Top 14 - "Camping une étoile", "vestiaire de 1998", "centre de formation insalubre" : après l'access match, l'entraîneur de l'USAP Patrick Arlettaz tire la sonnette d'alarme
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Patrick Arlettaz a fait passer un message après le match à Mont-de-Marsan. Michel Clementz
Rugby à XV,
USAP,
Top 14
Publié le 13/06/2022 à 01:26 , mis à jour à 01:52
Patrick Arlettaz l'entraîneur de l'USAP, sitôt son équipe victorieuse de Mont-de-Marsan (41-16) dans l'access match lui permettant d'être la première équipe de Top 14 à rester dans sa compétition face au finaliste malheureux de Pro D2, a fait passer un message.
Une déclaration lourde de sens. Avec le sens de la formule qui lui est connu, l'entraîneur principal de l'USAP, Patrick Arlettaz, a fait passer un message auprès des décideurs et des forces vives du département des Pyrénées-Orientales, en conférence de presse d'après-match. Avec les arguments et le ton juste.
Tout juste ses joueurs et son staff félicités publiquement pour leur travail et leur abnégation dans la lutte au maintien en Top 14, après l'access match gagné face à Mont-de-Marsan (41-16), le technicien a mis le doigt sur les infrastructures obsolètes dans lesquelles évolue son équipe. Et qui ne pourront être éternelles si l'USAP aspire à ne pas faire le yo-yo entre la Pro D2 et le Top 14 à cause du manque d'installations dignes de ce nom. Maintenant que l'aspect sportif s'ancre un peu plus dans un projet durable. En commençant par
"Il y a deux trois enseignements à tirer ce soir (ce dimanche, NDLR)" :
"Il ne faut jamais s'arrêter sur ses acquis, et donc maintenant que l'on a vécu cette finale d'access, il faut tout faire pour ne plus jamais la revivre. Je crois qu'il y a un message pour nos institutions. On connaît tous notre budget (17 M€, NDLR), on n'a pas beaucoup de marge. En termes de joueurs, d'abnégation, d'amour du club, de don de soi, on ne peut pas faire beaucoup plus. Quand on voit le stade Aimé-Giral plein à la réception de Bordeaux (le dimanche 5 juin, victoire 22-15, NDLR), on ne peut pas faire beaucoup plus. Par contre, on ne peut pas continuer à s'entraîner dans un camping une étoile, de voir un vestiaire qui date de 1998, d'avoir les Espoirs qui sont dans un centre de formation qui est quasiment classé bâtiment insalubre, ça ne va pas pouvoir continuer. Il faut que l'on nous aide. Il ne faudrait pas que les joueurs fassent tout, que le public fasse tout, que le président fasse ce qu'il peut, et que l'on descende en Pro D2 parce que l'on ne nous a pas aidés pour des installations. Je ne demande pas à acheter des stars, à augmenter le budget. Je ne rêve pas, je ne suis pas un rêveur. Mais il faut nous aider un minimum. Je me suis tue jusqu'à présent car toujours celui qui doit passer devant c'est le sportif. C'est le public aussi car il faut partie du sportif, de notre force. C'est le président. Et quand tout le monde passe devant mais que le lundi on demande encore des efforts aux joueurs car si, attention, vous mettez le pied à cet endroit vous allez vous enfoncer dans le plancher etc... ça va quoi ! Il y a une responsabilité pour tout le monde. Il faut nous aider là-dessus. Parce qu'on le mérite. Sincèrement. On accepte d'être les pauvres mais au bout d'un moment ça suffit ! A un moment donné, on ne pourra plus tirer sur la corde comme on le fait depuis cinq à six ans."
Avant d'annoncer que
"le staff va évoluer un peu, on va cibler le recrutement de deux trois joueurs, il faut que l'on ait plus d'ambition, on va entamer un cycle dans la continuité de ce que l'on a fait. On ne pourra pas le faire si on n'est pas aidé."
A Mont-de-Marsan, Laura Causanillas