Top 14 : des retours, les ballons perdus, le carton rouge… Les coups de cœur et coups de griffes de L’Indépendant après Bordeaux-USAP
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Avec 22 ballons perdus, l’USAP ne pouvait pas imposer son jeu. MAXPPP - Jean Maurice Chacun
Paul-Roch Bruneton
Lors de chaque rencontre de Top 14, L’Indépendant propose ses coups de cœur et ses coups de griffes. Après la défaite record à Bordeaux-Bègles (66-12), retour sur la prestation des sang et or.
On a aimé
Les retours de Deghmache et Tetrashvili
C’est vraiment la seule satisfaction de ce match sans saveur. Revoir sept mois après Sadek Deghmache et Giorgi Tetrashvili rejouer en Top 14 ne peut être qu’une bonne nouvelle. D’autant qu’ils n’ont pas fait tache dans ce match insipide. Le pilier gauche a montré toutes ses qualités en mêlée dès son entrée en jeu (47e minute). Il l’a stabilisée alors qu’elle a souvent été retournée en première période. Il a aussi permis de gagner, avec Akato Fakatika à droite, trois pénalités en seconde période, entrainant le carton jaune de Matis Perchaud (77e). Un atout de plus quand on sait qu’une place était à prendre derrière Giorgi Beria. Deghmache, lui, a profité d’une période où l’USAP tenait plus le ballon pour s’exprimer. Proche du ballon, il n’a pas déçu. Et a même créé la brèche pour le deuxième essai de l’USAP de Louis Dupichot (60e) en feintant la passe et prenant l’espace pour s’engouffrer dans les 22 mètres de l’UBB. Des retours notables qui peuvent apporter au groupe de Franck Azéma.
On n’a pas aimé
Le carton rouge de Naqalevu
Parler de tournant serait présomptueux, tant l’USAP était déjà loin au score (31-0). Mais parler de coup définitif derrière la tête est sans doute plus véridique. Parce que les Catalans semblaient être revenus des vestiaires avec l’intention de faire parler leur orgueil. Mais ils ont vite été calmés par l’expulsion logique d’Apisai Naqalevu après un plaquage haut, avec un contact tête contre tête, sur Nicolas Depoortère (45e). Rien ne souriait à l’USAP. Déjà en difficulté, cela a fini par la condamner. Des espaces se sont libérés, l’UBB en a encore plus profité.
Les essais pris en contre-attaque
"C’est frustrant parce qu’on avait dit qu’il ne fallait surtout pas leur donner des ballons faciles car ils sont très bons dans ces situations". Franck Azéma regrettait ce scénario à l’issue du match.
"On n’a parfois un peu forcé le jeu", ajoutait-il. Et pour cause, l’USAP a donné des munitions faciles à l’UBB pour s’exprimer. Les trois-quarts rapides et le jeu tout en vitesse de Bordeaux aiment se nourrir des turnovers. Et, ce samedi, ce sont six essais qui ont été donnés à l’UBB pour qu’elle s’exprime pleinement. Le premier vient d’une relance de l’USAP avec un coup de pied par-dessus bien couvert. Derrière, Lesgourgues relève vite la balle et trouve l’intervalle. Le décalage est fait, l’USAP subie, Tatafu marque (12e). Les quatrième et cinquième essais sur les interceptions de Penaud et Jalibert sont des modèles de
"jeu forcé" qui ont donné des essais faciles (34e et 40e). Le sixième essai de l’UBB, de Reybier (49e), intervient après un grattage d’un Bordelais dans son camp. Derrière, turnovers, enchaînement de passes après contact et essai. Le huitième essai de Samu, sur une relance depuis son en-but de Damian Penaud est encore une contre-attaque (63e). Le jeu rapide de Lucu sur une pénalité contre l’USAP, encore dans le camp de l’UBB, a aussi été donné trop facilement, sans opposition (70e).
Les ballons perdus
22. C’est le nombre de ballons perdus ce samedi par l’USAP à Chaban-Delmas. C’est beaucoup trop. Surtout avec seulement 45 % de possession de balle sur l’ensemble du match, et 38 % en première mi-temps. Parmi ces ballons perdus, le meneur de jeu catalan, Antoine Aucagne, en a perdu 5. Symptomatique d’une équipe qui peinait à déployer du jeu. Et, forcément, les sanctions étaient rapides, comme expliqué plus haut avec les six essais pris en contre-attaque. Pourtant, l’UBB a malgré tout été beaucoup pénalisée. 16 pénalités sifflées. Des occasions en plus pour l’USAP. Mais qui ne menaient à rien avec les pertes de balle. Surtout quand on y ajoute les 3 touches perdues.