Top 14 : face à un Toulouse sans internationaux, est-ce l’année ou jamais pour l’USAP à Ernest-Wallon ?
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Nemo Roelofse, Seilala Lam et Tom Ecochard auront peut-être un coup à jouer contre un Toulouse remanié, comme ce fut le cas à Aimé-Giral la saison dernière. Independant - Olivier GOT
Paul-Roch Bruneton
Le Stade Toulousain compte un large nombre d’absents, comme souvent lors de la période des doublons. Et, cette fois-ci, l’USAP en bénéficie après deux semaines de repos et après avoir enregistré quelques retours. De quoi, peut-être, espérer repartir avec au moins un point de Toulouse, une première depuis 11 ans.
Il n’est jamais évident de préparer un groupe en se disant :
"On va faire un coup à Toulouse". Les équipes le tentent toujours, c’est le but de la compétition. Mais y croire profondément, c’est autre chose. On cherche plutôt d’autres leviers, en espérant qu’au bout il y ait une bonne surprise. C’est d’ailleurs souvent comme ça que l’USAP abordait ses déplacements à Ernest-Wallon avec, en plus, un large turnover. Et parfois, la surprise n’était loin. Comme la saison passée, avec une défaite de neuf points (43-34) au gré d’une seconde période de feu qui a failli faire office d’incroyable remontada.
Mais, depuis la première remontée de l’USAP en Top 14, en 2018, ce genre de performances est denrée rare. Sur les trois victoires catalanes contre Toulouse depuis cette année-là, aucune n’a été signée à Toulouse. En Haute-Garonne, l’USAP a à chaque fois encaissé plus de 30 points. Pire, en 15 ans, les sang et or n’ont empoché que cinq points à Ernest-Wallon : une victoire en février 2013 (19-18), et une défaite bonifiée en novembre 2011 (17-21).
Dix-sept absents à Toulouse
Mais, ce samedi (16 h 30), pour ce retour à la compétition après deux semaines de trêve internationale, les signaux semblent bien moins foncés. D’abord parce que l’USAP a changé. Elle est plus forte. Elle est sur une meilleure dynamique qu’à l’accoutumée (9e avec 3 victoires en 5 matches). Et elle tend à mieux s’exporter. Ses matches à Bayonne (défaite 21-19) et au Racing (défaite 30-23) le prouvent. Mais aussi parce que le Stade Toulousain qu’elle va affronter n’est pas l’ogre qui domine le Top 14. Dix-sept joueurs devraient manquer à l’appel. Certes, on a coutume de dire que Toulouse possède trois équipes compétitives, mais quand même... Cyril Baille (cheville), Paul Costes (cheville), Santiago Chocobares (genou), Joshua Brennan (plancher de l’orbite) et Richie Arnold (épaule) sont blessés. Julien Marchand, Peato Mauvaka, Emmanuel Meafou, Thibaud Flament, Alexandre Roumat, François Cros, Antoine Dupont, Naoto Saito, Ange Capuozzo, Jean Cruz Mallia, Thomas Ramos et Blair Kinghorn sont avec leur sélection respective. Seuls les internationaux Anthony Jelonch, Matthis Lebel et Pierre-Louis Barassi, appelés avec le groupe France mais ne figurant pas dans
les 23 qui vont affronter l’Argentine ce vendredi (21 h 10), devraient être à disposition d’Ugo Mola pour la réception de Perpignan.
Ainsi, difficile d’imaginer que ce n’est pas le moment idéal pour affronter le Stade Toulousain. L’USAP aussi traîne ses blessés. Mais elle a su performer sans certains de ses joueurs à l’infirmerie et elle enregistre des retours importants (Duguivalu, Crossdale, Joseph, Roelofse).
Jamais le staff sang et or ne bombera le torse avant d’aller sur la pelouse du champion de France et d’Europe. Mais il a des raisons de croire qu’un coup est jouable. Des Catalans frais après deux semaines de coupure, des certitudes et des promesses vues sur le terrain en plus du turnover forcé de Toulouse pourraient être la recette d’une réussite rare de l’USAP. Sachant qu’un point de bonus défensif constitue déjà quelque chose d’exceptionnel. Dur de ne pas y croire dans un coin de la tête.