ai dit oui ! Ma famille est restée vivre à Théza, je faisais les allers-retours les jours de repos."
Faasalele avait déjà porté le maillot rouge et noir (2016-19) avant de signer à Perpignan.
"J’ai retrouvé beaucoup de têtes connues, raconte-t-il.
Et plein de jeunes pour qui je suis devenu "papy". Mathis (Lebel), Paul (Costes), Théo (Ntamack), Clément (Vergé) ont souvent été à mes côtés. Je les ai aidés à prendre confiance en eux, à grandir."
Dans le partage et la transmission
Piula le philosophe, qui réfléchit et conseille, a aidé à l’éclosion de cette bande de jeunes loups.
"Le chemin que tu suis, explique-t-il,
tu le construis par le travail, les sacrifices, les blessures, les bons et les mauvais moments vécus. Pour avancer dans la vie, je me suis appuyé sur tout ce qui m’a rendu plus fort : un travail acharné, la famille, les amis."
Lui l’aîné d’une fratrie de six enfants, qui partait à l’école, le matin, l’estomac vide parce qu’il n’y avait pas
"grand-chose à la maison" est dans le partage. Il cherche toujours à aider autour de lui.
"C’est mon purpose.. Comment ont dit en français ?" Le but, Piula !
Son but est d’aider son prochain. Alors il a aidé à Toulouse, comme il le faisait à Perpignan. Et son mental de guerrier samoan a fait le reste. Demandez à ses adversaires… Au bout de l’effort, Toulouse s’est qualifié pour une nouvelle finale. Et Faasalele est fier du résultat. Même s’il ne jouera pas la finale,
"je me suis cassé le dos, mes T2, T3, T4 sont touchées…"
Mais il sera encore dans les vestiaires du Vélodrome de Marseille, vendredi soir, pour dispenser la bonne parole à ses jeunes coéquipiers. Leur montrer le chemin… Le sien le conduira au Pays basque. Il sera à Biarritz la saison prochaine.
"J’ai signé pour une saison, plus une en option." Piula suivra son chemin, une fois de plus.