Top 14 – Entre émancipation et contrainte, l’Usap sera-t-elle en mesure de réaliser une prouesse à Lyon ?
Par Rémy Rugiero
-
Les Catalans iront à Lyon dans l’optique de s’éloigner un peu plus de la zone rouge en cas de succès. Icon Sport - Alexandre Dimou
Publié le 03/01/2025 à 16:01
Partager :
Les Catalans se sont rassurés après le résultat obtenu face aux Rochelais. Préalable nécessaire pour envisager un décollage cette saison, le déplacement à Lyon samedi, derrière l’Usap à la place de barragiste, constituera à l’évidence, l’un des tournants majeurs de l’exercice. Timing à trouver, élévation du niveau loin de ses bases, ressources accrues, Perpignan peut-il accomplir enfin ce grand coup ?
Aux alentours des 20 heures, dimanche dernier, fleurait bon un sentiment de libération au Stade Aimé-Giral,
conséquence d’une production plus que satisfaisante face aux Maritimes, qui venait rompre une série inconfortable en termes de comptabilité. Dominateurs sur la plupart des secteurs, y compris en conquête même si l’alignement demeure le péché mignon préféré des Usapistes, les Catalans ont récité plusieurs séquences dignes de ce nom en référence à un savoir-faire élaboré depuis la saison dernière.
"Si l’on parvient à remettre ce jeu en place, c’est le fruit de nos avants dans les mêlées et les mauls, sur le jeu au sol. Puis on manquait peut-être de patience jusqu’à présent, l’équipe voulait trop vite marquer en occultant le temps de jeu supplémentaire qu’il fallait mettre. Le match qui arrive à Lyon sera forcément déterminant pour la suite, c’est un gros moment de notre championnat", décline l’arrière Louis Dupichot.
La confrontation face aux Rhodaniens s’apparentant à un véritable match à 8 points, celle qui vous confère une destinée de meilleure fortune généralement en cas de succès,
et qui pourrait autoriser l’Usap à s’extirper avantageusement de la zone rouge. Bémol d’actualité, les hommes de Franck Azéma et David Marty n’ont ramené qu’un seul point de leurs pérégrinations hors d’Aimé-Giral à l’heure actuelle de Bayonne. Une carence manifeste, où trop souvent les Usapistes furent ballottés en déplacement, sans parvenir à rivaliser ni sur le fond, ni sur la forme. Jérôme Porical, ancien joueur des deux formations, explique cette difficulté :
"Pour le moment, loin d’Aimé-Giral, l’Usap galère. C’est un véritable test qui aura lieu, il manque ce déclic du match plein. On sent qu’ils visent la constance sur 80 minutes. La conquête s’est reprise contre La Rochelle, et le fil conducteur qu’ils ont mis en place prend tout son sens. Si Perpignan remporte ce duel, il s’agira à coup sûr d’un grand coup et les esprits seront impactés."
Le maintien, pas un sujet tabou
Capitaliser les points sera d’évidence une priorité, alors que le calendrier qui s’annonce pourrait être perçu comme favorable lors des prochaines échéances (réception de Bayonne, Castres et Bordeaux-Bègles, déplacement à Pau). Flirter avec la zone rouge, une notion que les Sang et Or ont de nombreuses fois dompter à leur avantage, amène le sujet qui n’est pas prohibé au sein du club.
"On cherche toujours ce match référence bien sûr, admet Tristan Labouteley le deuxième ligne.
Quoi qu’il arrive, il faut aller chercher des points que l’on évoque ou non le maintien. Nous ne sommes pas très loin de la zone de relégation comme celle d’un tableau plus sympa. Aujourd’hui, il faut basculer du bon côté, plus trop le choix de notre côté."
Contre des Lyonnais en quête de résultat positif en Top 14, la mission proposée intervient dans un moment presque idéal pour les Catalans, avec le retour progressif de cadres et de profils susceptibles d’émoustiller l’émulation. Le manager Franck Azéma concède :
"Il y a beaucoup d’attentes à ce sujet, et nous avons pris le temps de faire les choses dans l’ordre. Mathieu Tanguy, Patrick Sobela, Jake McIntyre, Marvin Orie et d’autres sont bientôt opérationnels. Je vois des sourires à l’entraînement, cette consistance est importante pour le club et les défis qui nous attendent à commencer par ce déplacement à Lyon." Avec des options plus confortables, l’Usap disposera d’un groupe plus étoffé qu’auparavant et ces dernières semaines où certains postes furent à flux tendus. Une aubaine pour le genre de match à produire face au Lou.
Lyon, le danger à canaliser
Les hommes de Karim Ghezal endosseront de lourdes responsabilités, par la nouvelle transition à maîtriser avec le retour de l’ancien membre du staff de l’équipe de France, mais aussi pour vaincre Perpignan qui aura forcément les dents longues.
"Ils ont beaucoup de talent qui sont impliqués et engagés dans leur projet, poursuit le technicien.
Je les vois comme une formation capable d’être une menace permanente sur le terrain. Si nous ne sommes pas en éveil, on sait ce qu’il nous attend avec leurs porteurs de ballons. Contre Paris et La Rochelle, c’était un peu pareil. Connaissant Karim, il a dû se concentrer sur comment gérer au mieux leurs qualités et miser sur l’affect dans le groupe. On le perçoit déjà dans les réponses des joueurs depuis son retour."
Jérôme Porical, l’ancien arrière international, ne tarissait pas d’éloges sur les Lyonnais d’ailleurs, peut-être pas à leur place à ce jour :
"C’est solide partout. Ils n’ont pas confirmé leur début de saison, les changements opérés étant certainement une nécessité pour trouver une nouvelle dynamique. Contre le Racing 92, ils arrachent un partage des points mérité et viseront une forme de validation face à l’Usap. Leur charnière de niveau internationale sera prépondérante, et les Catalans devront mettre en place les ingrédients pour les contrer sur le jeu autour du ballon." L’issue de la rencontre donnera assurément le ton de l’année 2025, entre des joueurs du Lou désirant démarrer tambour battant à domicile et des Perpignanais dans l’espoir d’une performance majuscule à l’extérieur. D’autant que les Catalans ne sont jamais parvenus à s’imposer à Lyon depuis la montée en Top 14 des Rhodaniens en 2011, une véritable prouesse à réaliser.
