Top 14 : face à La Rochelle, l’USAP s’est enfin libérée et s’offre une bouffée d’oxygène
Paul-Roch Bruneton29/12/2024 à 22:11
Joaquín Oviedo et les Catalans ont retrouvé de l’avancée dans leur jeu pour bousculer la défense rochelaise.Independant - Olivier GOT
Victorieuse dans sa cathédrale d’Aimé-Giral contre un La Rochelle remanié (21-13), l'USAP a enfin réussi à jouer son jeu, en imposant son rythme. Dominatrice devant avec bien plus d’allant jeu offensif, l’USAP méritait même mieux ce dimanche.
Une atmosphère des grands soirs. Et un combat des grandes affiches, avec un score aux couleurs sang et or. Enfin ! L’USAP a tenu sa promesse et répondu présente, ce dimanche, contre La Rochelle, pour garder le cap et laisser ses rétroviseurs, encore quelques semaines au garage.
Dans un match sous haute tension, pressurisé par la victoire bonifiée de Pau contre Vannes samedi et le nul de Lyon au Racing 92 quelques secondes avant le coup d’envoi, les Catalans ont enfin répondu aux attentes, faisant ce qu’on attendait d’eux depuis si longtemps. Du jeu et de la vitesse, avec, notamment, ces cinq premières minutes de feu qui ont donné le ton. Ou encore le premier essai de Tavite Veredamu (12e), conclu en bout de ligne, après une relance depuis le camp sang et or d’Alivereti Duguivalu, repositionné à l’aile après la sortie d’Ali Crossdale (6e).
"Offensivement, on a pris du plaisir, ça fait du bien. Ça faisait plusieurs matches que ce n’était pas le cas", avouait Lucas Velarte en conférence de presse.
De la puissance, aussi, avec une mêlée outrageusement dominatrice. Dans le jeu courant, aussi, l’USAP a été au-dessus de leur adversaire. Elle a avancé en ballon porté, inscrivant un essai pas Ignacio Ruiz (30e). Elle a contré ceux rochelais, aussi. Elle a fait rugir un Aimé-Giral qui avait retrouvé de la voix sur des plaquages tonitruants de Lucas Velarte et Apisai Naqalevu, ou encore en jouant une pénalité à la main (78e).
"On a retrouvé l’engagement qu’il fallait et notre état d’esprit. Tout nous a un peu plu. On a retrouvé une bonne conquête, notre allant en contre-attaque, des rucks rapides, des franchissements… On a rendu une belle copie", se réjouissait l’entraîneur de la défense catalane, Gérald Bastide.
Deux ballons d’essais frustrants
Une copie rendue plus belle par l’ascendant stratégique des Catalans. La Rochelle a été contrainte à défendre et à jouer les deux tiers du temps dans son camp. Conséquence : les sang et or ont gagné des pénalités et passé les points qu’il fallait au pied, se mettant à l’abri. Parce que si Tommaso Allan a profité de la quinzaine de fautes rochelaises pour passer neuf points au pied (18e, 24e, 44e), les Maritimes n’ont jamais été décrochés au score. Malgré leur faible présence dans les 22 mètres catalans, les Charentais ont scoré à chaque fois. Par deux pénalités d’Antoine Hastoy (8e, 15e) et un essai de Levani Botia (52e), suite à une inspiration du jeune Hoani Bosmorin, La Rochelle limitait la casse.
Car l’addition aurait pu être plus salée. L’USAP aurait même dû profiter de son ascendant jusqu’au bout. Elle a eu les occasions. Tavite Veredamu, d’abord, sur un exploit individuel, éliminant quatre joueurs en bord de ligne, a laissé échapper le ballon dans l’en-but (64e). Sootala Fa’aso’o a fait de même, après avoir traversé la défense maritime avec le soutien de Joaquín Oviedo.
Cela restera la marge de progression pour s’exporter à Lyon, la semaine prochaine. Mais anecdotique, tant cette victoire fait du bien.
"On était sur courant alternatif depuis le début de la saison, là on était plus précis sur nos libérations, sur nos rucks", poursuivait Lucas Velarte. L’USAP s’est retrouvée le temps d’une soirée avec un rugby qu’elle n’avait plus proposé depuis plusieurs mois. Ces quelques imprécisions auraient pu être le feu d’artifice d’une soirée féerique, à l’image de la vingtaine de minutes qui a suivi le coup de sifflet final. Les 14 232 personnes sont restées dans les travées pour assister à cette soirée de fête et au feu d’artifice. Mais cette victoire méritée, en costaud, malgré la série négative, le calibre de l’adversaire et les résultats de la journée, offre une bouffée d’oxygène aux sang et or. Et de bien meilleures perspectives. Un beau cadeau de fin d’année pour les supporters catalans.