Top 14 : face à Pau, l’USAP doit chasser ses vieux démons pour confirmer son renouveau
Paul-Roch Bruneton
La performance aboutie du week-end dernier contre Clermont (33-3) doit servir de base pour permettre aux Catalans de continuer leur progression face à des Palois (ce samedi à 16 h 30) qui ne leur réussissent pas.
Après le rebond, la confirmation. Après avoir redressé la barre, place désormais à un nouveau cap. Celui des vraies ambitions sang et or. La semaine dernière, contre Clermont (victoire 33-3), l'USAP a réuni tout ce qu’il fallait pour prouver que les trois premières journées étaient des faux pas, que les passages à vide n’étaient plus leur marque de fabrique, et que leurs forces du passé ne sont pas parties avec la vieille pelouse d’Aimé-Giral.
De la folie, des essais, des percées, de la puissance et une défense hargneuse dans une cathédrale bouillante… La recette des succès de la saison dernière, et de celui, donc, contre Clermont. Mais ce dernier match ne doit pas être un coup d’épée dans l’eau. Il doit être une base pour avancer. Et donc, confirmer dans une confrontation somme toute semblable à celle du week-end dernier, ce samedi (16 h 30) contre Pau, à la maison.
Les Béarnais arrivent en Pays catalan avec une équipe armée pour faire un coup, renforcée par
le retour d’Hugo Auradou. Ils sont en confiance après une belle victoire contre le Stade Français (30-16). Et, surtout, ils se déplacent chez des Catalans qu’ils savent battre. La saison dernière, c’était deux victoires en deux matches pour la Section, dont une à Aimé-Giral, quasiment à la même époque (4e journée) avec un 32-10 infligé en seconde période (24-39 score final). La statistique prend même de l’ampleur si on y ajoute toutes les confrontations entre Catalans et Palois depuis la remontée de l’USAP en Top 14 en 2021, car elle n’a gagné qu’une seule fois en six matches (le 18 février 2023, 49-29).
Traduire la progression avec plus de points
L’objectif est donc clair : vaincre ses vieux démons contre cette formation béarnaise pour s’offrir un vrai bon début de saison.
"Rien n’est acquis. Il faut qu’on continue à travailler pour démontrer encore beaucoup de choses, lance le pilier droit Pietro Ceccarelli.
Il faut maintenir ce que nous avons fait de bien, mais il faut aller au-delà. Il y a eu beaucoup d’engagement contre Clermont, mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas monter d’un cran et en montrer encore plus contre Pau."
Néanmoins, ce samedi, il faudra être meilleur sans l’homme à la pointe du combat, Jacobus van Tonder, sans l’un de ses meilleurs porteurs de balle, Posolo Tuilagi, ni son meneur de jeu, Jake McIntyre. Mais l’USAP s’y était préparée. Là où ce genre d’absences auraient pu semer la panique voilà quelques années, cette saison, les Catalans sont prêts et armés pour se jeter dans ce match charnière.
"Les trois axes sont l’état d’esprit, la défense et l’organisation, mais l’état d’esprit avant tout, insiste l’entraîneur de la défense catalane, Gérald Bastide.
Après, il y a l’organisation qui permet de pallier pas mal de choses, mais s’il n’y a pas d’engagement ni de communication, on peut avoir la meilleure organisation qu’on veut, ça ne marche pas. Et je crois que les joueurs ont intégré la "violence" qu’il faut dans les vitesses de course et dans les contacts pour bien figurer."
À Jerónimo de la Fuente et ses coéquipiers de prouver qu’ils l’ont intégré. Qu’ils savent le faire, et qu’ils ont envie de le faire. Aimé-Giral n’attend que ça. Le droit à l’erreur est d’ailleurs minime. Car être à 10 (ou 11) points après cinq journées serait une réelle progression. Rester à 6 serait à peine mieux que la saison dernière (4 points). Le spectre d’une dernière place avec une nouvelle défaite à domicile pourrait à nouveau faire trembler les murs du vestiaire catalan de nervosité. Et des débuts de saison comme ça, les sang et or s’étaient promis qu’ils n’en voulaient plus. À eux de tenir parole. De prouver qu’ils sont capables de s’offrir mieux contre une équipe qui ne doit pas devenir leur bête de noire, celle qui les plonge au bord de la crise ou leur coupe définitivement leurs rêves de Top 6 comme la saison dernière. L’USAP se doit une revanche. L’USAP se doit d’écrire une nouvelle histoire bien plus solide.
